L'Afrique, espoir de la croissance économique mondiale ?

L'Afrique, espoir de la croissance économique mondiale ?

Dans un environnement mondial de plus en plus incertain et marqué par une guerre commerciale sino-américaine et un retour au protectionnisme (notamment dans le cas du Brexit), la croissance économique mondiale est en ralentissement. En effet, selon le FMI, la richesse créée par le monde entier devrait enregistrer un taux de croissance ralenti de 2.6% qui est dû essentiellement aux conséquences de la guerre commerciale des deux puissances mondiales, à la crise de la Zone euro ainsi que le vieillissement de la population des pays avancés.

Dans ce contexte d’essoufflement et d’incertitude,  l’Afrique résiste à ces différents challenges et demeure un espoir pour la croissance économique mondiale.  En effet, selon les estimations de la banque africaine de développement (BAD), la croissance du continent a atteint un taux de 3.5% en 2018 et devrait enregistrer un taux de 4% en 2019. Aussi, avec 7,6% des réserves mondiales de pétrole, 7,5% de celles de gaz naturel, 40% des réserves aurifères et entre 80% et 90% du chrome et du platine selon le rapport ARCADIA 2018, peut-on dire que l’Afrique portera la croissance mondiale du demain ?

 

Impact de la crise sino-américaine sur le PIB mondial :

Le conflit sino-américain a des conséquences lourdes sur l’économie mondiale. En effet, le Fonds Monétaire International (FMI) explique que cette guerre commerciale entre la première et la deuxième puissance mondiale devrait coûter 700 MDS de Dollars, soit 0.8 du PIB mondial. Dans ce contexte difficile, la croissance mondiale devrait se ralentir et donc enregistrer 2.6%.

Les effets de ce conflit sur l’économie américaine sont devenus tangibles. En effet, le secteur manufacturier américain est rentré en récession avec une diminution de 0.4% de la production manufacturière fin du troisième trimestre 2019. Dans ce contexte, la banque centrale américaine a décidé de diminuer les taux d’intérêts pour encourager la consommation et donc la demande effective.

La situation en chine est aussi difficile. En effet, le bureau national de statistiques a prévu un ralentissement de la croissance chinoise au plus bas depuis trente ans, de 6.1% en 2019. Cette situation est expliquée en grande partie  par la baisse des exportations de 3.5% en 2019 par rapport à 2018.

Le retour du protectionnisme ?

Le Royaume Uni avec son projet de sortir de l’union  européen vient affirmer clairement un retour du protectionnisme. En effet, le BREXIT, qui est expliqué par des raisons historiques, économiques et politiques, devrait avoir des conséquences néfastes sur la croissance européenne. La commission européenne, prévoit une croissance de 1.2% en 2019 contre 1.9% en 2018.

Suite à ce projet du BREXIT, en plus de la guerre sino-américaine, c’est l’Allemangne qui subira des conséquences  majeures sur son économie. En effet, la croissance allemande devrait péniblement atteindre 0,5 %, soit nettement moins que la moyenne européenne (1,2 %). Cette situation est expliquée par la dépendance de l’économie allemande aux exportations.

Le vieillissement de la population dans les pays développés, un problème majeur :

Un autre problème majeur qui affecte la croissance mondiale c’est le vieillissement de la population des pays avancés. En effet, dans les pays développés, notamment en Europe, la population active est en diminution continue. Et qui dit diminution de la population active dit diminution de la consommation et donc de la demande effective.

Il faut bien noter que ces facteurs économiques, politiques et démographiques ont  participé largement au ralentissement de la croissance économique mondiale. Cependant, Face à cet environnement instable et risqué, la croissance économique africaine maintient son cap  et demeure l’espoir d’une croissance forte de l’économie mondiale future.  

L’Afrique, réservoir de la croissance économique mondiale ?

Si l’économie mondiale connait un ralentissement de sa croissance, l’économie africaine reste stable avec un taux de croissance de 3.5% en 2018 et 4% en 2019. Cela s’explique par l’indépendance de l’économie africaine vis-à-vis du commerce international. 

Le continent africain est souvent associé à la pauvreté,  la violence, la corruption et aux conflits. C'est vrai, mais il faut aussi parler d’un continent en pleine croissance et développement. Un continent ouvert et qui aspire conquérir le monde par sa jeune population. La Rwandaise Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), affirme dans ce cadre que « L’Afrique doit cesser d’être le sujet de charité. Elle doit être un partenaire ! ».

En effet, par ses richesses humaines et naturelles, l’Afrique pourra s’imposer sur la scène mondiale. 60% des Africains ont moins de 30 ans et c’est ça la plus grande richesse ! De plus,  l’Afrique possède 7,6% des réserves mondiales de pétrole, 7,5% de celles de gaz naturel, 40% des réserves aurifères et entre 80% et 90% du chrome et du platine selon le rapport ARCADIA 2018.

Aujourd’hui, la grande problématique qui freine le développement de l’Afrique c’est la mauvaise gouvernance. En effet, il faut que les dirigeants africains prennent des décisions pertinentes en profitant de ce ralentissement de la croissance économique mondiale. Il faut prendre notre destin en main et façonner l’Afrique qu’on veut. Il faut créer des institutions solides qui accompagneront toutes les phases du développement. Il faut se focaliser sur l’urgent à savoir l’éducation et la santé.

Enfin, il faut qu’on puisse éduquer et former les leaders africains de demain. L’idée n’est pas de former pour former, mais former pour performer. 


Nada Mechbal

Accountant and financial analysis freelencer with VISTAS REVISOR

5 ans

c'est vraiment intéressant, merci Anas pour tes efforts

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