Le pouvoir des chagrins

Le pouvoir des chagrins

Car la joie revient toujours..


Un ami très cher, à la carrière que d’aucun qualifierait d’exceptionnelle et dont la personnalité ne décèle aucune fragilité a priori, me confia dans un moment d’une improbable proximité émotionnelle : « Nous sommes tous des sacs de pleurs »..  Décontenancée par l’effondrement de ce reflet de tant de solidité, la faille et l’instant furtif d’authenticité m’ont bouleversée au point que je me suis mise à « l’aimer ».

Dirigeants de PME, Managers d’équipe, CEO de multinationale, hommes-femmes en charge de moultes responsabilités, travailleurs sans relâche,… nous nous devons tous d’assurer, de gérer, de courir, courir, courir encore et parfois .. lutter.  Baissez la garde et l’hostilité du monde économique vous fera face, elle pourrait vous consumer.  


Or nous connaissons tous ce dirigeant dont l’épouse est tombée gravement malade, ce Directeur financier licencié avec famille de 4 enfants en âge de scolarité, cette directrice dont l’adolescent décroche, ce conjoint en burn out, ce manager dont l’enfant a été harcelé, ce parent décédé ou cet amour perdu...

Nous sommes tous ces hommes-femmes en proie à des pertes, des ruptures, des événements émotionnels intenses que nous occultons la plupart du temps, trop occupés à assurer, gérer, courir, lutter.

Lassée par ma propre duperie, j’ai découvert le pouvoir des chagrins.

Pleurer, oui .. pleurer, se laisser pleurer sur la difficulté de la vie, sur ce monde dans ce pays qui n’est pourtant pas en guerre et dont toutes les conditions nous permettraient de nous réjouir.

Quelle étrangeté ce corps qui produit des larmes aux seules pensées d’événements douloureux. Quelle étrangeté de ressentir que ces larmes, de les laisser couler, deviennent apaisement. Accompagnée de la sagesse du temps, elles sont aptes à faire surgir la lumière hors d’un ciel parfois bien trop sombre.

Car la joie retrouvée n’est-elle pas plus intense encore lorsqu’elle succède au plus profond des chagrins ?

Comme la vie est belle, comme la vie est rude. « Elle est vallée de larmes, elle est vallée de roses », nous disait feu Jean d’Ormesson.

La joie est plus puissante que le bonheur, elle est précieuse et revient toujours.

Dirigeants, CEO, Managers… les sourires cosmétiques sur les réseaux ne m’intéressent que trop peu. C’est de cette humanité véritable, celle qui tombe et qui se relève, celle qui vit et toujours s’émerveille, celle qui dit la vérité et qui la partage.. dont je suis tombée amoureuse et que je continuerai à accompagner tout au long de ma vie.

Christine Thioux

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Patricia Vlieghe

Formation et accompagnement individuel ou d’équipe

4 ans

Merci Christine pour ce très beau texte plein de sensibilité. Je suis touchée par le rapprochement que je peux faire avec mon activité en soins palliatifs. Bonne année à toi.

Patricia KLEIBER

Exploratrice des profondeurs (CG Jung)-Analyste de Contes-Mythes-Rêves-Auteure de l'imaginaire-Humaniste-Connaissance de soi et du monde

4 ans

Les spirituels parlaient du "don des larmes": c'est un don véritable de laisser couler ses larmes et de s'abandonner à sa peine... c'est purification, libération, réconfort...

Roger Kniebs

Geschäftsführer chez NMC Schäfer Gmbh

4 ans

Bravo et merci Christine pour ces magnifiques pensées qui font réfléchir à l'essentiel !  

Maryse De Serre

Assistante de Direction chez BSB Management Consulting

4 ans

Un texte qui m'a beaucoup touchée lorsque j'en ai pris connaissance avant les Fêtes. C'est le symbole de la puissance du Vrai. Merci Christine pour cette rédaction et transmission. Un moment d'arrêt et un nouveau départ sur un souffle conscient.

Philippe VANWERSCH

owner chez Com' Confort

4 ans

Quelle délicatesse et humanité ! Merci

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