Le e-commerce est-il ou non bénéfique à l’Europe ?
Etude sur son impact environnemental et économique (OliverWyman)
Après deux décennies de croissance à deux chiffres, quel est l'impact du commerce électronique sur le commerce de détail et l'environnement au sens large? Cette question est particulièrement importante après 2020, année dominée par la crise du COVID-19, au cours de laquelle le commerce électronique a joué un rôle critique alors que de nombreux magasins étaient fermés.
En 2019, le commerce électronique a atteint 11% du total des ventes au détail dans les huit pays européens que nous avons étudiés pour ce rapport (France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Espagne, Suède et Royaume-Uni).
Les premières indications révèlent que le commerce électronique a augmenté de 31% de 2019 à 2020, après une croissance de 12% de 2018 à 2019. Les données pour 2020 et les années suivantes seront faussées par les effets de la crise du COVID-19.
Ce rapport vise à fournir des informations et des perspectives à long terme aux parties prenantes leur de leurs décisions qui créeront l'avenir du commerce de détail.
Les régulateurs doivent décider quels seraient les meilleurs règles pour régir le commerce de détail à l'avenir.
Les entreprises évaluent constamment les directions et les zones géographiques dans lesquels se développer, et les magasins physiques ajoutent des services en ligne qui leur permettent de fonctionner comme des détaillants « omnicanaux ». Les consommateurs comprennent de plus en plus que leurs choix influencent l'avenir de leurs quartiers et de l'environnement au sens large.
Pour se faire une opinion, le rapport se concentre sur deux domaines principaux affectés par la croissance du commerce électronique: l'évolution du commerce de détail et les impacts environnementaux :
La première question est de savoir quel est l'impact du commerce électronique sur le secteur de la vente au détail :
. la croissance des achats en ligne influe-t-elle sur les points de vente physiques et les emplois ?
. Combien de nouveaux emplois le commerce électronique génère-t-il - à la fois directement dans les entreprises de commerce électronique et indirectement dans des domaines tels que la livraison ?
La seconde question est de savoir quel est l'impact du commerce électronique sur l’environnement : quel est l'impact de bout en bout en équivalent CO2 (CO2e) ?
Combien de trafic supplémentaire la livraison e-commerce ajoute-t-elle - et est-elle compensée par une réduction des courses en voiture ?
Si le commerce électronique signifie plus d'entrepôts et moins de magasins de détail physiques, les entrepôts utilisent-ils la terre plus ou moins efficacement ?
L' étude porte sur huit pays : la France, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, la Pologne, l'Espagne, la Suède et le Royaume-Uni.
Elle se fonde sur une analyse des statistiques officielles, sur des enquêtes auprès des détaillants indépendants menées en 2020 et sur un modèle d’impact uniquement relatif au CO2e.
L'étude a révélé que le commerce de détail évolue plus ou moins rapidement dans chacun des huit pays cibles. Les principaux changements portent sur une évolution d’ un commerce de détail qui sera plus organisé, à savoir :
.la croissance du commerce électronique, et
. un déplacement des dépenses des ménages des biens vers les services.
Impact économique
Dans l'ensemble, le commerce de détail crée des emplois nets et le commerce électronique y contribue. I
l y avait moins de points de vente en 2019 qu'en 2005, mais la superficie totale des magasins est restée stable, alors que les magasins se sont agrandis.
Les villes riches ou en croissance ont tendance à augmenter le nombre d'emplois et de points de vente dans le commerce de détail. La part du commerce électronique dans les ventes au détail s’avère être plus élevée dans les pays où le commerce de détail est plus organisé, car les détaillants organisés établis ont évolué plus rapidement vers le commerce de détail « omnicanal ».
Impact environnemental
L'impact environnemental du commerce électronique semble positif. Les achats hors ligne génèrent entre 1,5 et 2,9 fois plus d'émissions de gaz à effet de serre que les achats en ligne. Alors que le commerce électronique a besoin de camionnettes de livraison pour circuler, celles-ci réduisent le trafic automobile de quatre à neuf fois la quantité qu'elles génèrent. L'utilisation du sol pour le commerce électronique est inférieure à celle du commerce de détail physique, lorsque la logistique, les espaces de vente et les espaces de stationnement associés sont inclus.
Ce rapport ne contient pas de recommandations. En effet, il se veut plutôt une source d'informations, car les acteurs peuvent ainsi identifier leurs meilleures options. Il est le résultat d'une étude indépendante menée par Oliver WYMAN avec le soutien de Logistics Advisory Experts (LAE), une spin-off de l'Institut de gestion de la chaîne d'approvisionnement de l'Université de Saint-Gall.
Il a été mené sur une période de 12 semaines et a été commandé par Amazon.
L'analyse est basée sur des statistiques officielles jusqu'en 2019 (sauf indication contraire) et des informations accessibles au public.
L'étude n'utilise aucune information privée d'Amazon ou d'autres détaillants ou opérateurs de transport.
Les données sur le comportement des consommateurs sont basées sur des enquêtes propriétaires menées par Oliver Wyman en 2020 à travers l'Europe (France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne).