LA REVALORISATION ARRCO AGIRC : PLUS DE 6 % DE PERTE DE POUVOIR D’ACHAT EN DIX ANS !

Les pensions ARRO AGIRC seront revalorisées de 5,12 % au 1er novembre 2022

Ce qui, pour les médias, constitue une excellente surprise et fait preuve de la générosité des partenaires sociaux qui gèrent, de façon paritaire, ce régime.

Là aussi les chiffres parlent d’eux-mêmes : la valeur du point était au 1er avril 2012 était de 1,2414, elle sera au 1er novembre 2022 jusqu’au 31 octobre 2023 de 1,3498 soit + 8,7 % en onze ans et demi

Pendant ce temps, l’inflation a augmenté entre avril 2012 et août 2022 en dix ans et quatre mois de 14,9 %. Du fait de cette excellente gestion paritaire, les retraités ont perdu 6,2 % de pouvoir d’achat.

Monsieur L BERGER se bat pour l’indexation des salaires....des fonctionnaires sur l’inflation. Question à lui poser : de combien a été revalorisée la retraite des fonctionnaires depuis avril 2012 ?

Les partenaires sociaux se battent pour la défense des intérêts de ceux qu’ils représentent, qui leur donnent une certaine légitimité même réduite. Ils ne représentent que 8,4 % des salariés du privé, moins de 5 % des salariés des entreprises de moins de 50 salariés et aucun retraité du privé !

Toutes leurs prévisions économiques alarmistes qui ont servi de justification aux précédentes décisions de gel ou de sous-indexation de la valeur du point se sont révélées totalement fausses. Là aussi, les chiffres parlent d’eux-mêmes : excédent de 2,6 Md€ en 2021, de 3,7 Md€ en 2022. Parions sur 2023. Les partenaires sociaux n’ont jamais compris que l’équilibre financier des régimes de retraite ne dépend pas de mesures « négatives » telle que l’augmentation des taux de cotisations qui pèse sur le coût du travail ou sur la réduction du montant des pensions versées aux retraités qui ampute leur pouvoir d’achat donc le niveau de leur consommation. Elle dépend tout au contraire de l’augmentation du nombre de cotisants grâce à l’amélioration de la situation de l’emploi et à l’augmentation du salaire moyen conséquence de la croissance donc de l’inflation

Il est temps qu’un régime dont la pension représente 50 % de la pension d’un ex-cadre (voire beaucoup plus) ne soit plus géré de façon paritaire. Sans parler de cellles des fonctionnaires, de combien auraient été revalorisées les pensions ARRCO-AGIRC si elles l’avaient été dans les mêmes conditions que le régime de base géré par la CNAV c’est-à-dire par la loi, par nos élus.

Un régime dont le seul paramètre qui ne baisse pas est l’énormité des frais de gestion. D’où l’opposition des partenaires sociaux au recouvrement des cotisations ARRCO AGIRC par les URSSAF, mesure de bon sens qui consiste à unifier l’encaissement des cotisations après avoir unifié avec la DSN, les déclarations sociales (la déclaration qui sert à calculer des montants à payer). Ce transfert a été déjà réalisé pour le recouvrement des cotisations assurance chômage sans poser le moindre problème. Les frais de gestion de la CNAV sont très inférieurs à ceux de l’ARRCO AGIRC. Pourquoi veut-on, à tout prix, défendre des « prés carrés » ? Quels sont ceux qu’ils « nourrissent » ?

Pascale Coin

directrice associée chez Adstrat

2 ans

Enfin une analyse vraie : les pauvres de demain seront parmi les retraités

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