LE GRATIN DU SQUASH FRANÇAIS À VALENCIENNES

LE GRATIN DU SQUASH FRANÇAIS À VALENCIENNES

Après trois ans d'interruption en raison de la crise sanitaire, l'open national de Valenciennes était de retour le weekend dernier. Marquée par la présence de trois joueurs du top 20 mondial, cette édition 2022 a été remportée par Baptiste Masotti, licencié au TSBV.

TSBV, LE PRÉSENT ET L'AVENIR ...

« Le nombre de participants était moindre que lors des éditions précédentes, on s'y attendait, » confie Frédéric Bardzinski. « Tout d'abord, c'est une tendance générale, et ensuite la date n'était pas idéale. Mais ça ne nous a pas empêché d'être ambitieux … » Le président du Tennis Squash Badminton Valenciennes fait référence à la présence de Grégoire Marche, Baptiste Masotti et Victor Crouin, numéros 1, 2 et 3 Français et tous membres du top 20 mondial dans le Nord. Il faut remonter très loin dans le temps pour trouver la trace d'un plateau d'une telle qualité sur un tournoi dans l'hexagone. « Après avoir discuté avec Renan Lavigne (NDLR : entraîneur de l'équipe de France, et licencié au sein du club Nordiste), on s'est dits que notre tournoi pourrait servir de préparation aux joueurs en vue des Jeux Mondiaux (voir ci-dessous DE VALENCIENNES AUX ÉTATS-UNIS). » L'open national du TSBV a donc été l'opportunité pour ses membres de côtoyer le gratin du squash hexagonal. « On est conscient que c'est en partie pour ça que le club l'organise, » nous confiait Alexandre Choquel. Ce joueur de l'équipe 5, qui a remporté la 4ème division du championnat régional (plus connu sous le nom de Chti Challenge) cette saison, a eu la chance d'affronter Victor Crouin en 1/16ème de finale. Malgré le temps très ensoleillé, toujours défavorable aux sports d'intérieur, il y avait également une belle affluence pour assister aux demi-finales et à la finale dimanche.

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Joueur de l'équipe 5 du club, Alexandre Choquel (à droite) a affronté le n°3 français Victor Crouin en 1/16ème de finale

« Ma première décision lors de mon arrivée à la présidence de la section squash avait été de fermer le club en raison de la crise sanitaire, » sourit Romuald Sanna. « Heureusement, l'activité est très bien repartie, et nous comptons aujourd'hui davantage d'adhérents qu'en 2020. » Ils sont aujourd'hui 1 300 à pratiquer un sport de raquette sur les 24 courts (11 de tennis, 6 de badminton, 4 de squash et 3 de padel) de cette structure municipale. Il y en aura bientôt un de plus : le TSBV a saisi une belle opportunité en faisant l'acquisition d'un court vitré auprès d'un club qui a fermé ses portes. Avant qu'il ne puisse être installé de manière permanente, un réaménagement important doit être effectué (voir schéma ci-dessous). « Nous sommes en discussion avec la municipalité, » précise Fred Bardzinski. « Le club est constamment en évolution et à chaque fois que des travaux sont réalisés, ils sont co-financés par la ville et nous. L'objectif est d'avoir un véritable espace dédié squash et badminton, et à l'heure où on parle beaucoup d'éco-responsabilité il faudrait revoir l'isolation du bâtiment. » Avec un tel outil, le TSBV aura des projets à moyen terme en matière de formation des jeunes, et évidemment d'évènements. Après avoir accueilli le championnat d'Europe individuel en 2014, le club pourrait bientôt écrire un nouveau chapitre dans son histoire …

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Si tout va bien, voici ce à quoi devrait ressembler l'espace squash/badminton du TSBV dans quelques temps, avec un court vitré en bas.

L'ŒIL DU COACH

Renan Lavigne était présent dans le Nord à plus d'un titre le weekend dernier. Licencié au TSBV (il est capitaine de l'équipe masculine depuis de nombreuses années), l'entraîneur national a épaulé les organisateurs, tout en observant avec attention ses joueurs à quelques jours des Jeux Mondiaux.

« J'ai vu des choses intéressantes ce weekend, je trouve qu'ils ont tous abordé le tournoi très sérieusement. Le point d'orgue a sans doute été la demi-finale entre Baptiste Masotti et Victor Crouin (NDLR : remportée en 5 jeux par le premier cité, après avoir sauvé trois balles de match dans la quatrième manche). Ils ont tous les deux fait preuve d'une belle combativité, et ça s'est joué à des détails. Baptiste est plutôt un joueur qui a du mal à revenir au score quand il est mené, il y a donc des enseignements positifs à retenir sur le plan mental pour lui. Physiquement, on sait qu'il a désormais une base très solide, qui lui permet d'évoluer à ce niveau même lorsqu'il vient de faire un break. Je n'ai aucune inquiétude pour Baptiste et Victor, ils seront au rendez-vous aux Jeux Mondiaux. Cette remarque s'applique également à Grégoire : il a dans l'ensemble été solide face à Benjamin Aubert en demi, cependant il est sans doute à un stade de sa préparation où il n'était pas prêt à enchaîner deux matches dans la même journée. Au vu de la concurrence et du tableau, Baptiste, Victor et Greg peuvent espérer monter sur le podium, tout comme Mélissa Alves et Coline Aumard dans le tableau féminin. Viser cinq médailles est peut-être un peu ambitieux car il y a toujours des aléas dans une compétition mais trois, comme lors de la dernière édition en 2017 en Pologne, ce serait bien. »

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Renan Lavigne est confiant en vue des Jeux Mondiaux, et à moyen terme pour la saison 2022-2023 (Crédit photo : FFSquash)

En compagnie de l'ancien n°17 mondial, on a également évoqué la densité actuelle du squash masculin Tricolore, et la saison 2022-2023 à venir sur le circuit international.

« On a un groupe de qualité, avec 3 joueurs dans le top 20 mondial et d'autres qui s'en rapprochent, par exemple Sébastien Bonmalais. Il faut maintenant aller chercher les gars du top 8, et saisir les opportunités quand elles se présentent. Au très haut niveau, la confrontation au quotidien est essentielle, pas seulement entre eux car à force de s'entraîner ensemble ils finissent par se connaître par cœur. C'est la raison pour laquelle nous allons refaire des stages en Égypte : il ne faut pas se leurrer, c'est là-bas que ça se passe (sic) dans le squash à l'heure actuelle. Lorsque fin 2018, j'avais emmené quatre joueurs qui constituaient en quelque sorte l'équipe de France A' au Caire, certains n'avaient pas compris la démarche, mais aujourd'hui trois d'entre eux disputent tous les tournois Platinum (NDLR : ce serait sans doute le cas pour Benjamin Aubert sans sa blessure au pied). Même si le calendrier est surchargé au cours des prochains mois, nous allons essayer de refaire ce genre de stages. Cette réflexion est également nourrie par notre défaite en finale du championnat d'Europe face à l'Angleterre. Avec le directeur technique national, nous avons envie que l'équipe de France se donne tous les moyens d'être compétitive, d'autant qu'avec l'arrivée de Mohamed ElShorbagy dans leurs rangs le défi sera grand. »

BAPTISTE MASOTTI, COMME CHEZ LUI

Même s'il était le premier à relativiser l'importance des résultats, alors que l'open national de Valenciennes servait de dernière répétition avant les Jeux Mondiaux, ce n'est pas tous les jours que l'on bat deux membres du top 20 mondial en l'espace de quelques heures. Baptiste Masotti avait donc légitimement le sourire lorsqu'il a répondu aux questions de Renan Lavigne lors de la remise des prix.

« Je suis content de remporter ce tournoi dans mon club, ça me tenait à cœur de me racheter après ma prestation aux play-offs il y a quelques semaines. Merci à tous les gens du TSBV de leur soutien. J'ai coupé deux semaines après le tournoi à l'Île Maurice début juin, car après les Jeux Mondiaux il va falloir attaquer la préparation en vue de la saison sur le circuit international qui va reprendre très rapidement. Du coup, je n'étais pas au mieux physiquement et en manque de repères sur le court, d'ailleurs ma semaine d'entraînement avant de venir ici avait été catastrophique. De ce point de vue, la demi-finale contre Victor a été très bénéfique car elle m'a permis de trouver du rythme, même si à choisir j'aurais préféré avoir plus de récupération avant la finale.

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Pour sa première participation, Baptiste Masotti (à droite, en compagnie de Grégoire Marche) s'est imposé dans son club

Je sais que c'est monnaie courante dans les tournois régionaux de jouer plusieurs matches dans la même journée, alors que nous en tant que professionnels ça ne nous arrive quasiment jamais. Même si je ne suis pas un aussi bon élève dans ce domaine que Victor (rires), j'ai essayé de faire tout ce qu'il fallait (alimentation, hydratation, soins, récupération, échauffement) pour être prêt pour la finale. Au début du match, j'étais un peu mou mais c'est allé de mieux en mieux, et il faut dire que Grégoire sort également d'une période de coupure. En tous les cas, pour nous ce tournoi était une bonne manière de préparer les Jeux Mondiaux : on y va avec des ambitions, pourquoi ne pas rêver à un podium 100 % Français ? »

DE VALENCIENNES AUX ÉTATS-UNIS

Nous l'avons évoqué à de maintes reprises au cours du tournoi : ce lundi matin, la délégation Tricolore s'est envolée vers les Etats-Unis (plus précisément à Birmingham, dans l'état de l'Alabama), pour y disputer les Jeux Mondiaux – un événement multisport réservé aux disciplines non olympiques. Côté masculin, le contingent Bleu est tout simplement composé des trois joueurs qui étaient sur le podium à Valenciennes. Parmi eux, c'est le vainqueur qui a le tableau le plus difficile : en 1/8ème de finale, Baptiste Masotti devrait retrouver le tenant du titre Simon Rösner, ancien numéro 3 mondial mais qui n'est pas tête de série car retiré du circuit professionnel. S'il parvient à reproduire le résultat du dernier championnat d'Europe par équipe (il avait battu l'Allemand en 5 jeux), le Niortais a rendez-vous en quart de finale avec Miguel Angel Rodriguez en quart, et peut-être Victor Crouin en demi-finale. Dans le haut du tableau, si la hiérarchie est respectée Grégoire Marche (tête de série n°1) sera opposé à Raphael Kandra. Retrouvez tous les liens utiles sur le site de la Fédération Française de Squash.

Présentation des Jeux Mondiaux

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La Team France (de gauche à droite, Victor Crouin, Renan Lavigne, Mélissa Alves, Coline Aumard, Baptiste Masotti, Éric Silvestri (DTN) et Grégoire Marche) s'est envolée ce matin pour les États-Unis (Crédit photo : Grégoire Marche)

Article de Jérôme Elhaïk

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