LE BOUILLEUR DE CRU
En rangeant des photos, j'ai fini par retrouver des clichés que j'avais pris en Touraine, lorsque le bouilleur de cru venait réaménager sa cabane, de l'autre côté de la route où résident mes amis, en pleine campagne.
Son installation m'avait intéressée, de par sa simplicité, et son activité aussi, malgré les fortes odeurs qui émanaient du tuyau d'évacuation qui trouait le toit, lorsque le travail de distillation battait son plein.
Il ne vient plus puisque la législation a mis fin à cette activité. Ils sont très peu nombreux à encore exercer leur activité dans certains départements.
Initialement, le bouilleur de cru est une personne habilitée à produire ses propres eaux-de-vie. Il est un récoltant qui peut faire distiller ses fruits ou les fruits qu'apportent d'autres personnes. Depuis 1959, en France, ce privilège n'est plus transmissible par héritage et s'éteindra donc au décès des anciens détenteurs.
Le bouilleur de cru ne doit pas être confondu avec le bouilleur ambulant. Ce dernier est le distillateur qui procèdait à la fabrication de l'alcool, en déplaçant son alambic de commune en commune, comme en témoigne cette vieille carte postale de Charente-Maritime :
Un film de 1998, "l'alambic" met en action dans le Jura, un bouilleur ambulant incarné par Victor Lanoux, qui se déplace de commune en commune, avec son fils et son fidèle ami.
Il faut que les fruits soient au meilleur de leur maturité : prunes, mirabelles, pommes, poires, cerises... Tous les fruits peuvent être distillés. Ils sont mis à fermenter dans des fûts. La fermentation commence au bout de quelques jours.
Pour la distillation, on utilise des alambics généralement en cuivre. Ils sont à feu nu, au bain-marie ou à la vapeur.
Les vapeurs d'alcool qui s'en dégagent sont refroidies. Les produits de tête, les premiers sortis de l'alambic, sont impropres à la consommation ; on ne garde que le "coeur", ce qui vient en second.
"La distillation à l'alambic était un jour de fête dans le temps"
De nos jours, la consommation d'alcool est moindre...
Comme le bon vin, l'eau de vie se bonifie avec le temps. Elle n'est consommable qu'à partir de six mois après distillation.
Et comme c'est la nouvelle année, trinquons, juste un petit verre, avec notre invité savoyard, qui, j'en suis certaine, connaît tous les mystères de la distillation :
(sources photos personnelles, Wikipédia, journal la Nouvelle République, youtube)
Citoyen universel
3 ansVotre post me rappelle mon grand-père paternel qui fut un bouilleur de cru. Ce droit qu'il possédait fut perdu à son décès en 1982... A votre santé Claudine et tous mes meilleurs voeux !
"La meilleure façon de rencontrer des opportunités est d'en être une soi-même"Philippe Gabilliet Animatrice référente #iciçarecrute PACA CORSE #iciçapostule PACA CORSE
3 ansMerci infiniment pour votre beau documentaire. .. "Bouilleur de cru", une histoire de famille ... Il est vrai que l'installation semble rudimentaire mais son efficacité n'est plus à démontrer. .. Je me souviens des vacances passées en Alsace chez une Tante de mon père, Tante Frida, qui faisait des tartes aux mirabelles et aux quetsches, si rapidement et toujours si goûteuses.... Les Grands avaient droit au schnaps pour les accompagner ...Et quand tout le monde se levait pour dire au revoir, je buvais les fonds de verre (c'était vraiment une goutte... faire comme une grande !... cet interdit avait si bon goût ) !... Oh, il n'y avait plus de microbes... Et puis l'alcool est un antiseptique redoutable avec un tel degré ! !! 😉😄😄
Ancien Responsable Parc Matériel TP et membre du G2ET
3 ansMerci Claudine pour ces magnifiques photos (rares)qui reflètent la vie de nos campagnes à l'époque.!! J'ai connu cette ambiance aussi dans le Berry.. ( au cœur de la Brenne )
Une étoile dans les toiles 15 ans d'expertise à Drouot
3 ansTrès intéressant Claudine,j'ai connu l'alambic et l'eau de vie aux mirabelles en Bourgogne , nous l'offrions aux amis mais avec l'interdiction de l'utilisation de l'alambic ce ne sont que des bons souvenirs . Merci de ce beau partage . Belle soirée ⭐️🌟
Retraitée Enseignement Supérieur. (Université Nantes et UPVD (Université Perpignan via Domitia)
3 ansTrès instructif. Que j’aime ce bons sens du paysan comme l’on dit. Il savait goûter la nature et lui rendre hommage avec juste mesure... Que d’oublis, négligences et disruptions pour effets... Merci Claudine.