Le lien des misères
Misères du peuple Israélien. Misères du peuple Palestinien. Misères de ces « misérables », au sens où l’entendait Victor Hugo.
Les hommes étaient restés des cancres. Toujours nuls en histoire comme en géographie. Ils passaient leur temps à massacrer leur langue et son orthographe en pensant sous la pression de leurs pouces qui était aussi celle de leur inculture. Ils n’arrivaient toujours pas à tenir compte des leçons du passé.
Les descendants des deux fils uniques d’Abraham n’arrivaient toujours pas à ne pas s’entretuer. Ceux d’Ismaël dont se réclamaient les musulmans. Ceux d’Isaac dont se réclamaient les hébreux.
Chacun revendiquait l’antériorité de la propriété de son désert, mais la Judée et la Palestine n’avaient toujours été que des territoires déchirés. Ils avaient connu la domination des Philistins et de leurs rois, celle des Egyptiens et de leurs pharaons, celle des Grecs, celle du roi babylonien Nabuchodonosor, celle des Romains et de leurs empereurs, celle des Arabes et de leurs califes, celle des Turcs, celle des croisés, celle de Saladin, le sultan d’Egypte et de Syrie, celle des Mongols, celle des Mamelouks, celle des Turcs, celle des Anglais. Ils avaient été soumis par l’empire Egyptien, par l’empire Hittite, par l’empire Babylonien, par l’empire Perse, par l’empire romain, par l’empire Byzantin, par l’empire Ottoman puis par l’empire britannique.
On en était arrivé à cette Terre sainte revendiquée à la fois par les Juifs, par les Chrétiens et par les Musulmans. Le cœur, l’incubateur de toutes les guerres de religion. On en était arrivé à la promesse faite par l’ONU de la création de deux Etats celui d’Israël et celui de Palestine. La deuxième promesse n’avait pas été tenue. Le plan de partage du territoire en vue de créer un État juif et un État arabe tout en faisant de Jérusalem et de ses alentours un territoire sous statut international avait été refusé par les Etats arabes. L’état d’Israël avait été créé en 1948. L’état de Palestine s’était autoproclamé en 1988 après avoir réclamé son indépendance.
On connaît les péripéties plus récentes de la guerre qui ne cesse d’opposer les descendants des fils d’Abraham. La création d’un premier état arabe en Palestine en 1948, une première guerre perdue par les arabes, la création de l’OLP en 1964, la guerre des six jours en 1967, la migration de l’OLP de la Jordanie vers le Liban en 1971, le remplacement du Fatah, parti politique nationaliste palestinien, par le Hezbollah qui prône les thèses djihadiste, théologiques et politiques de l'Ayatollah Khomeini. Et puis l’opération Paix en Galilée, le siège de Beyrouth, le massacre de Sabra et Chatila pendant la guerre civile Libanaise, la première intifada, les attentats-suicides, les revendications et les concessions de paix de Yasser Arafat, la reconnaissance de l'indépendance de la Palestine par l'Assemblée générale de l'ONU puis par de nombreux pays, les accords d’Oslo, la reconnaissance mutuelle de l'OLP et d'Israël, et puis l’intensification de la colonisation des territoires occupés par Israël, et puis la seconde Intifada, et puis de nouveaux attentats-suicides commis par le Hamas (Mouvement de résistance Islamique), et puis la réoccupation des villes palestiniennes autonomes par les Israéliens au cours de l'opération Rempart en avril 2002 et puis la construction d'une barrière de séparation, nouveau mur de la honte, et puis en 2004, les opérations militaires de l'armée israélienne dans la bande de Gaza (opérations Arc-en-ciel et Jours de pénitence). Et puis la fin provisoire du soulèvement, et puis la trêve, et puis la rencontre de Charm-el-Cheikh entre Sharon et Abbas. Et puis le retrait israélien de la bande de Gaza et puis la prise de contrôle de Gaza par le Hamas en 2007, qui en chasse l’OLP et le Fatah. Et puis en décembre 2008, l'opération militaire « Plomb durci » lancée par Israël afin de faire cesser les tirs de roquettes du Hamas sur des villes israéliennes proches de Gaza. Et puis la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État non-membre de l'ONU. Et puis en 2014, l’accord de l'OLP et du Hamas qui met fin à la division politique et à la partition de fait entre la bande de Gaza et la Cisjordanie. Et puis la détérioration de leurs rapports, et puis la guerre civile syrienne et l’intrusion des djihadistes de l'État islamique, et puis une situation qui continue à s’envenimer, des tendances arabes et Palestiniennes divisées, des gouvernements Israéliens d’extrême droite qui intensifient la politique de colonisation des territoires palestiniens, la population de la bande de Gaza à la fois brimée, discriminée, opprimée par Israël et instrumentalisée, prise en otage, endoctrinée par le Hamas. Tout le monde s’est radicalisé depuis 20 ans.
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Jusqu’à l’horrible massacre de grande ampleur qu’a lancé le Hamas avec la complicité du Jihad Islamique contre Israël, le 7 octobre 2023, et qui est de nature comparable aux tragédies du 11 Septembre 2001 à New-York, ou à celles du 13 novembre 2015 à Paris. Des commandos armés venus assassiner ou prendre en otage des civils, hommes, femmes, enfants, en forçant leurs maisons, en les pourchassant comme des proies. L’objectif déclaré du Hamas est l’anéantissement de l’Etat d’Israël et l’élimination des Juifs. Le Hamas veut imposer par le meurtre une idéologie fanatique fondamentaliste, celle des Frères musulmans, qu’ils voudraient étendre au monde entier. Il ne défend pas pour autant le peuple Palestinien. Des alliés indignes sont revendiqués par les Islamistes : Poutine (Russie) , Bachar-el-Assad (Syrie) , Khamenei (Iran), Nasrallah (Hezbollah) . Tous ont en commun les mêmes méthodes : La torture, le viol et le meurtre. Il est certain qu’Israël est une démocratie contestable, qui traverse une crise, avec des conflits internes graves et une extrême-droite très inquiétante ; mais elle reste une démocratie.
Déjà 1500 morts de part et d’autre des limites de la bande de Gaza. 4000 blessés. « Déluge d’Al-Aqsa », l’agression terroriste du Hamas implique aujourd’hui l’opération « épées de fer », la vengeance terrible de la part de l’état d’Israël. De nombreux soldats et de nombreux civils vont encore mourir, des deux côtés.
Toute menace qui pèse aujourd’hui tant sur la pérennité de l’état d’Ukraine que sur celle de l’état d’Israël que sur celle de l’état Palestinien représente une menace pour le monde. Il faudrait que les mauvais élèves qui sont devenus les Talibans, les religieux intégristes et radicalisés du monde d’aujourd’hui - qu’ils se prétendent chrétiens, juifs ou musulmans - retournent à l’école pour y apprendre à cultiver, à régénérer cette âme enfantine innocente qu’ils perdent au fil des générations. Pour que les liens de l’âme transcendent le lien des larmes.
Jean-Pierre Guéno