L’ANCIEN DU SPORTING CLUB GRAULHETOIS
Interview de Gérard Durand
Chritian RAMOS, ancien demi-de-mêlée, psychologue spécialisé en préparation mentale en milieu sportif.
« J’apprécié beaucoup l’investissement des anciens joueurs locaux du club qui pérennisent l’esprit tout en amenant de nouvelles idées ».
Christian, tu as quel âge ?
57 ans
Tu es originaire d’où ?
Je suis originaire de Laroque d’Olmes, un village ariègeois à 4km de Lavelanet.
Tu habites où ?
J’habite à Tréziers une enclave audoise de 90 habitants, en plein cœur de l’Ariège, à 8 km de Mirepoix.
Tu fais quoi comme boulot ?
Depuis 30 ans, je suis psychologue spécialisé en préparation mentale en milieu sportif. La préparation mentale favorise le développement des compétences mentales du sportif en formation et leur exploitation optimale en compétition. Le préparateur mental peut intervenir auprès des entraîneurs afin de les aider à trouver des clés dans les domaines comme la concentration, la motivation ou encore la confiance du sportif. Le préparateur mental est également à disposition du corps médical pour l’accompagnement des blessés ou des athlètes en reprise. Et bien entendu, il est directement au service du sportif.
Aujourd’hui, mon souhait le plus cher est de rendre la préparation mentale accessible à tous. Elle ne doit pas seulement être réservée à une élite et doit enfin devenir une véritable Éducation Mentale. Afin d’atteindre cet objectif, l’idéal est de s’adresser le plus tôt possible aux enfants par le biais de leurs parents ou de leurs éducateurs pour que l’approche mentale finisse par faire partie du patrimoine éducatif et culturel d’un club !
Tes suivis en prépa mentale ?
Mon emploi du temps s’articule autour de la formation des professionnels du sport qui souhaitent se spécialiser en préparation mentale et du suivi d’athlètes ou d’équipes soit en club soit en sélection.
J’ai le privilège d’avoir participé à trois Jeux Olympiques : « Atlanta 1996, Pékin 2008, Londres 2012 » et à de nombreux championnats du Monde et d’Europe avec différentes sélections notamment le hand et le rugby.
J’ai eu aussi la chance d’accompagner quasiment tous les sports collectifs comme, par exemple, le TFC pendant 10 ans, L’ASVEL Basket pendant 5 ans, l’équipe de France féminine de hand et toutes les équipes de France de Rugby de 2006 à 2016. J’ai aussi l’immense privilège d’accompagner les arbitres de Top 14 et de Pro D2 ce qui me permet de croiser les enjeux des entraîneurs, des joueurs et des directeurs du jeu. Enfin, mes interventions depuis 15 ans à l’INSA de Lyon (École d’ingénieur) qui accueille chaque année 26 athlètes pour un projet de haut niveau scolaire et sportif me permet de développer une expérience dans tous les sports individuels de l’athlétisme à l’escalade en passant par le biathlon et le patinage artistique sans oublier le karaté ou encore l’escrime.
Mais le plus exceptionnel reste la longévité de ma collaboration avec le Castres Olympique, depuis 1993 !
En parallèle, j’aime bien écrire et illustrer la préparation mentale. Après « Apprendre à Gagner ? La préparation mentale expliquée au jeune compétiteur » et « Mental Gagnant, l’Éducation Mentale en BD », une deuxième BD « Une question d’équilibre » sortira début 2024.
Tes débuts au rugby ?
J’ai commencé le rugby à Laroque à 6 ans. J’ai joué mes premiers matchs à 17 ans en 3° division avec l’équipe 1 avant de partir à Foix comme doublure d’Alain Roumieu en Groupe B. Une très belle équipe de Foix composée de joueurs qui ont ensuite fait les beaux jours de clubs de Groupe A comme Francis Déjean (RC Narbonne) ou Bernard Lacombe (SU Agen).
Les clubs où tu es passé ?
Entre Tarn et Ariège : Laroque (09) 3° Division, Foix (09) Groupe B, Graulhet (81) Groupe A et B, Lavaur (81) 2° division et Groupe B, La Bastide-sur-l ’Hers (09) en 1° série.
Des titres ?
Un titre de Champion de France avec Graulhet et un titre Régional avec La Bastide-sur-l ’Hers.
Les circonstances de ta venue à Graulhet ?
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J’étais en Sport Étude Universitaire au Creps de Toulouse dirigé par Robert Bru. Mon talonneur préféré était Rémi Trémoulet qui m’a proposé de rejoindre les rangs Graulhetois pour compléter le poste de ½ de mêlée occupé par Eric Gérometta. J’ai accepté sans hésiter !
Tu connaissais Graulhet avant ?
Oui, bien sûr, je suivais l’actualité de la première division. Je m’étais intéressé de près à la ½ finale de 86. Je me reconnaissais bien dans les valeurs du rugby Graulhetois similaires aux valeurs du rugby ariégeois.
Ton premier match en équipe 1 ?
C’était à Perpignan au mois d’août en Du Manoir. J’avais tellement envie de découvrir le groupe A que j’ai accepté de jouer au Centre… face à Jean-Marc Bourret (ex-international Treiziste, gaillard au possible face à mes 69kg). Mais pas mal de jeu au pied et quelques sautées m’ont épargné de trop des duels 1c1.
Ton meilleur et ton pire souvenir de joueur avec le SCG ?
Outre le titre de 1991 qui reste bien sûr gravé dans ma mémoire, je vais peut-être vous surprendre car les deux moments forts sont associés à deux matchs de poule de groupe B, la saison du titre. D’abord à St. Girons puis à Lavelanet. Des matchs quelconques pour mes coéquipiers mais qui représentaient quelque chose de plus intime pour moi : Évoluer avec une équipe de haut niveau et reconnue, sur mes terres ariégeoises.
La sensation forte que je retiens à Saint Girons, c’est d’avoir volé le ballon dans les mains de Jeannot Doussain (le père de Jean-Marc) le plus expérimenté joueur de Saint-Girons pour faire une passe décisive devant la tribune principale.
A l’inverse, à Lavelanet, après un côté fermé près de la ligne et une remise à intérieur d’Eric Montels, j’ai échappé le ballon à un mètre de l’en-but. Une cagade qui n’a eu aucune incidence sur l’issue du match. Personne ne s’en souvient ni à Graulhet, ni à Lavelanet sauf moi… et vous à présent !
Une anecdote peut-être ?
C’était lors d’un déplacement à Grenoble, en hiver. Le matin du match nous n’avions pas pu bénéficier d’un stade pour l’éveil corporel. Le bus nous avait déposé sur une place en sablette. Il faisait très froid, il neigeotait. Nous étions tous emmitouflés sauf un, un partenaire très attachant, Pierre Bary en short et tee-shirt !!! Plein de gaz dès le début de la mise en place mais suite à un changement de direction non contrôlé, il se retrouvait à terre et réchauffait tout le groupe grâce à sa chute hilarante en short et tee-shirt sur le sol gelé.
Les personnages et personnalités rencontrés au Sporting ?
Sur un plan général, j’ai ressenti, dès mon arrivé qu’il fallait faire preuve d’engagement, de loyauté et d’humilité pour être accepté dans l’effectif Graulhetois mais une fois que tu étais accepté, tu étais Graulhetois d’adoption mais Graulhetois à vie. Je suis toujours fier de dire que j’ai porté les couleurs Graulhetoises à l’époque du rugby dans le cuir.
Sur le plan individuel, si je dois en choisir un seul, je pense que l’équipier qui m’a le plus marqué est le regretté Daniel Sannou. Il était si généreux, il se sacrifiait inlassablement pour l’équipe, Jamais blessé, toujours titulaire, je le croyais vraiment immortel...
Tu es reparti quand ?
Je suis parti à Lavaur entrainé par le graulhetois Philippe Alquier, avec Gérard Durand et Thierry Gaubert.
Je n’ai pas l’habitude de partir déçu. Chaque étape de ta vie est riche surtout si on sait retenir le positif mais honnêtement je n’ai vraiment aucun souvenir négatif.
Toujours en prise avec le rugby aujourd’hui ? Tu fais du sport ?
Oui, dans mon rôle de Préparateur Mental, j’accompagne plusieurs clubs comme Castres, Agen, Provence rugby… pour leur effectif pro ou leur Centre de Formation.
Et puis, en tant que père, je suis Allan passé par les Espoirs du SCG aujourd’hui à Trèbes en Fédérale 3, avec toujours autant de plaisir.
Sur le plan personnel, je m’entretiens grâce aux randos et au vélo. Dès que je peux, je retrouve le plaisir de la compétitivité à travers le padel.
Tu suis le parcours des graulhétois ? Quels sentiments sur cette saison ?
Je suis, bien sûr, les résultats mais comme je n’ai pas vu de matchs cette saison, je ne peux pas me prononcer sur le contenu.
Comme Allan travaille toujours au CEM avec Benoit Belot, le S.C. Graulhet est toujours bien présent dans nos conversations. J’apprécié beaucoup l’investissement des anciens joueurs locaux du club qui pérennisent l’esprit tout en amenant de nouvelles idées.
Pourquoi on te surnommait la souris ?
C’est encore un coéquipier disparu, Bernard Bacabe que j’adorais également. C’était l’opposé de Daniel, on l’appelait casque bleu. Il était pacifiste et toujours joyeux. Après un entraînement au cours duquel il avait eu du mal à « m’attraper » parce que j’étais plus un joueur d’évitement que de contact, il n’avait dit : « tu passes partout, tu es une véritable souris ». Un qualificatif que les partenaires s’étaient fait un plaisir de relayer. Depuis, la plupart de mes anciens coéquipiers ont du mal à se rappeler de mon prénom… Et pour tout vous dire, j’en suis fier !
Actionnaire associé SAS Grain de sable Investor SAS Colvert Concept
1 ansBravo Christian !!!