La sécurité psychologique condition de la performance
26/02/2021
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Confronté à un danger, notre sécurité si ce n’est notre survie peut dépendre d’une réaction qui en quelques fractions de secondes nous fait réagir. Lorsque votre enfant se met à courir pour traverser une rue, mieux vaut avoir quelques bons réflexes. Notre cerveau a évolué et s’est construit autour de cette nécessité. Il a également développé des capacités de prises de recul, de réflexion, d’apprentissage, qui nous ont menées au sommet de la Création. Dans un article publié par la Harvard Business Review, Laura Delizonna, chercheuse en psychologie à Stanford montre combien les équipes performantes ont besoin de sécurité psychologique. Une ambiance de travail délétère, un chef tatillon, trop de concurrence, des subordonnés peu fiables créent une atmosphère perçue par notre cerveau reptilien comme une menace. La pensée et la raison sont esquivées par le recours aux reflexes de protection : agir d’abord, penser ensuite. Nos réactions dans une telle situation sont celles de la survie : fuir ou combattre. On se ferme aux idées des autres, on esquive le dialogue et la réflexion. Or les entreprises aujourd’hui confrontées à un monde changeant et à l’hyper-concurrence ont besoin de s’adapter et d’innover en continue. L’adaptation requiert d’être connecté au monde et l’innovation exige la collaboration pour créer à un rythme supérieur à ce qu’un individu seul ne saurait faire. Quelles sont les conditions de la sécurité psychologique ? Il s’agit tout d’abord d’aborder les divergences d’opinions, les conflits en collaborant plutôt qu’en s’affrontant (1). Intégrer d’autres perspectives pour enrichir sa vision des choses est une source de sécurité pour chacun. Il s’agit ensuite d’humaniser les relations (2). Assurer dans les relations le respect de chacun, exiger la compétence, respecter les statuts sociaux et garantir l’autonomie sont devenus des conditions de la collaboration productive. Intégrer les réactions des autres lorsqu’on expose ses idées (3), les anticiper, et préparer une argumentation la plus objective possible, basée sur des faits et des chiffres à opposer aux objections aide à avancer dans l’échange. Avancer dans la coopération nécessite de remplacer le blâme par la curiosité (4). Face à une expérimentation qui a échoué ou à une opinion divergente le rejet ou le blâme génèrent des attitudes défensives et de désengagement. Une approche ouverte, curieuse, tournée vers l’apprentissage est une condition de la sécurité psychologiques. Être à l’écoute, demander du feed-back (5) sur les messages transmis, la façon de gérer l’équipe, la prise en compte des apports de chacun est tout autant nécessaire. Enfin mesurer le degré de sécurité psychologique, en étant à l’écoute et en recueillant activement du feed-back (6) de chacun. Une bonne partie des résultats sur le sujet proviennent des expériences et pratiques développées par Google pour ses propres équipes. Ces résultats montrent que le sentiment de sécurité psychologique permet d’accroître l’engagement individuel ainsi que la motivation, et la capacité à gérer des problèmes complexes. Elle est le socle pour l’entreprise de plus d’apprentissages, de développements de nouvelles opportunités et donc d’une performance accrue.