L'entreprise de demain ? Une véritable responsabilité...

On passe 12% de notre vie au travail, parfois plus, et pour beaucoup, le travail c’est se réaliser, s’accomplir. Alors, garder la notion de plaisir et de bien-être est fondamental, même si cela s’avère être complexe.

Dans un monde où la surcharge de tâches, le manque de moyen et la mauvaise communication ne constituent pas des conditions favorables. 

Au fil des années, de nombreuses personnes ont compris que leur santé physique et mentale était tout aussi importante que leur réussite professionnelle. Cela a conduit à une augmentation significative du nombre de personnes cherchant des conseils et un cadre de travail adapté à leur bien-être. C’est pourquoi de plus en plus d’entreprises proposent aujourd’hui des ateliers dédiés à la prévention santé. 

Notre relation avec le travail : un lien historique

• Rétrospective non exhaustive

Frédéric Passy écrit “l’histoire du travail, c’est l’histoire de l’humanité tout entière”.

On comptait déjà trois à quatre heures de travail minimum par jour pour les chasseurs-cueilleurs. Avec l’apparition de la culture et de l’élevage les Hommes ont commencé à travailler encore plus.

L’arrivée des premières machines et de l’industrie pendant la révolution industrielle a été un tournant majeur, les revendications ouvrières consistaient surtout à faire baisser le temps de travail.

Dans les 70' le terme burn-out est apparu aux États-Unis. Tout comme le karo jisatsu au Japon, qui caractérise le suicide provoqué par le stress au travail. L’épuisement professionnel (traduction française du burn-out) est devenu un sujet central dans le monde du travail. À ce moment le Code du travail a dû rapidement intégrer de nouvelles mesures pour prendre en compte ces évolutions. 

Le 12 juin 1989, la directive européenne CE n° 89/391 crée le Document Unique d'évaluation des risques professionnels. Ce dernier est venu imposer les fondements du droit de la prévention santé au travail. “Elle indique clairement que la responsabilité de l’employeur ne se limite pas à appliquer la réglementation, mais pose un principe général de prévention.” [source]

• Qu'en est-il aujourd'hui ?

“Ce ne sont plus les machines qui tombent en panne mais les hommes eux-mêmes”. Daniel Cohen.

Ces dernières décennies deux nouvelles étapes ont bouleversé la donne :

1. L‘arrivée du digital avec les mails qui ont fait leur intrusion dans la vie personnelle des salariés, avec des injonctions, sans limite horaire, pour la réalisation de leurs missions.
2. La diminution des contacts entre les collaborateurs. Les outils collaboratifs sont de plus en plus utilisés pour communiquer. Les différents confinements, provoqués par la crise sanitaire, ont accentué le phénomène. Moins d’échanges à la machine à café, dans l’ascenseur ou à la cantine… 

L'entreprise : un rôle central dans la prévention santé

• Gagnant/Gagnant ?

"76% des salariés considèrent l’employeur comme le garant de leur santé mentale."(1)

Depuis plusieurs années, nous avons pu constater que la prévention en matière de santé est un élément important du sens au travail pour les collaborateurs. Ces derniers veulent être en bonne santé et capables de réaliser les missions dont ils ont la responsabilité.

Une bonne stratégie de prévention santé physique et mentale en entreprise c'est donc du "gagnant/gagnant". L’entreprise fidélise ses collaborateurs en préservant leur santé et les collaborateurs maintiennent leur équilibre au sein de l'entreprise.

• Le rôle de l'entreprise encouragée par la loi

La nouvelle loi “santé au travail” de 2021 inscrit davantage ce lien dans la prévention santé. Cette dernière prévoit en effet 5 jours minimum de formation santé, sécurité et conditions de travail pour les membres du CSE en entreprise.

Une stratégie de prévention adaptée en entreprise

• Évitons le "QVT wellwashing", prenons une vraie responsabilité

Tout l'enjeu pour l'entreprise de demain est d'éviter le "QVT wellwashing" qui, on le rappelle, est la mise en place d'actions qui ont pour objectif de donner à l'entreprise une bonne image d'elle-même, sans chercher de réels changements dans la qualité de vie des collaborateurs...

• Un véritablement engagement dans la prévention et la qualité de vie en entreprise

La prévention primaire et secondaire, c’est-à-dire avant que le dommage ait eu lieu, est un gain économique considérable, social et humain pour l’entreprise et les salariés. Prendre son de son corps et de son esprit se travaille aussi en amont. Il n’est pas vain de rappeler que promouvoir une nutrition équilibrée, la lutte contre la sédentarité, une meilleure organisation du travail et une meilleure manière de communiquer, participe à construire une entreprise saine et durable.

Aujourd’hui, l’entreprise s’inscrit comme un acteur déterminant dans l’accompagnement de ces problématiques.

Plus concrètement ces mesures peuvent prendre la forme de programmes de bien-être au travail, de formations sur la gestion du stress, de formation en interne de secouristes en santé mentale ou d’activités de pleine conscience.

En somme, en mettant en place une stratégie de prévention et en encourageant une culture de bien-être, l'entreprise peut contribuer à améliorer la santé et le bien-être de ses employés, ce qui peut avoir des retombées positives sur leur productivité, leur engagement au travail et leur qualité de vie plus largement. C'est aussi un engagement majeur dans un monde du travail en pleine ébullition qui cherche des nouvelles réponses.  

(1) [*Étude réalisée par Psychodon en 2021]"