Le marché parisien devrait ouvrir sur une note stable
Tu veux ou tu veux pas ?
Bien moins « sexy » que la chanson des années 60 interprétée par notre BB nationale, la question résume toutefois la tendance boursière en cette fin du mois de janvier. L’effondrement des marchés au second semestre 2018 (-11,1% entre le 30 juin et le 31 décembre) a poussé les plus audacieux à se replacer en Bourse pour profiter de l’aubaine et l’indice parisien a pu aligner quatre semaines consécutives dans le vert (+ 5,3% entre le 1er et le 25 janvier). Les défensives sont restées sur la touche, les cycliques ont monté, ce qui est classique dans une phase de « rattrapage ». Mais ce rebond ne pourra se transformer en remontée durable sans des fondamentaux plus solides. Il faut à la Bourse un meilleur « newsflow » (flux de nouvelles).
L’annonce d’un arrêt provisoire du « shutdown » a été une première bonne surprise. Puisque cette fermeture partielle des administrations empêchait la publication des statistiques conjoncturelles, les économistes vont pouvoir reprendre leur occupation favorite, c’est à dire ausculter l’état de santé des Etats-Unis.
Mais hier à Wall Street, les avertissements lancés par Caterpillar et Nvidia, causés par le ralentissement de la croissance chinoise, a semé le trouble. Ils apportent la preuve tangible qu'une guerre commerciale risquerait de peser sur les profits des entreprises américaines. Or, les tensions entre les deux pays sont en train de grimper : après les accusations portées par Washington contre Huawei Technologies, le ministre chinois des affaires étrangères a demandé à ce que cesse cette "répression disproportionnée" à l'encontre de l'entreprise chinoise. Il est donc hasardeux de prédire si le déplacement à Washington mercredi et jeudi, de Liu He, le vice premier ministre chinois, sera ou non un succès. De plus, on se souvient que quelques jours après sa précédente visite (elle s’était soi-disant bien déroulée), 50 milliards de dollars de produits chinois subissaient des droits de douanes américains supplémentaires !
Compte tenu de cette incertitude, la Réserve fédérale qui réunit son comité ce soir et demain, devrait maintenir un statu quo, après quatre augmentations d’un quart de point en 2018 (la fourchette est entre 2,25% et 2,50%).
De ce côté-ci de l’Atlantique, l’heure est grave. Ce soir, se tourne, à Londres, la suite de la série à suspens « Etre ou ne pas être dans l’Union européenne » avec Theresa May dans le rôle principal. Bien malin celui qui saura prédire comment l’histoire va se finir, tant les options du scénario sont nombreuses.
Du côté des entreprises, on suivra Airbus qui a reçu une importante commande et Interparfums qui se montre confiant pour 2019 après un bon début d'année. Nous sommes pour l'instant à l'écart de la première et à l'achat de la seconde. Enfin, Total (nous sommes acheteurs) a annoncé une nouvelle découverte en mer du Nord et l'allemand SAP a publié des résultats inférieurs aux attentes.
Source Investir