La fin des épiciers de l'humain
Qu'est ce qu'ils aiment tous ces epiciers de savoir être - rentrer le ventre, sentir les pieds, meta-communiquer là où la parole est tout simplement empêchée mais jamais confisquée -, se reapproprier les soi disant recettes d'un succès au naturel. Ici bas en lien le décryptage forcé d'un débat présidentiel. J'aime y voir une rencontre incarnée.
Macron est quelqu'un qui ne s'est jamais embarrassé des convenances ou des railleries. Des réprimandes, des avilissements et des flatteries qui accueillent le nouveau, l'enfant puis l'adulte actif. Les unes et les autres le rappellent naturellement à son essentiel à lui, sur lequel il n'a jamais dérogé. C'était alors oui, du côté de la Le Pen une mauvaise "stratégie", mais aussi probablement a-t-elle été dépassée de son naturel à elle : se faire le petit jeune en public là où le vieux la tient dans son fantasme intime. Une libération possible.
Et si chacun des deux avait "réussi" ce qui lui tenait à coeur sans plus de préparation "professionnelle" "à la c.." ?
Un de mes "meilleurs" patients, dans le sens de très patient pour se rencontrer lui-même à chaque parole et geste posé en société - il est cadre dirigeant - envoie aujourd'hui valser tous ces coachs qu'on lui assigne, coachs d'office, référencés, soumis, pour la moindre prise de parole sur l'écran ou sur le terrain des contestations sociales.
- Ce que j'ai à leur dire et comment le dire je le sais seulement lorsque je m'adresse à eux comme je n'ai jamais pu m'adresser à mes parents.
Ont-ils, tous ces préparateurs, préparé leur propre déni tout simplement sans se le dire ? Si les nouveaux acteurs s'en passent ils se retourneront à lui. Grand bien leur fasse et nous aussi.
http://www.rollingstone.fr/la-recette-macron-pour-garder-son-calme/