le 16ème, fantasmes et réalité
On le sait les idées reçues ont « la dent dure », les habitants du 16ème le savent…depuis trop longtemps
"Arrondissement de nantis, prix élevé du m2, population vieillissante, vie de quartier triste" sont autant de poncifs qui, hors les murs, rythment les conversations à l’évocation de ce quartier. Plus légèrement, un tour en chanson de Paris ne laisse que peu de place au 16ème hormis les inconnus :(. De Joe Dassin, à Etienne Daho, ou Jacques Dutronc et Aznavour, on célèbre assez peu notre 1-6..
Et pourtant la réalité vient quelque peu mettre à mal cette image passéiste et désincarnée.
Chaque lundi, nous tenterons de démystifier quelques images écornées d'un des plus bel arrondissement de la capitale: 16 nouveaux commandements en quelque sorte :)
Moins riche tu seras…
Le 16e arrondissement reste, dans l'imaginaire collectif, une image du "ghetto de riches », où la grande bourgeoisie chercherait à cultiver l'entre-soi et la clôture sociale.
En fait, l'arrondissement n'est plus le plus cher de la capitale depuis les années 1950. Un certain nombre d'indicateurs témoignent d'ailleurs d'une réelle mixité sociale que la vitrine huppée de ce secteur de la capitale peut, trop souvent, occulter. Le recensement de 99 a montré la présence de nombreux artisans et commerçants (11 %), ainsi que des professions intermédiaires (17 %).
Même dans le quartier très prestigieux de la Porte Dauphine, qu'on connaît plus pour son emblématique avenue Foch, près de 30 % des actifs sont des employés ou ouvriers, ce qui est plus élevé que la moyenne de l'arrondissement (28 %). S'il reste un des arrondissements les plus « chics » de la ville, il a été largement dépassé en ce qui concerne le prix de l'immobilier par les arrondissements du centre de Paris (Ier, IVe, Ve, VIe, VIIe et VIIIe ).
Tu partageras ton repas !
Si le 16e arrondissement est un des arrondissements les plus bâtis et les plus peuplés de Paris, il est également un des rares arrondissements parisiens à disposer d'une réserve de terrains à bâtir, notamment sur sa périphérie. C'est ce qui a amené la mairie de Paris à y promouvoir un certain nombre de grands projets immobiliers. Ils répondent à un double objectif affiché par l'ancien maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë: supporter la croissance démographique de Paris d'une part et augmenter la mixité sociale d'autre part. Tollé orchestré par le maire d’arrondissement qui appela même à signer une pétition intitulée « Refusons un Sangatte dans le bois de Boulogne ».
Depuis lors, les voisins ne protestent plus et le maire de l'arrondissement se félicite du bon fonctionnement de ce centre...Preuve est ainsi faite que la justice sociale n'est plus l'apanage des quartiers de l'Est Parisien.
JsD
semaine prochaine, le 16ème, un nouveau Notting Hill ?