Les « épaulettes » du gestionnaire…

On accorde beaucoup d’importance au bien-être des employés, notamment en ce qui a trait au déploiement de nouvelles méthodes de gestion qui leur procureront davantage d’autonomie. Plusieurs soulignent l’importance pour un gestionnaire d’être au service de son équipe, moi le premier. On ne compte plus les articles qui misent sur les recettes visant à mobiliser, à engager et à rendre les employés plus productifs au travail. Certaines organisations vont même jusqu’à nommer un « responsable du bonheur »!

La pression se fait de plus en plus forte sur les gestionnaires pour qu’ils adoptent une posture qui permettra aux membres de leurs équipes de s’épanouir, et de maximiser leur talent. Les temps changent et, avec raison, les organisations sont passées d’une gestion directive à un mode de fonctionnement davantage participatif. La collaboration entre tous les paliers n’est donc plus une option, mais une réelle nécessité. Plusieurs sondages font état d’une augmentation de la productivité au sein des organisations qui adhèrent à ces pratiques. Jusqu’ici, mon adhésion est complète, et je suis même un ambassadeur de ces façons de faire auprès de mes collègues.

Cela étant dit, il ne faudrait toutefois pas oublier la réalité du (de la) gestionnaire. Cette personne a endossé un rôle de leadership, dans bien des cas pour faire une différence et pour contribuer à l’atteinte des objectifs de l’organisation tout en accompagnant avec bienveillance chacun des membres de son équipe. Contrairement à ce que peuvent en penser certains, le gestionnaire n’a pas toujours toutes les réponses. Il a également parfois besoin qu’on le soutienne dans l’accomplissement de son rôle de gestion. Rares sont ceux qui sont tombés dans « la potion magique » et qui détiennent tous les réflexes attendus dans l’accompagnement de leurs équipes.

Comme tout le monde, un gestionnaire c’est d’abord et avant tout un être humain en milieu du travail. Il a ses hauts et ses bas, incluant des moments d’incertitude personnelle et professionnelle. Il a de bonnes et de mauvaises journées, et a les mêmes besoins fondamentaux que la plupart d’entre nous, soit : la reconnaissance, l’appartenance, l’accomplissement, le plaisir, la liberté, etc. Un gestionnaire c’est avant tout un collègue de travail à part entière! Sauf pour de rares exceptions, il veut faire partie de l’équipe, au même titre que les autres employés. 

Sachant qu’une collaboration est une activité bidirectionnelle, il est essentiel de mettre de côté les biais contre-productifs du passé. Évitons de tomber dans le « eux versus nous » pour des considérations de statut. Le gestionnaire a un rôle à jouer qui est certainement plus facile à comprendre lorsqu’on a déjà eu à « endosser ses épaulettes ». 

Évidemment, chaque poste a ses particularités et chaque individu y apporte sa couleur et son style. Pour moi, c’est parfois d’exprimer tout haut ce que l’équipe pense tout bas. C’est d’avoir le courage de traiter une situation même si je n’en ai pas envie, car l’éviter aurait des conséquences à moyen ou long terme. C’est également de m’effacer afin que les projecteurs soient sur les gens qui ont tout le mérite des résultats atteints. À cela s’ajoute toutes les responsabilités usuelles au quotidien: planifier, coordonner, animer, organiser, s’adapter et s’assurer que tous les membres de l’équipe ne manquent de rien. Mais plus que tout, c’est d’inspirer chaque personne à se dépasser et à donner le meilleur de soi-même.

Mon message est le suivant :

• Aux employés: votre patron / leader / gestionnaire / responsable a autant besoin de vous que vous avez besoin de lui (elle). Ne l’oubliez pas!
• Aux gestionnaires: vous n’êtes pas seul à vous questionner, à douter et à relever les défis du quotidien. N’hésitez jamais à aller chercher un soutien auprès de vos pairs.

Les questions du coach:

• Aux employés: que savez-vous des défis personnels et professionnels de votre patron?
• Aux gestionnaires: qu’est qui vous empêche de partager vos connaissances / préoccupations avec vos pairs?

Bonne réflexion et n’hésitez pas à me partager vos commentaires!