Se réinventer… sans se dénaturer

L’humain est un être d’habitude. Une fois que nous trouvons une recette qui fonctionne, c’est contre nature de la revoir même si elle perd en efficacité au fil du temps. Envisager un changement c’est devoir faire face à l’inconnu, une perte de contrôle en quelque sorte. Rare sont ceux qui aspirent à se retrouver dans une zone d’inconfort. Pourtant, en cette période particulière d’incertitude, qui force chacun d’entre nous à repenser nos façons de faire, pouvons-nous réellement envisager le statu quo?

Déjà, avant la pandémie, plusieurs organisations étaient engagées dans une transformation numérique afin d’optimiser différents aspects de leurs opérations. Nombreuses sont celles qui composaient déjà avec plus ou moins de résistance au changement. Un défi supplémentaire se dresse maintenant sur le chemin, le facteur temps. Contrairement aux années passées, un secteur d’activité pouvait anticiper un changement et prendre le temps de s’ajuster pour y faire face. Force est d’admettre que les organisations n’ont plus ce luxe. La pandémie et ses conséquences, qui a frappé le monde entier, nous force à revoir nos paradigmes. Qui aurait pu prévoir cet événement? Certes, on peut se conforter en se disant que ce n’est qu’une exception. Mais à quel point sommes-nous certains que ce type d’événement n’aura pas de récurrence? Comme une pierre qu’on lance dans la mare, quelles seront les répercussions dans le monde du travail à court, moyen et long terme?

« L’avenir. Il se prépare, il s’anticipe, il s’apprécie » - Olivier Schmouker

L’innovation : un mot qui fait la une! Un concept qui dit tout, mais qui demeure vague pour plusieurs. Pour certains, c’est une nouvelle technologie. Pour d’autres, c’est un produit ou service qui n’existe pas encore. Mais qu’est-ce que c’est vraiment? Et si l’innovation n’était qu’une capacité d’envisager de faire les choses autrement. En quelque sorte, se réinventer sans se dénaturer. Mine de rien, innover semble plus accessible. Qu’en pensez-vous?

Pour se donner les conditions gagnantes d’innover, ou plutôt une capacité d’envisager les choses autrement, il faut débuter au sein de sa propre équipe. N’hésitez pas à vous entourer de gens avec des profils variés, car cela apporte une richesse incroyable lorsqu’il s’agit d’innover. Surtout, choisissez des gens provenant de d’autres secteurs d’activités avec des expériences complémentaires. N’oubliez jamais qu’on embauche des compétences avant tout. Le reste s’apprend habituellement avec le temps. 

« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » - Proverbe africain

Si, comme moi, vous êtes maintenant rassurés par le mot « innovation », quelles sont les prochaines étapes? Comment se mettre en action? Il me semble que ce serait une belle opportunité de mettre à profit l’intelligence collective de l’organisation. Imaginez avoir accès à la perspective unique de chaque individu à l’égard de son travail et l’impliquer dans le changement. Qui de mieux pour envisager de travailler autrement que le principal intéressé? Avec ce partage d’idées, l’organisation pourrait prioriser celles qui créent le plus de valeurs et se mettre en action rapidement.

Cependant, dans notre élan d’amener de nouvelles idées, il faut surtout éviter de se limiter au volet technologique. La technologie n’est pas une fin en soi, mais plutôt un levier. Innover, c’est aussi revoir nos façons de faire et améliorer nos processus organisationnels. Tout ce qui ne crée pas de valeur devrait attirer notre attention dans l’optique d’être optimisé. En anglais on dit « People, Process, Technology ». Ce sont tous ces volets qu'il faut aborder.

Avec la récolte de toutes ces bonnes idées, comment maintenant faire face à la résistance aux changements, car elle demeure bien réelle? Deux mots : motivation intrinsèque. Rappelez-vous du changement qui vous a suscité le plus d’adhésion. C’était quelque chose de simple à mettre en application et surtout utile pour vous en premier. De plus, il faut également mettre l’emphase sur de petits incréments, plutôt que de grands projets de transformation. Selon moi, c’est l’approche la plus efficace. Elle permet rapidement d’expérimenter la nouveauté et d’ajuster le tir au fur et à mesure. C'est également une façon de promouvoir l’adaptabilité pour qu’éventuellement elle devienne permanente. Conséquemment, les changements subséquents seront facilités. Je vous invite également à prendre connaissance d’un article fort intéressant qui a même une formule pour réduire la résistance aux changements. 

En conclusion, j’aimerais vous souhaiter à tous et à toutes bon succès! Les organisations vivent une période incertaine et difficile, et ceci pour encore plusieurs années à venir. Le changement est désormais notre lot quotidien. Je suis convaincu que c’est par la mise en œuvre d’une capacité à innover que nous aurons plus de chances de tirer notre épingle du jeu.

Bonne réflexion!