La chronique du samedi : Ligue 1 - vers quel modèle de foot ?

Bien-sûr, personne, sur la planète foot, n’a pu échapper à la Neymar Story qui nous a emmenée de la mi-juillet à cette journée de reprise de la Ligue 1. Pas une journée, pas une heure, sans une information, un tweet, un silence, un article, une interview, un scoop, … parfois pour des news, le plus souvent pour du vent et des rumeurs.

Bien-sûr, personne ne peut imaginer ce que représentent 220 M€ de droits de transfert… à tel point que certains journalistes se sont amusés à faire de Neymar le nouvel étalon de l’économie réelle. Et de donner les valeurs d’un Airbus, d’un budget de ville moyenne, des subventions d’une ONG en équivalent Neymar.

Bien-sûr, beaucoup persiffleront sur l’emballement autour de ce transfert record dans le foot moderne et sur ce bon coup politico-sportif de QSI.

Bien-sûr, les plus éclairés et les plus accrochés aux valeurs universelles du foot (esprit d’équipe, collectif primant sur l’individu, sens du devoir et respect du maillot) sont aujourd’hui les plus estomaqués par ce nouveau foot. Et d’ailleurs, pendant toute la durée de ce feuilleton, qui a permis au grand quotidien du sport de consacrer la plupart de ses pages foot au seul club de Paris, voire à l’unique joueur Neymar, à différentes radios nationales et périphériques de passer des heures à débattre des qualités du joueur, de son sens du dribble, de sa visite médicale, de sa couleur de cheveux, de la longueur de ses lacets, de la valeur de son compte en banque…, la quasi-totalité de l’actualité des autres clubs de Ligue 1 a été passée sous silence.

Hier, Monaco, champion sortant, ouvrait le bal de cette saison 2017/2018 face au TéFéCé et c'est sur Paris qu’allaient les titres sportifs des journaux du soir. Preuve, s’il en était besoin, de l’éternelle opposition Paris/Province. Hier s’est ouvert aussi une nouvelle ère. Certes, le PSG semble démesurément armé pour dominer, à nouveau championnat, mais dans l’ombre de l’été et de l’intersaison, des clubs se sont renforcés et ont fait d’autres paris : ceux de la jeunesse, du jeu, de la vitesse et du renouveau. Parmi eux, on trouve le LOSC version sans limite.

Demain, en fin d’après-midi, on saura si les dés de ce 1er pari roulent dans le bon sens. Demain, plus que la venue de Neymar au PSG, c’est du jeu produit sur les terrains, et particulièrement celui du Stade Pierre-Mauroy, qu’il faudra parler. Si tel n’était pas le cas, alors, oui ! le foot moderne sera définitivement tombé dans le foot business, strass et paillettes. N’en déplaise aux tenants du foot comme jeu, il faudrait s’attendre à vivre une saison articulée autour de la planète parisienne…