L'effet positif de la négation
Nous ne pensons pas la négation. Ce constat compliquait mon travail de recherche doctoral sur la révision des croyances, car cela rendait impossible le fait d’expliquer à quelqu’un qu’il ne devrait pas penser ce qu’il pense. Ce serait tellement plus facile et plus simple s’il suffisait de dire à quelqu’un qu’il a tort pour qu’il change d’avis. Mais non, cela ne se passe pas comme cela, car nous autres humains ne sommes pas équipés cognitivement pour penser la négation.
Cela pourrait être un défaut, un handicap, si nous n’étions pas futés: si nous ne pensons pas la négation, c’est que nous nous pensons le positif. Il suffit donc de tourner de manière positive toute négation pour qu’elle pousse à la réflexion et à changer d’avis. La logique nous apprend que la double négation inverse les valeurs en les rendant positives.
Par exemple, au lieu de dire « arrête de hurler sur le collaborateur par ce qu'il a échoué», ce qui ne produit jamais l’effet escompté, disons plutôt « écoute comment collaborateur raconte la situation».
La négation coupe un chemin possible et le transforme en impasse: route barrée, cul-de-sac. Ce chemin ne sera jamais gagnant et ne permet pas de jouer le coup suivant. Par symétrie, le positif ouvre des possibles. Cela signifie, dans le cadre pragmatique de l’action, qu’il peut y avoir plusieurs options possibles et qu’il faut choisir parmi elles celle qui nous semble la plus appropriée, la plus pertinente.
Cet exercice est difficile, car il oblige à reprendre du recul sur la situation, à imaginer ses développements, la direction qu’elle pourrait prendre et que nous voudrions lui donner. Cela pousse à la réflexion sur la situation elle-même, sur les ressources accessibles, sur notre intention, notre volonté, nos désirs, nos envies, ce que nous voulons et pouvons faire.
Quand on vous empêche de faire quelque chose, pensez à ce tout ce que vous pourriez faire qui serait plus intéressant, plus motivant et qui pourrait indirectement réaliser ce qu’on vous empêche de faire. Pensez au coup d’après et comment l’atteindre, comme un obstacle à contourner.
C’est ce qui permet d’apprendre de ses erreurs, de se créer un retour d’expérience terrain, un RETEX. Je voulais faire ceci, je n’ai fait que cela, pourquoi, qu’est-ce qui c’est passé, comment je pourrais faire mieux la prochaine fois, qu’est-ce que cela me dit de moi, etc.
La plupart des experts que j’ai rencontré ont commencé par échouer. Ils ont fini par développer une expertise et un savoir des plus pointus et pertinents, justement parce qu’ils ne savaient pas faire et qu’ils voulaient savoir faire. Alors ils ont cherché comment ils pourraient dépasser leurs limites, les contourner, pour atteindre ce qu’ils souhaitaient. Il ne s’agit pas de se focaliser sur ses points faibles et ce qu’il faut améliorer, non, bien au contraire, c'est se focaliser sur ce qu’on veut atteindre, nos objectifs, nos envies, nos rêves et chercher à les concrétiser malgré les contingences. Si vous rencontrez une route barrée sur une destination que vous ne vouliez pas atteindre, à quoi bon chercher une déviation? Par contre, si vous voulez vraiment aller là-bas, vous trouverez toujours le moyen d’y aller, même s’il faut tracer soi-même un chemin qui n’existe pas encore.
À chaque fois que vous êtes confronté à quelque chose de négatif, pensez qu’elle serait la formulation positive converse. Vous verrez s’ouvrir de nouveau le champ des possibles! Vous avancerez de nouveau.
Pourquoi ne pas essayer?
Chef d'entreprise Communication Graphique, Informatique, Éducation spécialisée, Formation, Sports.
6 ansTrès belle image, je reconnais bien là, la "patte" Sylvand !