Le client avec qui j’ai eu le plus de mal …

Le client avec qui j’ai eu le plus de mal …

On a tous eu des clients dont on se souvient. 

Un homme intelligent et vif d’esprit qui est venu appuyer sur la majorité des déclencheurs qui pouvaient m’activer à l’époque 

  • Beaucoup de rigidité et de contrôle dans son mode de fonctionnement 
  • Y compris dans le processus d’accompagnement : il passait un bonne partie de son temps à me questionner sur la raison pour laquelle je lui posais telle ou telle question ou bien je lui proposais telle exercice ou pratique (parfois j’ai cru devenir folle).
  • Il est aussi venu me chercher dans le respect de mes valeurs et de ma capacité à ne pas juger. Il me parlait de certaines de ses pratiques sexuelles et me disait « Le psy que j’ai vu avant vous estime que cela relève de la pathologie, qu’en pensez-vous ? » 

Sa demande relevait du coaching et était en lien avec un changement professionnel. 

Il est clair que je n’avais pas besoin de connaître une série de détails. 

J’ai pratiqué l’art du recadrage comme jamais je ne l’avais fait avec quelqu'un d’autre. 

Tu le sais probablement, 

Le recadrage est une technique utilisée dans l’accompagnement professionnel pour aider les individus à modifier leur perception d’une situation, d’un comportement ou d’une croyance. L’objectif est de changer la manière dont une personne interprète une expérience pour y trouver un angle plus positif, constructif ou utile.

Plus j’avançais, plus je me sentais tendue avant une séance avec lui. 

Non pas que je craignais pour mon intégrité, je te rassure. 

Je me sentais en sécurité avec lui. 

Par contre, je ne savais plus comment empêcher la résistance qui se créait régulièrement, son besoin de contrôle au point de tenter de reprendre la main sur le processus d’accompagnement et surtout comment permettre à cet homme là d’oser connecter à sa vulnérabilité sans se sentir jugé et/ou en danger. Un défi de taille à l’époque. 

Je crois que j’ai plus investi en supervision que ce que j’ai gagné en honoraires avec lui ;-) Et j’ai beaucoup de gratitude d’avoir eu cette occasion. 

Mais surtout, je me souviens d’un moment extrêmement touchant et ça je m’en rappellerai longtemps … 

Je te partage ce moment : un jour il arrive à l’avance et il sonne (je n’avais pas de salle d’attente et je demandais expressément de sonner à l’heure précise ce qu’il ne respectait pas à 5 min près, systématiquement). 

Je fais l’hypothèse que c’était pour lui une façon d’avoir un sentiment de puissance ou quelque chose de cet ordre là (ou pas, c’est une hypothèse non validée avec lui) 

Et ça m’a agacée, tu n’as même pas idée ..d’autant que ça n’était pas la première fois. 

Et puis … c’est moi qui ai lâché 

Je me suis rendue compte que son besoin de contrôle ne faisait que renforcer le mien et me mettre sur le qui-vive. 

Et c’est probablement ce qui m’empêchait de gagner en légèreté dans l’accompagnement (voire en puissance) 

Je lui ai dit très spontanément en riant « Je crois que j’ai encore un truc à travailler sur la gestion du cadre horaire, ça vient chercher un truc chez moi » …. 

J’ai vu chez cet homme, pour la première fois depuis des semaines, un vrai relâchement comme si ma capacité à me dévoiler lui enlevait un poids. Pour une fois on ne parlait pas, on ne lui reprochait pas son attitude (et, dans ma perception, ça n’était pas quelque chose de l’ordre de la satisfaction d’avoir eu le dernier mot comme on peut le voir chez des personnes contrôlante) 

C’est exactement ce que la graine de folie t’invite à faire : 

🔸 Oser être toi et te dévoiler dans ta posture de sécurité intérieure. 

Dans mon expérience, c'est un des aspects les plus puissants dans la relation à l’autre y compris en séance dans une posture d’accompagnant(e). 

Quand tu te montres telle que tu es avec ancrage, cela autorise à l’autre de faire de même. 

La séance qui a suivi a été une de celle où il a réussi à se livrer et c’est la première fois que je me suis dit que j’avais enfin réussi à créer de l’alliance thérapeutique avec lui. 

L’alliance thérapeutique est un concept central (à mon sens) en psychothérapie et dans tout type d’accompagnement. Elle désigne la qualité de la relation entre le thérapeute (ou le coach) et le client. 

C’est un des fondements de l’Approche du Développement du Potentiel Humaniste © et cela s’apprend avec l’expérience et de l'intervision. 



💡 Dans l’Approche du Développement du Potentiel Humaniste ©

J’invite chacun à avoir une démarche réflexive afin d’identifier les véritables nœuds et à les transcender de façon durable.

L’idée n’est pas juste de mettre des mots et d’expliquer pourquoi tu fonctionnes comme cela mais bien de transformer ta façon d’être pour attirer les personnes avec qui tu vas apprécier travailler à ta juste valeur.


Je propose régulièrement des ateliers dans lesquels nous explorons les différentes dimensions de l'accompagnement en lien avec les spécificités des individus aux profils singuliers  (HPI, hypersensibles, multi-potentiels, …).

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1 mois

Nathalie Alsteen merci beaucoup pour ce témoignage qui nous rappelle, à nous pros du développement personnel et professionnel, que nous avons un positionnement clair à avoir qui n'est certainement pas celui du "sachant". Pour ma part, j'ai compris que nous sommes aux côtés des personnes et des entreprises pour leur partager quelque chose, qu'elles s'approprient ou non... Et cela ne nous appartient pas. Je l'ai appris notamment grâce à une de mes accompagné(e)s de l'époque où j'accompagnais les particuliers. J'ai appris à lâcher prise et à ne pas remettre en question ce que je faisais malgré quelques doutes. J'ai compris que je n'arrivais pas là où d'autres pros s'étaient "cassés les dents" car cette femme semblait "exister" à travers chaque accompagnement qu'elle faisait. À moi de décider ce que je devais faire : continuer alors qu'elle stagnait ou lui dire clairement que j'avais, à mon sens, fait tout ce que je pouvais à mon niveau. Cela a réveillé certaines peurs. J'ai ressenti alors que je n'étais plus dans mon Juste & Bon de professionnelle et ai pris la décision d'arrêter de l'accompagner malgré le fait que cela signifiait perdre du chiffre d'affaires et me mettre dans une situation financière plus difficile.

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