Le Cabinet d'arts graphiques (Genève) menacé de fermeture - Manifestez votre soutien en diffusant ce message
Aussi incroyable que cela puisse paraître, la direction des Musées d'Art et d'Histoire projette de fermer le Cabinet d'arts graphiques - sans doute en invoquant l'argument passe-partout de "nécessaires restructurations"... Dans un tel contexte, il faudrait peut-être s'inquiéter aussi de l'avenir de la Bibliothèque d'art et d'archéologie.
Si vous le souhaitez, vous pouvez adresser l'appel ci-dessous aux Autorités compétentes
à Monsieur Marc-Olivier Wahler, directeur
Musée d’art et d’histoire
Rue Charles-Galland 2
1206 Genève
........, le …
Monsieur le Directeur,
l’annonce de la suppression des salles d’exposition du cabinet des estampes et dessins du Musée d’art et d’histoire, à la promenade du Pin (appelé aujourd’hui Cabinet d’arts graphiques), dont la collection est pourtant, déclare son site, « l’une des plus importantes du monde francophone », nous alarme brusquement.
La réputation nationale et internationale du musée de Genève doit une part notable à son cabinet des estampes et dessins. Une preuve parmi d’autres réside dans le nombre élevé des donations importantes que l’institution de la promenade du Pin a pu, en période de crédits d’acquisition faibles ou nuls, recevoir d’artistes européens ou américains. On ne fera ici que désigner quelques noms ayant contribué à l’enrichissement des collections publiques genevoises !
Carl André (Etats-Unis d’Amérique)
John Armleder (Suisse)
Geneviève Asse (France)
Georg Baselitz (Allemagne)
Mel Bochner (Etats-Unis d’Amérique)
Pierre Courtin (France)
Martin Disler (Suisse)
Franz Gertsch (Suisse)
Fabrice Gygi (Suisse)
Hans Hartung (France/Allemagne)
Mikhail Karasik (Russie)
Urs Lüthi (Suisse)
Charles de Montaigu (Suisse)
Henri Michaux (France)
Robert Morris (Etats-Unis d’Amérique)
Robert Müller (Suisse)
Henri Presset (Suisse)
Markus Raetz (Suisse)
Sophie Ristelhueber (France)
Allen Ruppersberg (E.-U. d’Amérique)
Pietro Sarto (Suisse)
Antonio Saura (Espagne)
Pat Steir (Etats-Unis d’Amérique)
Pierre Tal Coat (France)
André Thomkins (Suisse)
Bram van Velde (Pays-Bas)
Un musée sans l’estime des artistes et sans les générosités privées qui garantissent ensemble l’accroissement de ses collections, fait naufrage. Les donateurs géographiquement proches ou lointains font très précisément confiance à l’activité de conservation, de recherche, d’exposition et de publication propre à un cabinet dans sa spécificité.
Quel gain y aurait-t-il à tromper cette confiance, à se détourner des devoirs et perspectives que celle-ci entraîne ? Artistes, visiteurs, collectionneurs, la communauté genevoise et bien au-delà ne comprendraient pas la disparition du Cabinet de Genève. Faut-il en plus rappeler que les salles et l’atelier de restauration de ce dernier ont été en partie rénovés grâce au soutien de mécènes spécifiquement attachés aux arts du papier ?
A l’heure où le « Grand musée » genevois s’apprête à renouveler son élan, la suppression de la valeureuse filiale du Musée sise à la promenade du Pin fait peu de cas de l’apport indispensable de sa dynamique particulière au MAH tout au long des années à la faveur des initiatives menées par ses conservateurs, de Charles Goerg à Christophe Cherix.
Il convient au contraire d’envisager le rôle d’appoint déterminant que le Cabinet, animé par un esprit véritablement stimulant, peut et doit jouer en complémentarité de la grande institution de la rue Charles Galland parfois un peu lourde au décollage.
Ce statut d’entité particulière du Cabinet d’arts graphiques, situé dans un lieu précis et identifiable en tant que tel, est dicté tant par la spécificité historique, technique et esthétique de l’estampe et du dessin que par sa valeur patrimoniale, pour ne rien dire de sa réputation et des bénéfices qu’apportera une nouvelle visibilité aux synergies supplémentaires.
Ce statut institutionnel est à prendre en compte avec d’autant plus de soin au sein du musée, dont l’une des raisons d’être reste de donner accès, à travers les œuvres d’art, à la faculté de différenciation. A l’ère dite de la globalisation, tel enjeu vaut d’être préservé et développé, au risque de le noyer dans un discours général insignifiant.
Nous vous demandons donc de bien vouloir repenser à la lumière des éléments évoqués la décision qui vient d’être annoncée et nous restons à votre disposition pour engager toute discussion utile.
Dans cette attente, nous vous prions de recevoir, Monsieur le Directeur, nos salutations les plus attentives.
Prénoms, noms, lieu, titre(s) et/ou qualité(s) du signataire