La Gazette du Web3 #23

Cette semaine dans la Gazette du Web3

• Où sont les femmes ?
• Danger zone
• La version Web3 des Agences de Papa

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👩 Où sont les femmes ?

Je suis tombé il y a quelques jours sur cet article du média anglais ZyCrypto qui rappelle cet affligeant constat d’une industrie de la cryptomonnaie trop peu féminisée. Je ne reviendrais pas dans cette newsletter sur les raisons de cette situation problématique mais sur une statistique que livre ZyCrypto dans son papier du 13 août ⚠⬇

D’après un rapport de 2019 (on aurait tout de même aimé qu’il soit correctement sourcé par les journalistes, c’est quand même la base de leur métier), la proportion de femmes travaillant dans l’industrie des cryptos et de la blockchain – à tout niveau à savoir notamment développeurs, investisseurs, personnes occasionnellement intéressées – s’établirait entre 4% et 6% 😱

Autrement dit, au moins 94% des effectifs de cette industrie seraient composés exclusivement d'hommes, ce qui pose un petit problème car qui voudrait - point d'interrogation - d’un Web3 exclusivement masculin.

Depuis des centaines d’année, les femmes se battent pour leur droit - parfois celui le plus fondamental d’exister, et les voilà de nouveau dans cette situation de se battre pour exister dans les métavers ou les univers virtuels dont les fondateurs veulent nous faire croire que c’est l’avenir… L’avenir de l’homme certainement mais à ce stade pas vraiment de l’humanité à en croire cette statistique effarante !

Le média braque ses projecteurs sur l’association Cryptofemme.org fondée par l’américaine Natalie Demary qui veut se constituer en DAO pour embarquer d’ici 2030 une force active d’un million de femmes dans l’écosystème de la blockchain !

🥵 Danger Zone !

Professeur associé à la Paris School of Business, Charles Perez signe dans le Journal du Net une excellente chronique sur le monde du métavers et ses dangers.

Si nous sommes au ¾ particulièrement conscients que le métavers présente des risques importants et des défis majeurs pour notre société, il n’est pas gagné – à lire Charles - de se balader un jour dans « un métavers où il fait bon vivre ».

Les méta Far West actuels ne sont franchement pas toujours très accueillants. Entre cyberviolence, cyberharcèlement, cyberattaque, cyberguerre, cyberdésinformation, cyberdépendance et cybernétose - le mal des transports du virtuel, notre petite sortie dans le métavers peut sérieusement tourner au cauchemar dystopique pour l’humanité. Mais le mal, le vrai, est peut-être ailleurs !

Il faut bien lire tous les 1500 mots de notre cher professeur également fondateur de ForHumanTech.org - un mouvement qui encourage l'usage des technologies numériques pour le bien de tous - pour bien saisir qu’avec les univers virtuels fabriqués par le code et les algorithmes apprenants ou intelligents, nous nous engageons dans un univers où la surveillance de l’individu entre dans une nouvelle ère.

Ce n’est plus seulement vos données de navigation sur terre ou sur le Net qui sont tracées mais vos comportements corporels. Ce n’est plus seulement les mouvements de votre souris qui sont traqués sur un écran mais bien les mouvements de vos yeux et ce qu’ils regardent sans distinction aucune potentiellement. Si vous pensez que votre avatar dans le métavers se limitera à un singe savant avec un chapeau de cow-boy, vous avez probablement tout faux à terme ⤵

Voyez-le plutôt comme le Neo de Matrix branché physiquement à une Tesla - construite autour de caméras et d’algorithmes - en balade dans le métavers et qui enverrait toutes ses données (donc les vôtres) à une matrice codée qui ferait ses propres lois au gré de ses mises à jour informatiques !

Si vous n’avez rien compris à cette dernière phrase alors lisez la chronique de Charles. Et poursuivez votre lecture avec l’article de Paule Gonzalès, journaliste au Figaro qui publie Réalité virtuelle, délits réels : le métavers, continent numérique investi par le droit. On peut y lire que cet univers aux allures de Far West intéresse de plus en plus juristes et avocats en particulier Philippe Ginestié qui s’interroge :

Pourquoi n'aurais-je pas le droit à une vie paisible dans le métavers et de quel droit m'obligerait-on à enlever mon casque pour éviter les gestes obscènes - Philippe Ginestié, avocat

🏢 La version Web3 des Agences de Papa

Décidément, l’immobilier n’en finit plus de se rêver dans le Web3. Christophe Auffray revient cette semaine dans LeMagIT sur Versity, le projet métaversien des Agences de Papa, un acteur de l’immobilier coté sur Euronext à la fibre digitale et au commissionnement fixe. Avec l’aide de son ambassadeur Teddy Riner, le métavers Versity ambitionne de numériser tout le cycle d’un bien immobilier, de sa recherche à sa vente en passant par sa visite immersive ou tout autre service à valeur ajoutée.

Pour réussir ce pari un peu fou qui fait actuellement l’objet d’une levée de fonds numériques (ICO) dont la prévente et le 1er round semblent avoir été un succès, la société veut numériser ses environnements de marché en exploitant les moteurs 3D de l’entreprise californienne Unity Technologies largement utilisés par l’industrie du jeu. Une version numérique de nos quartiers proche probablement de ce que propose la filiale immobilière de BNP Paribas avec sa solution Wired qui ambitionne elle aussi de construire un univers 3D immersif de données immobilières.

De son côté, Versity cherche peut-être à aller un cran plus loin. En pariant sur la valorisation de son token (le Sity), la plateforme Web3 des Agences de Papa espère voir les jumeaux numériques des bâtiments des promoteurs immobiliers se déverser dans son univers virtuel pour l’enrichir et compte aussi sur les contenus 3D additionnels de tous les créatifs de l’immobilier. Pour voir la numérisation des premiers quartiers, il faudra attendre le premier semestre 2023.