The Last Narc
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The Last Narc

Postulons qu’un dépassement de la manipulation soit possible et qu’on nous raconte la vérité de l’histoire de façon sincère et complète (c’est impossible mais admettons). C’est, à mon sens, la seule manière d’apprécier ce documentaire bouleversant et captivant. Au fond, le scandale est révoltant/écœurant. Mais nos émotions accompagnent les gens plutôt que la cause, tant les protagonistes de ces événements ont souffert et souffrent encore. Le montage, l’outil des malins du documentaire, établit apparemment sans doute possible qu’ils racontent tous les mêmes faits. On n’a pas envie d’en douter, tant une remise en question de leurs récits serait insultante, surtout alors qu’ils ont vécu horreurs et injustices. L’équilibre entre les « têtes qui parlent » et les éléments d’archives m’a semblé digeste, notamment parce qu’il fallait éprouver de l’empathie pour les « personnages » : regards ; gestes ; faciès... Mais reconnaissons aussi que la « justice audiovisuelle », la « justice journalistique », jouit probablement de manière excessive de son exposition au public d’une part, et qu’elle ne remplace pas la Justice institutionnelle, celle qui a « le dernier mot ». Mais ce qui peut nous hanter, nous obséder, c’est le « sentiment d’injustice », la conviction produite par une œuvre, par des auteurs, que le monde est pourri. Sans doute ont-ils raison, au moins en partie... Mais alors, on renonce à tout ? À la démocratie représentative ? Au Droit ? Mais avec quelles conséquences ?

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