Le réel frein à la conception innovante des écoles au Québec

Le réel frein à la conception innovante des écoles au Québec


Le constat est lamentable, le parc immobilier de nos commissions scolaires est non seulement dans un état de délabrement honteux, il est fonctionnellement mésadapté aux nouvelles réalités auxquelles fait face le milieu de l’enseignement. Depuis quelques années déjà, une foule d’experts et de commentateurs s’activent à trouver des solutions et faire la promotion du renouvellement de nos équipements scolaires. Des initiatives comme le Labécole, des ouvrages comme ‘’ Les écoles qu’il nous faut’’ de Marc-André Carignan ou le groupe de recherche Schola dirigé par Carole Després sont on ne peut plus louables.

Ces efforts sonnent l’amorce d’un changement en profondeur de notre façon de concevoir nos écoles. Cependant, ceux-ci seront vains sans une refonte complète des normes qui régissent la construction de nos écoles.

Au Québec, on retrouve environ 2 750 établissements d'enseignement secondaire et primaire. Plus de 860 000 enfants les fréquentent et 300 000 d’entre eux sont inscrits aux services de garde. D’ici 2021, le Labécole donnera naissance à 7 écoles, 3 nouveaux établissements et 4 rénovations. Bravo! Mais nous parlons de 7 écoles sur plus de 2700, soit moins de .003% des établissements. D’ici l’an prochain, le ministre Proux a annoncé 608M$ pour la construction et/ou la rénovation de plus de 50 établissements selon les normes actuelles. Et le réel problème il est là, «les normes actuelles ».

Les règles du ministère de l’Éducation qui régissent présentement la conception et la construction des écoles québécoises sont complètement dépassées, aussi bien au niveau qualitatif que quantitatif. Le manque d’espace, l’absence de climatisation, les locaux mésadaptés ou pire inexistants, des matériaux de piètre qualité, des cours d’école aux allures de stationnement...etc. sont autant de conséquences directes de la désuétude des normes ministérielles.

Chaque architecte Québécois, connaît et souhaiterait appliquer les principes qui feraient de nos écoles des établissements du 21e siècle. Projet après projet, ils sont menottés par les normes, les guides et les budgets qui n’ont pas été mis à jour substantiellement depuis des décennies et empêchent les concepteurs de mettre leur créativité et leur savoir-faire au profit du bien-être de nos enfants.

D’ici la fin des élections, par une chaude journée ensoleillée du mois de septembre, nos politiciens devraient aller visiter une ou deux écoles datant des années 60 et en profiter pour s’assoir toute la journée avec trente petits amis dans une classe de sixième année orientée plein sud, dîner assis dans un gymnase humide, jouer dans la cour asphaltée et sans arbre... Peut-être comprendraient-ils alors que notre milieu scolaire a besoin de beaucoup plus que promesses et poudre aux yeux.

Malgré tout, on arrive tout de même à faire de belles choses avec peu de moyens, ces quelques projets en sont de bons exemples. Imaginez ce que l’on pourrait faire avec plus !

(Photos : STGM, Taktik Design, BBBL et Yves Woodrough, Les Maîtres d'Oeuvre)

Le cadre bâti ne permet pas de suivre l'évolution de nos modes éducatifs. Aujourd'hui la perception qui guide les architectes sera différente demain. Donc comment construire des milieux Qui seront adaptables dans le temps. L'école d'aujourd'hui ne sera pas celle de demain. Ceci s'applique à tout nos modes de vie Alors le défi est de taille .

Jean-Francois Quessy

Thérapeute en relation d'aide chez Tout Part de Moi (MD)

6 ans

Bravo pour ce texte Stephan! Il y a quelque chose de triste, mais à la fois de très lumineux et inspirant dans tout ça. J'espère que nous déciderons prochainement, collectivement, que l'éducation doit être une réelle priorité. Merci! 

Marianne Bolduc

Répondante régionale - Services aux entreprises chez Services Québec

6 ans

Je reconnais l'école au Millénaire sur la dernière photo...Un super environnement! Je suis d'accord, ça nous en prendrait plus sans que cela n'en coûte le même prix que celle-ci. Comparativement aux années 60, beaucoup plus de jeunes dînent à l'école et dans certaines, il n'y a ni cafétéria, ni micro-ondes. Les jeunes passent donc toute la journée dans leurs classes, dîner inclus. Ils le passent donc dans des locaux petits, surchargés et non-adaptés à leurs fonctions. On prônent les saines habitudes de vie? Un environnement adéquat en fait partie.  

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