Le Pouvoir de l'Émerveillement 🌟

À une époque où la pression constante et la gestion complexe des responsabilités sont omniprésentes, il est parfois essentiel de revenir aux sources.

Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens.

Dans cette perspective, la notion d’émerveillement prend tout son sens et mérite qu’on s’y attarde.

L’émerveillement est naturellement présent chez les jeunes enfants. Leur regard sur le monde est empreint de curiosité et d’ouverture, ce qui les rend particulièrement réceptifs aux petites merveilles qui les entourent. Cette capacité à s’émerveiller est cruciale pour l’apprentissage et l’exploration. Elle permet aux enfants de mieux comprendre le monde qui les entoure (Gopnik et al., 2001).

Cependant, à mesure que nous grandissons, plusieurs facteurs contribuent à une diminution de cette capacité. La routine et la familiarité jouent un rôle majeur. Ce qui était autrefois nouveau devient, avec le temps, familier et souvent négligé. La répétition de stimuli peut en effet diminuer notre réponse émotionnelle à ceux-ci, un phénomène connu sous le nom d’adaptation hédonique (Kahneman et al., 2003).

La pression sociale et professionnelle joue également un rôle crucial dans notre quotidien. À mesure que nos obligations et responsabilités s'accumulent, elles peuvent empiéter sur le temps et l'énergie que nous avons pour savourer les moments agréables de la vie. Selon Lazarus et Folkman (1984), les soucis quotidiens peuvent entraver notre capacité à percevoir et à apprécier les aspects positifs de notre environnement, limitant ainsi notre expérience des émotions positives. Cette constante sollicitation peut nous rendre moins attentifs et moins réceptifs aux petites joies qui nous entourent. 

La surcharge mentale est un autre élément clé. Dans un contexte où nous sommes constamment bombardés par les médias et les technologies, notre attention est souvent dispersée, ce qui peut diminuer notre capacité à nous concentrer sur les détails simples mais significatifs de notre environnement (Rosen et al., 2013). La surabondance de stimuli peut anesthésier notre sensibilité à la beauté quotidienne.

Enfin, la perte de curiosité innée joue un rôle important. La curiosité naturelle des enfants est souvent atténuée par les exigences de la vie adulte, où les tâches répétitives et les objectifs à court terme peuvent remplacer l'exploration spontanée (Gross, 2007).

Retrouver le Pouvoir de l’Émerveillement 🌈

Malgré ces défis, il est possible de raviver la capacité à s’émerveiller. Une approche efficace consiste à réintroduire des moments de contemplation et de curiosité dans la vie quotidienne. La pleine conscience, par exemple, encourage une attention accrue aux détails de l'expérience immédiate, ce qui peut aider à réactiver le sentiment d’émerveillement (Kabat-Zinn, 2009). Prendre le temps d’observer les changements dans la nature, de savourer un moment de calme ou d’explorer de nouveaux intérêts peut aider à cultiver cette capacité.

La créativité est également un outil puissant. Participer à des activités créatives peut ouvrir des voies nouvelles pour l’appréciation du monde et pour exprimer des émotions souvent difficiles à verbaliser (Csikszentmihalyi, 2004). La créativité favorise un regard neuf sur la réalité, facilitant la redécouverte de l’émerveillement.

Enfin, la gratitude joue un rôle essentiel. Tenir un journal de gratitude ou simplement réfléchir quotidiennement aux aspects positifs de la vie peut changer la perspective et aider à reconnaître la beauté dans les éléments les plus simples de l’existence (Emmons et McCullough, 2004).

Pour conclure… 🌟

Réactiver le pouvoir de l’émerveillement est un processus qui nécessite une intention consciente et une réorientation de notre attention vers les détails et les merveilles du quotidien souvent ignorés. En réintroduisant délibérément des moments de contemplation, où nous prenons le temps de vraiment observer et apprécier notre environnement, et de créativité, où nous nous engageons dans des activités qui stimulent notre imagination et notre expression personnelle, nous pouvons renouer avec cette capacité fondamentale à nous émerveiller. Des recherches montrent que cet éveil à l'émerveillement aide à percevoir la beauté dans les aspects les plus ordinaires de notre existence, transformant notre expérience quotidienne et réduisant les niveaux de cortisol, l'hormone associée au stress. Nous ouvrons ainsi notre esprit à de nouvelles possibilités, diminuant le poids des soucis quotidiens. Cette redécouverte de l'émerveillement enrichit notre existence, nous rendant plus résilients face aux défis et plus ouverts aux joies simples de la vie.

Pour aller plus loin :

- Csikszentmihalyi, M. (2004). « Vivre : La psychologie du bonheur ». Robert Laffont.

- Emmons, R. A., & McCullough, M. E. (2004). « La psychologie de la gratitude ». Éditions Odile Jacob.

- Gopnik, A., Meltzoff, A. N., & Kuhl, P. K. (2001). « Le bébé philosophe : Ce que la science nous apprend sur l'esprit des tout-petits ». Éditions Odile Jacob.

- Gross, J. J. (2007). « La régulation des émotions : Conséquences affectives, cognitives et sociales ». Psychophysiologie, 39(3), 281-291.

- Kahneman, D., Diener, E., & Schwarz, N. (2003). « Le bien-être : Les fondements de la psychologie hédonique ». Éditions De Boeck.

- Kabat-Zinn, J. (2009). « Où tu vas, tu es : Apprendre à méditer en tous lieux et en toutes circonstances ». Éditions J'ai Lu.

- Lazarus, R. S., & Folkman, S. (1984). « Stress et processus cognitifs » Éditions De Boeck.

- Rosen, L. D., Carrier, L. M., & Cheever, N. A. (2013). « Facebook et les textos m'ont fait le faire : Le changement de tâche induit par les médias pendant les études ». Comportement humain et informatique, 29(3), 948-955.