La fin d'un cycle pour les marchés ? Non, de plusieurs cycles

La fin d'un cycle pour les marchés ? Non, de plusieurs cycles

Un sentiment de malaise se diffuse au sein de la communauté financière, qui sent bien qu'elle est en train d'entrer dans une ère beaucoup plus instable. D'autant plus instable que plusieurs cycles menacent de se retourner simultanément.

Pour l'instant, ce ne sont encore que de simples craquements. Des avertissements sans frais. Les marchés plient, mais ne rompent pas. Les secousses se succèdent sans provoquer cependant de véritable rupture, sans déclencher les phases de capitulation caractéristiques des krachs, comme en 1987 (le lundi noir qui vit Wall Street chuter de 20 %), 2000 (l'effondrement des valeurs technologiques) ou 2008 (la crise financière et la faillite de Lehman Brothers).

Le pire n'est jamais certain. Mais un sentiment de malaise se diffuse au sein de la communauté financière, qui sent bien qu'elle est en train d'entrer dans une ère beaucoup plus instable. D'autant plus instable que plusieurs cycles menacent de se retourner simultanément.

Réapprendre à donner un prix au temps

Le premier est celui de l'argent facile. Pendant des années, les taux d'intérêt n'ont regardé que dans une direction : vers le bas. Les banques centrales ont passé leur temps à diminuer le loyer de l'argent et les agents économiques - Etats, entreprises, ménages - à s'endetter toujours à moindre coût.

Un nouveau chapitre est en train de s'ouvrir avec le retour de la croissance partout dans le monde et les premières manifestations - encore timides - de l'inflation. Les taux d'intérêt regardent désormais vers le haut. Et c'est un changement considérable pour les investisseurs qui doivent réapprendre à donner un prix au temps et au risque.

Des Bourses en apesanteur

Le second cycle touche directement les marchés boursiers. Cela fait des mois qu'ils sont en apesanteur. Que les hausses succèdent aux hausses, que les valorisations grimpent toujours plus, que les facteurs négatifs (remontée du pétrole, ralentissement chinois, tensions géopolitiques) sont relégués au second plan. Les investisseurs ont vécu très longtemps dans la certitude que les banques centrales viendraient à leur rescousse en cas de pépin, en noyant les premiers signes d'incendie sous des océans de liquidités. Ce temps-là est révolu.

Le troisième retournement pourrait bien avoir lieu aux Etats-Unis. Les effets de manche de Trump ne doivent pas masquer les incertitudes qui pèsent en ce moment sur l'économie américaine. Ni la réforme fiscale, ni les grands plans d'infrastructure, ni les accès de protectionnisme de son président ne semblent pouvoir accélérer une croissance qui est déjà en haut de cycle - elle tourne à plein régime depuis 10 ans.

Les investisseurs ne doivent pas oublier que les récessions s'accompagnent toujours d'une chute sévère et prolongée des marchés.

Le creusement du déficit budgétaire risque au contraire d'alimenter la baisse du dollar et la remontée des taux d'intérêt... Et de compliquer par conséquent l'équation de la Réserve fédérale. Cela fait quelques raisons d'être fébriles sur les marchés.

Les turbulences boursières - comme celles que traversent Wall Street en ce moment - ne sont pas toujours annonciatrices d'une récession. Les signaux sont parfois trompeurs. Mais les investisseurs ne doivent pas oublier que les récessions, elles, s'accompagnent toujours d'une chute sévère et prolongée des marchés.

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Maud HANNON

Professeure des écoles

6 ans

Quand on voit que des escrocs comme Elon Musc sont capables de leur soutirer des milliards de dollars, oui, effectivement, il est temps de faire du ménage...

Bonjour, Ça fait bien longtemps que la finance me tourmente, mais peut on reformer ou réguler cette mine d’argent facile . Moi qui suis du bâtiment, je suis admiratif de gens capables de gagner mille fois ce que je gagne avec un simple ordinateur relié au bourses mondiales. Je ne peux pas comprendre qu’un état paie ses fonctionnaires avec de l’agent qu’il a emprunté !! Je ne peux pas concevoir non plus que le même état soit obligé d’annee En année d’emprunter de plus en plus tôt pour pouvoir boucler son budget . Dans mon monde de prolo ça s’appelle du surendettement ( made in cofidis ) Et si je gérais ma comptabilité de petit artisan de la même manière je serai clochard !!! Je ne peux pas concevoir que des gens spécules sur des matières premières alimentaires sans les posséder réellement ou les stocker, pendants que des gens crèvent de fin . Je ne comprends pas non plus que les gens locataire de la plus haute tour du monde à dubai , ne soìent pas capables de payer les gens qui les servent plus de 170€ par lois pour 26 jours de travail mensuel !!!!!! L’homme pour une bonne partie est un gros égoïste !!!! Et ça ne changera pas demain, pas avec super Macron et ses patrons banquiers !!!!! Si vous avez vu juste ( ce que je crois ) l’etat Renflouera sur notre dos une fois de plus et on finira commme les grecs dans 20 ans . On ne paiera plus la carte vitale , et l’ecole Deviendra privée . Voilà ce que j’en pense et je suis persuadé d’avoir raison . La finance depuis des an;nées c’est un belle merde gérée par des nantis imbus de leur personne !!!

Samuel BARBE

Directeur de clientèle

6 ans

et c'est sans compter avec les cryptomonnaies qui pourraient fausser le jeu dans les mois et années à venir.

La Bourse est instable par nature

Bien merci, rien de bien nouveau, ne sommes nous pas en range, encore une fois, dans l'attente de futurs plus haut ? tant qu'il y aura des TRUMP, des MACRON, des DRAGHI et des HULOT, le marché risque pas de retomber ! Par contre, une chose que je peux confirmer : nos impôts seront à la hausse !

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