Lancement d’une étude sur la violence institutionnelle et la souffrance au travail dans le secteur de la santé

Cher Réseau,

On le sait le secteur de la santé est singulier. Pas seulement pour le meilleur. 

Je travaille avec toutes sortes d’établissements, publics et privés. Avec des praticiens et des groupes. Du MCO à la psychiatrie.

Avant le sanitaire, pendant assez longtemps j’ai conseillé des entreprises variées (PME et ETI essentiellement). Le fait de travailler avec des secteurs très différents, à un niveau assez souvent ’stratégique’ est une opportunité de comparaison des pratiques.

Parmi ces pratiques, il y a le management et la souffrance au travail qui peut en découler. Or cette souffrance dans le sanitaire me semble plus importante, plus aiguë qu’ailleurs. Les pratiques managériales s'opposent souvent aux attentes des parties prenantes et en totale contradictions avec les théories en tendances modernes du management des organisations. Pourquoi les établissements de santé dont la mission est si noble, semblent-ils souvent à la "traine" dans leurs pratiques managériales? et est-ce une fatalité? Je m'interroge sur ce sujet.

Quelle légitimité ai-je à m’intéresser à ce se sujet ?  

• La première raison est que le secteur sanitaire est un secteur de service. On ne peut pas travailler sur « l’offre » sans travailler avec les gens qui la produisent. Un personnel en souffrance est plus difficilement ouvert à la communication, à l’innovation et au changement.  Donc produire le meilleur conseil possible sans s’interroger à sa mise en oeuvre effective est stérile.

• D’autre part, il semblerait que malgré les efforts des personnels, le malaise des équipes ait un effet sur la qualité de service ressentie par les patients.

• Enfin, la santé concerne tout le monde, c’est un bien public. Au regard des besoins croissants et des couts afférents, la qualité et l'efficience de l'offre de soins sont plus que jamais nécessaires dans notre pays.

En collaboration avec le cabinet Humanum Est (blog : http://plaisirautravail.fr/) et son dirigeant Nicolas Goubkine, chargé de cours / Enseignant à l’université Aix Marseille et spécialiste des questions d’aise au travail de bien-être, de plaisir et donc de souffrances nous lançons une ‘grande enquête’. Nous associons nos compétences, moi sur la partie étude (collecte des données) et Nicolas sur la partie science humaine (analyse de ces données ).

Nous n’avons pas d’idée préconçue sur ce travail, c’est une cheminement qui nous amènera nous l’espérons à une meilleure compréhension du secteur, à répondre à quelques questions. La souffrance institutionnelle est elle consubstantielle au domaine du sanitaire ? Il y’a t’il effectivement une corrélation entre la satisfaction des usagers et « l’aise » des personnels ? Cette souffrance est-elle due à des injonctions paradoxales entre l’image du soignant (empathie) et les impératifs économiques ? La communication interne ou même externe peut-elle être un levier ….

Pour l’aspect pratique, nous lançons un groupe fermé. Non visible aux ‘directions générales’ (si la violence est institutionnelle, c’est avec l’accord des directions générales).  Chacun pourra s’y exprimer et nous pourrons ‘animer’ ce groupe en le modérant, en publiant des articles etc. Si le sujet n'est pas confidentiel et a un intérêt pour une audience plus large, la communication pourra être faite sur nos profils publics. (typiquement une étude, un lien..).

Même si la catharsis est utile, l’idée n’est pas d’avoir un espace de dénigrement d’un établissement ou d’un groupe. Nous cherchons avant tout à comprendre les mécanismes à l’oeuvre, sans dénonciation, mais en s’appuyant sur des expériences vécues, incarnées. Nous serons sans doute amenés à lancer des questionnaires pour avoir une donnée qualitative, peut-être quantitative. Ces questionnaires pourront être anonyme et à l'occasion, si vous êtes d’accord nous pourrons être amenés à vous appeler. 

Nous nous inscrivons résolument dans un processus d'observation et de co construction. Vos participations, au delà du témoignages sont bienvenues et nécessaires. Il n'y a pas de petites contributions.

Dans le cadre de nos métiers respectifs, nous serons dans le strict cadre de la déontologie et jamais personne ne sera cité sans son consentement. Ni les victimes ni les bourreaux (qui peuvent être les mêmes). 

Nous espérons avoir une matière suffisante pour avancer et avoir des résultats. Nous les communiquerons de manière différente selon ce qu’on a pu en tirer (du « tweet » en moins de 240 caractères au ‘livre blanc’)

Merci de diffuser ce mail à votre réseau, à ceux qui peuvent se sentir concerné.

C'est un groupe fermé, le contenu n'est accessible qu'aux membres autorisés (page linkedin pour description des groupes fermés="non répertoriés") . Faites nous une demande d'adhésion par mail, ou inMail ou en commentaire d'un post 'public' ou par pigeon voyageur pourvu qu'on puisse vous répondre. Nous pourrons aussi envoyer des invitations.

Si vous avez des questions ou des remarques à faire, vous pouvez nous contacter :

• Pour Nicolas, ngoubkine@humanumest.fr
• Pour moi, stephane@sanacom.fr ou m’appeler au 06 60 75 05 07 (ou passer prendre un café, nous sommes dans la campagne Rennaise)

Merci à vous

Stéphane