LE RÉVEIL AFRICAIN
Nord sud, Est Ouest, Socialisme, Libéralisme… Ces binômes ou termes antipodaux sont placés au pinacle et nourrissent les passions et même les débats sur la scène internationale. Le développement et la décadence en sont marqués.
Le monde a connu des vagues et ne cesse d’en connaitre. Les « civilisationnistes » et égyptologues ont pour la plus part démontré avec maestria que pendant trois mille ans, l’Afrique à travers l’Egypte a dominé le monde sans discontinuer. De l’histoire nous avons appris que c’est vers les VI et VII siècles de notre ère que les Turco-tatares et ottomans sont venus s’imposer en arabisant l’Egypte. Les vestiges du passé sont encore-là. Aujourd’hui, il est de plus en plus question de l’Islam que du faucon ou des rituels mystiques pratiqué autrefois par les pharaons, on ne parle plus des dieux. Ce n’est plus l’Egypte d’Isis, d’Osiris, d’Akhenaton, du Nil….
Pour parler de l’Egypte en tant que creuset de toute la civilisation, voici ce que dit Valney : « Mais en revenant de l’Egypte, le fait qu’elle rend à l’histoire, offre bien des réflexions à la philosophie. Quel sujet de méditation de voir la barbarie et l’ignorance actuelle des coptes issue de l’alliance grecs, de penser que cette race d’hommes noirs, aujourd’hui notre esclave et l’objet de nos mépris est celle-là même à qui nous devons nos arts, nos sciences, et jusqu'à l’usage de la parole ; d’imaginer enfin, que c’est au milieu des peuples qui se disent les plus amis de la liberté et de l’humanité, que l’on a sanctionné le plus barbare des esclaves et mis en problème si les hommes noirs ont une intelligence de l’espèce de celle des hommes blancs ! »(1)
Pour l’auteur les noirs furent les auteurs de la civilisation égyptienne et c’est de cette Egypte pense-t-il, que l’Europe esclavagiste est venue s’abreuver pour garnir et apporter comme une luciole la lumière et la connaissance dans le monde occidental.
L’Egypte ayant cessé d’être le centre du monde, ce fut au tour de l’Europe de s’affirmer. On a entendu parler de l’eurocentricisme. C’était le temps des monarchies où le pouvoir politique était personnalisé, Il existait également la féodalité. On a connu aussi l’époque de la vassalité qui était marqué par la manifestation de grands propriétaires terriens, ici, les vassaux qui avaient à leurs ordres des suzerains.
Quand le rideau de fer s’est abattu sur le monde comme l’avait souligné le Premier Ministre Winston Churchill, le monde devenait bipolaire.
Il convient d’abord pense-je de revenir sur révolution Bolchévique. En Octobre 1917, dans un ciel noirci, les ouvriers venaient à bout du régime de tsar, soutenus et aidés en cela par les menchévique. Ce sursaut révolutionnaire est la conséquence de l’appel de Karl Marx contenu dans le manifeste du parti communiste de 1848.
Avec cette révolution l’embryon d’un nouvel acteur faisait irruption sur la scène internationale avec la manifestation d’une idéologie nouvelle. Marx et Engelayant théorisé, Fourrier, Jean Grave, Proudhon.., ayant spéculés, notons qu’ils étaient presque tous des anarchistes. Il fallait que soit révélé a l’humanité le premier pays socialiste, c’est ce que Lénine et les siens se sont évertués à faire.
Il fallait comme le soulignait Karl Marx, faire cesser toute pasquinade du genre humain. En quoi cela consistait-il ?
Les moyens de production ou devrais-je dire le capital étant concentré entre les mains de la bourgeoisie, les ouvriers étaient considérés comme des utilisés et les patrons comme des utilisateurs. C’est dans ce jeu d’atermoiement et d’exploitation de l’homme par l’homme que les consciences s’aiguisaient et se nourrissait à la mamelle de la révolution. Marx à dit que les patrons avaient le capital et les ouvriers leur force de travail, le système était tel qu’il augmentait leur force pour le travail et la bourgeoisie par eux, augmentait son capital.
La révolution prolétarienne avait pour vocation de faire prendre le pouvoir aux ouvriers, si ce vœux a été exaucé par Lénine, loin s’en faut, il a été dévoyé par ceux qui l’on succédés. Nous n’entrerons pas dans des considérations byzantines, parce que l’approche comporte en lui-même sinon dans sa contexture des éléments très polémistes. On trouve aussi bien dans le socialisme des partisans de Lénine, de Trotski que deStaline. Chacun est allé avec son appréhension du marxisme si bien qu’aujourd’hui on a des extrémistes et de modérés dans le marxisme.
L’idéologie a épousé les changements que le monde a connus, elle s’y est adaptée. La Mort de Staline en 1953 engendra aussitôt dans les pays de l’Est la déstalinisation. Le rigorisme et la rigidité de Staline dans gestion des affaires avaient retiré quelque chose au socialisme. La mort de Mao en 1976 changera quelque peu les donnes en chine et même dans les pays socialistes de l’Asie.
L’avènement de Michael Gorbatchev à la tête du PCUS puis de l’URSS avec la glasnost et la perestroïka n’a pas manqué d’ouvrir l’URSS vers l’extérieur. La dislocation du bloc de l’Est et l’écroulement du mur de Berlin en Novembre 1989, sonnaient le glas de la démocratie et la mort du tiers parti ou du parti-Etat.
La bourgeoisie combattue avait été érigé en système par des personnes exploitant l’idéologie de Karl Marx à l’intérieur même du PCUS. L’économie était en souffrance, les Kolkhoz en perte de vitesse, le culte de la personnalité juché comme valeur, On muselait même ceux qui dénonçaient le système, il y avait trop de conspiration…
Gorbatchev à travers ces reformes a rapproché l’Est de l’Ouest, et en même temps le socialisme s’est rapproché du libéralisme. Aujourd’hui tous les pays qui autrefois appliquaient rigidement le socialisme, ont intégré des valeurs libérales dans leurs économies. On parle un peu partout d’économie de marché, un autre vocal pour designer l’économie libérale. La frontière entre le libéralisme et le socialisme est devenue tellement étanche, que nul ne doute de leur imbrication. Presque tous les partis socialistes se réclament de la social-démocratie, un savant dosage du socialisme et du libéralisme.
Nous avons vu que l’Ouest s’est rapproché du l’Est. La RFA et la RDA forment aujourd’hui l’Allemagne. On voit le socialisme et le libéralisme s’inviter et même s’imbriquer. Loin d’être un artefact, l’exemple Cubain est très éloquent, ce dernier ressort du socialisme rigide, a fini par l’épreuve du temps à plier l’échine. Aujourd’hui, elle s’achemine allègrement vers une économie de marché. Castro avait juré de ne jamais incliner l’économie du cuba vers le libéralisme. Plus de 50 ans après, le leader Maximo ne pouvait plus marquer son refuser face aux nouvelles donnes auxquelles la Chine, l’URSS.., ont été subjuguées et desquelles, elles n’ont pu se dérober.
Le Nord et le sud sont à la fois distants tant par les kilomètres qui les séparent, que par leur niveau de développement.
Les africains gagneraient à s’unir pour impulser un nouveau souffle au continent sinon l’écart entre l’Occident et l’Afrique ira grandissant. Les querelles idéologiques sont des fardeaux que l’Afrique doit cesser de porter. Ni les socialismes pensés du froid ni les capitalismes introduits de l’ouest n’ont réussi à sortir l’Afrique de son sous développement, de son enlisement. (2)
Aujourd’hui l’Afrique vogue sur des crises intempestives. Nous assistons à des vagues de violence, à des guerres, des rebellions armées, la morale même à pris quelque peu ses distances. Les magnats de la facilité et les impérities prennent les commandes des pays africains, assistés par des collabos qui écument les peuples africains. On peut s’exclamer avec Jean Paul Harroy que «l’Afrique terre qui meurt ! ». (3)
Le chômage, la paupérisation à outrance, la famine.., sont devenus le lot quotidien des africains. C’est malheureux de voir des organisations humanitaires déverser des tonnes d’aliment sur le continent, ce qui n’est le cas nulle part.
C’est très pitoyable !
Quand, on parle d’hécatombe, les yeux se rivent sur l’Afrique, cette Afrique fertile et riche est devenue le nid de toutes les contradictions.
Le continent où on assassine impunément la démocratie, le continent des grandes crises, le continent des crises économiques ou des crises tout coup, tels sont les angles sous lesquels sont vus l’Afrique.
Avant d’en arriver à tout progrès, il faut commencer à moraliser la vie publique en Afrique. Il faut aussi sortir du carcan des présidents à vie (ad vitam aeternam).Les bases du jeu démocratique doivent se poser en restituant aux peuple, titulaire du pouvoir sa souveraineté. Les dictatures suscitent des conflits à long terme, elles s’entretiennent aussi. On dit que la dictature à un coût. Les dictateurs corrompent ou tentent de corrompre le peuple ou du moins une partie du peuple. Comme le souligne, Lincoln, on ne peut pas corrompre tout le temps tout le peuple.
Les peuples ayant soif de l’alternance, se rebellent et cela ne manque pas de retentir sur le développement de l’Afrique.
Sans résipiscence, sans vergogne, on porte le doigt accusateur sur l’occident, à ceux-là, le Professeur René Dumont répond: « Dans la catastrophe, il faut un bouc émissaire et chacun se rejette le blâme. D’aucun stigmatisent l’occident criminel- plus hypocrite et avide, d’ailleurs, que criminel ; d’autres condamnent sans appel les élites corrompues et profiteuses ; mais ni l’homme de notre rue ni le paysan de leurs savanes ne se sentent concernés. Pourquoi ne pas admettre que la responsabilité de l’échec est collective, et enfin amorcer un vrai dialogue, dans un langage dégagé des intérêts, des idéologies et des rancœurs ? »(4)
Les Africains doivent comprendre que l’Afrique est en voie de Faillite, l’échec est collectif, Il est temps que chacun y mette du sien pour le repositionnement et le rayonnement de l’Afrique.
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(1) Valney in voyage en série et en Egypte, Paris 1787 Tome 1, p. 74 a 77
(2) René Dumont et Marie-France Mottin dans L’Afrique étranglée P.270 ed le Point
(3) Jean-Paul Harroy en 1944
(4) René Dumont et Marie France-Mottin in œuvre précitée.