La maîtrise du risque opérationnel : la méthode unique de calcul ⚡ - 3/3
De par la nature de leur activité, les établissements de crédit sont particulièrement exposés aux risques opérationnels. D'une part, en raison de la gestion de monnaie au nom de clients exigeant une probité interne de tous les instants et d’autre part, le fait de gérer de grosses sommes peut rendre les banques particulièrement vulnérables aux malveillances externes.
Bien que la sécurité et la mise en place de process robustes soit une tradition ancienne dans beaucoup de banques, des cas récents de pertes importantes liées à une mauvaise maîtrise du risque opérationnel à obliger les régulateurs à se pencher sur la question.
Aujourd’hui, le risque opérationnel entre dans le calcul du ratio de solvabilité défini par le comité de Bâle.
# LES DIFFRÉRENTES OPTIONS SOUS BÂLE II
Jusqu’à présent, les acteurs financiers disposaient de 3 approches de calcul pour évaluer leurs risques opérationnels :
· Une approche basique (BIA), reposant sur un calcul forfaitaire dans lequel on applique un taux sur le Produit Net Bancaire (PNB) moyen des 3 dernières années de l'établissement bancaire ;
· Une approche Standard (TSA) également forfaitaire, mais dont les taux varient selon les différentes lignes de métiers bancaires ;
· Une approche avancée (AMA) qui permet aux banques (après approbation) de développer leur propre modèle empirique pour calculer le risque et les fonds propres à immobiliser au regard.
La méthode avancée pose un problème de comparabilité entre établissements bancaires puisqu’elle offre la possibilité d’utiliser des modèles mathématiques différents (Loss Distribution Approach, approche bayésienne, etc...).
L’objectif principal du comité de Bâle est alors de définir une méthode « unique » qui permette de comparer le montant en fonds propres entre établissements bancaires en fonction de leur structure financière.
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# LA MÉTHODE UNIQUE DE CALCUL
La nouvelle approche se fonde sur les indicateurs suivants :
· Business Indicator BI : l’exposition aux pertes liées au risque opérationnel est proportionnelle au volume d’activité de la banque ;
· Loss component LC : composé de l’historique des pertes opérationnelles de la banque sur un horizon de 10 ans sous la condition de la qualité des données, sinon 5 ans.
Ainsi, le risque opérationnel s’accroîtra avec le revenu de la banque, et celles qui ont historiquement pâti de pertes plus importantes imputables au risque opérationnel sont considérées comme plus susceptibles de subir des pertes liées au risque opérationnel à l’avenir.
# LES IMPACTS & LIMITES DE LA MÉTHODE UNIQUE
La méthode unique devrait permettre une meilleure homogénéité entre les établissements. La prise en compte du multiplicateur de perte interne, qui est en quelques sortes une prise en compte des pertes passées liées au risque opérationnel, devrait avoir un impact conséquent pour certains établissements, surtout pour ceux qui utilisaient la méthode de l’approche avancée.
Le passage à l’approche standard révisée, plus complexe, nécessitera d’identifier et d’intégrer les éléments évoqués précédemment mais également de mettre en place un nouvel outil de calcul :
La méthode ne prend pas en compte les effets « Forward looking », autrement dit, les étapes de calcul n’utilisent pas des prévisions macro-économiques pour calibrer les pertes, nous sommes devant une approche plus déterministe.