Le sparadrap s'est décollé
Le Brest Bretagne Handball a du y mettre du sien pour se défaire d’une formation fleuryssoise extrêmement accrocheuse qui, même en ayant vécu toute la partie derrière, a donné quelques sueurs froides à la Brest Arena. Avec beaucoup de combativité, les Brestoises ont finalement réussi à tenir en respect leurs adversaires et grâce à cette victoire (29-26), s’emparent de la deuxième place du classement.
Deux semaines après Nice, c’est un autre mauvais souvenir de la saison passée qu’il fallait balayer avec la venue de Fleury. En avril, le FLH était venu grappiller un succès à l’Arena à l’issue de la saison régulière même si cela n’avait pas empêché les Brestoises de rejoindre un mois plus tard la finale du championnat. On ne va pas se mentir, au coup d’envoi de la rencontre ce samedi, il n’y avait plus grand monde pour s’en rappeler. Mais à n’en pas douter non plus, beaucoup ont dû avoir des flashes au cours d’une seconde période aux accents stressants.
Jamais distancées, les Fleuryssoises ont en permanence soufflé dans le coup de Brestoises encore à la recherche de certitudes. « On ne peut pas appeler cela un mano à mano non plus, tempérait le coach Christophe Cassan. Ça aurait été le cas si on était parvenus à passer devant au score mais on a tout le temps été derrière cette belle équipe de Brest. J’ai un sentiment partagé. D’un côté, je suis fier des joueuses, de ce qu’elles ont proposé. Je pense qu’elles ont fourni un beau spectacle avec de la combativité et de la régularité. De l’autre, on rate encore des petites choses qui nous ont empêchés de recoller ou de prendre l’avantage ».
Et pourtant, ses ouailles ont donné bien du fil à retordre au collectif finistérien. Malgré un bon début de partie des filles de Laurent Bezeau (11-5, 18e), propulsées par l’efficacité de Louise Sand, Pauline Coatanéa et Astride N’Gouan, la machine se mit soudainement à tousser. Contre-attaques vendangées et pertes de balle ont alors encrassé des rouages qui fonctionnaient plutôt bien, au point de laisser revenir le FLH à deux longueurs à la pause (15-13, 30e).
« J’ai le sentiment qu’on est capables de se tirer nous-mêmes des balles dans le pied, regrettait le coach brestois. Il y a encore des choses à créer et tu te rends compte que ce sont dans les moments de pression que le manque d’affinités peut peser. Quand c’est le cas, on n’est pas en mesure de stabiliser le niveau de jeu et les performances individuelles ne sont pas suffisantes pour dégager de la sérénité ».
Et ceux qui pensaient alors que le tir serait vite rectifié après la pause purent vite se rendre compte que le combat s’étirerait bien jusqu’au bout de la soirée. Jamais devant de plus de 3 buts jusqu’à la 57e minute, les Brestoises durent étaler une bonne dose de combativité pour s’en sortir. « Ce qui est important dans le sport professionnel, c’est de gagner les matches, résumait toutefois Laurent Bezeau. On a de grosses difficultés mais je le répète, on a gagné. Maintenant, je ne peux pas me satisfaire de la production dans la globalité. Il faudra vraiment qu’on parvienne à trouver davantage de stabilité dans le contenu et dans le spectacle parce qu’on a une relation avec notre public et notre Arena qui fait qu’on doit proposer du beau jeu et des valeurs ».
Pour les valeurs, pas de souci, elles étaient bien au rendez-vous. Le spectacle lui a déjà peut-être été plus flamboyant mais ce premier succès de la saison à domicile a sans doute suffi au bonheur des 3 400 supporters présents qui voient leurs protégées s’installer aujourd’hui en dauphines de Metz.
BREST – FLEURY : 29-26 (15-13)
BREST : Darleux (g.), Idehn (g.), Burlet, Coatanéa (5), Copy (1), Geiger (2), Herbrecht (1), Limal (2), N’Gouan (4), Pop-Lazic (1), Prouvensier (1), Sand (9), Stoiljkovic (1), Tissier (2). Entraîneur : L. Bezeau.
FLEURY : Errin (g.), Placzek (g.), Agathe (7), Atila (1), De Paula (4), P. Baudouin (3), Craciun (6), Dapina (1), Dias Minto, Kamdop (2), Le Bihan (1), Nianh, Ondono, Sankharé (1). Entraîneur : C. Cassan.