Le mot le plus cher au monde et les 6 arnaques à guetter pendant un discours !

Je suis tombé amoureux  d'une expression anglaise vraiment fascinante et profonde de sens: " Pay attention"  qui signifie littéralement en français prêter attention, être attentif,  être à l'écoute,...

Si  "pay"  signifie payer,  on comprend alors que l'attention de quelqu'un ne se demande pas,  elle se marchande. Elle se mérite. L'attention a de la valeur comme une monnaie. C'est une récompense de grand prix que quelqu'un vous donne pour l'avoir intéressé.  Cette personne vous paye avec son attention.  L'attention est une devise si chère qu'elle peut dans certains cas être convertie en millions de dollars...  Coca-Cola et ses publicités vous en diront davantage !  Soit !

L’attention de  ceux avec qui on veut communiquer doit être achetée,  provoquée,...  et non demandée,  ou pire, exigée !

Vous est-il déjà arrivé de converser avec quelqu'un qui sans cesse pianote son smartphone ? 
Cela signifie simplement que votre offre ne valait pas la peine  d'être achetée à grand prix.  Pourquoi payer de cette monnaie si chère  quelque chose qui n'en vaut pas la peine? Et ceci est valable pendant les rendez-vous, les présentations ou même  les entretiens.

 Le comble!  Il peut arriver de se  faire payer avec des faux billets !  Une attention trafiquée saupoudrée de complaisance ou de  compassion à votre égard. On l'appelle souvent respect.  C'est souvent par ce respect ou par crainte de représailles que l'interlocuteur s'efforce de tenir jusqu' au bout du calvaire que vous lui infligez avant de souffler.  Les chefs tous puissants reçoivent très souvent des montagnes de faux billets à chacune de leurs interventions.  Ce sont des multimilliardaires en faux billets d'attention.

Heureusement des détecteurs de faux billets existent !  Observez juste les expressions faciales et corporelles de vos acheteurs. Des successions de mimes carnavalesques,  des airs graves ou sérieux qui acquiescent sans cesse par des hochements de tête de "bassa kelembe" (ndlr: en Malinké désigne une espèce de margouillat à tête jaune). Sonnez l'alarme dans votre esprit : vous êtes en disgrâce et les gens veulent juste vous donner l'impression  que vous n'êtes pas saoulant. Vous l'êtes!

Voyons un peu la classification des faux billets d'attention que l'on peut recevoir des autres. Qui deviennent pour la circonstance des arnaqueurs d’attention.

1.  Hochements de tête intempestifs en signe d'accord parfait avec tout ce que vous dites.  C’est la méthode ultime des arnaqueurs. Pour vous rassurer, posez juste la question : qu'ai-je dit tout à l'heure ? Et vous constaterez un enchevêtrement désordonné de bribes d'idées piochées çà et là... Le tout avec un ton grave du visage comme disant:
   
   Serais tu entrain de douter de moi ?
2. Mentons vers le haut,  cherchant toutes les toiles d'araignées de la salle, comme s’étant éveillé à l’architecture, il repérait les anomalies structurelles du bâtiment. 
   
   L'idée est simple dans ce cas,  le gars se demande juste ce qu’il fout là ?...  Bon ben faites le redescendre !
3. Mentons vers le bas,  pianotant le téléphone ou le laptop.  Ne vous y trompez pas ! Ce n'est presque jamais un message urgento-important. C'est soit le niveau 235 de Candy crush,  soit le fil d'actualité de Facebook,  soit un chat ou même pire: le passage en revue des anciennes photos!
   
   Vous êtes dans la merde là !  Marquez un break ; réorientez avec une question ouverte. 
4. Chuchotements et bougeotte. Très contagieux ces faux billets vont très vite se propager at gagner toute l'audience dans le cas d'une présentation.  La solution miracle: Chut ! Regardez les jouer.
5. Interruptions ou sorties en raz-le mur pour prendre un "appel". Gardez le calme.  Soufflez et abrégez si vous n'avez rien de plus parlant !
6. Bâillements/Somnolence ... A ce stade cassez-vous !  Votre truc ne vaut que dalle !

Les gens n'ont souvent besoin que de la première impression et de la première phrase pour accepter ou refuser de payer de leur attention ce qu'on a à leur dire. Nos premières phrases dans une communication sont capitales et peuvent déterminer si l'audience va se concentrer sur son smartphone et/ou marquer une pause,  lever la tête et payer de son attention...

Quelle sensation jouissive de voir tout le monde marquer un break pour écouter !  Quand tous les yeux se décollent des écrans,  quand les mentons se soulèvent,  quand les gens arrêtent de papoter, … comme stoppés dans leur égarement pour revenir à la réalité, ils nous payent alors de la manière la plus considérable qui soit.

Que ce soient,  les présentations en entreprise,  un cours, une pub, un sermon, une conférence (je salue au passage le dernier Ted ex Abidjan),  notre introduction est un élément déterminant de l'attention de notre auditoire ! Eh bien si les auditeurs doivent payer,  il faut bien qu'on ait quelque chose à vendre ! Quelque chose de vendable !

Pour qu’on paye cher,  il faut vendre un produit inédit,  original et jamais-vu ailleurs; quelque chose qui suscite la curiosité,  des interrogations,  quelque chose qu'on a envie de découvrir.

Ceci nous emmène à nous poser la suivante question : comment faire une présentation/discours qui oblige les gens à payer et même à faire des pourboires d’attention ?

 @Ivoiry Koss

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