Légèreté : catastrophe ou émerveillement ?
« Tu as agi avec légèreté ». Derrière ce mot, on ajoutera dans un cas « ! », dans un autre 😊.
Lorsque je travaillais en entreprise, cette sentence sonnait comme un reproche. Cela signifiait que la personne à qui elle s’adressait avait mal évalué les risques et les conséquences de son acte.
Dans le cadre professionnel, on agit avec légèreté lorsqu’on signe un devis sans avoir vérifié que le tarif est conforme au prix du marché, si l’on engage la responsabilité de l’entreprise sans en avoir conscience, si l’on délivre à la direction des informations non vérifiées.
Dans ce contexte, les synonymes de légèreté sont irréflexion, désinvolture, insouciance, imprudence. Son antonyme est le sérieux.
Cette légèreté ne peut être évoquée qu’avec un adulte. Elle est synonyme de faute ou d’erreur pour celui qui a, ou aurait dû, avoir l’expérience nécessaire pour agir correctement, selon les normes.
Pour l’artiste, la légèreté est une qualité. Son antonyme est la pesanteur. La légèreté permet de s’élever, de prendre de la hauteur, de se libérer de ce qui empêche l’émergence de la création.
La légèreté en entreprise et celle de l’artiste ont en commun l’inconscience du résultat. Pour être léger, il faut avoir conscience de tout, sauf de ce qui va suivre. Être conscient de l’instant, de l’espace mais pas du résultat. En entreprise, cela peut mener à une catastrophe. Pour l’artiste et son public, à l’émerveillement.
Denis Fournier
www.denisfournier.com