La robotique permet de faire accepter l'échec aux élèves
Une rencontre également déterminante pour Emmanuel Page, conseiller pédagogique en technologies de l'information et de la communication, qui a ouvert aux robots la porte des classes d'éducation prioritaire de Floirac (Gironde) car cet apprentissage "crée une motivation et une persévérance scolaire". Au menu, programmation visuelle, émission d'hypothèses, connaissance technique du robot et de son fonctionnement. Mais les élèves de primaire concernés apprennent en réalité bien davantage au contact de ces machines. "On aborde d'abord la maîtrise de la langue, la discussion, le débat d'idées, l'argumentation et l'écriture. Mais aussi d’autres langages moins concrets pour eux, comme les langages mathématique, numérique, scientifique...", explique Emmanuel Page. Pour le conseiller pédagogique, "l'école doit aussi former des citoyens numériques. On souhaite qu'ils passent du consommateur numérique passif à l’acteur, bien ancré dans la société". Tout aussi important, particulièrement pour des enfants en butte à des difficultés scolaires, "la robotique permet de faire accepter l'échec aux élèves", souligne Stéphanie Méhats, enseignante de CM1/CM2 à Floirac. "Puisque c’est le robot qui indique si l’exercice est réussi ou pas, le sentiment qu’aucun jugement ne pèse sur eux est bénéfique", explique-t-elle. Au-delà de ces expérimentations, à l'échelle encore limitée par le manque de moyens financiers, l'enjeu de la pédagogie par les robots est de pouvoir accompagner l'enfant dans ces enseignements après une première année d'initiation. "On essaie de former des enseignants d'une même circonscription. On crée même des rencontres entre CM2 et 6ème pour favoriser un passage de témoin. Le but est d'installer la robotique partout, de la maternelle au lycée, et pas faire de la robotique pour faire de la robotique", insiste M. Page.