Les expressions et leurs sens : Première approche : le bon sens

Les expressions et leurs sens : Première approche : le bon sens


Récemment, je me faisais la réflexion que certaines expressions ont la belle vie, et pourtant véhiculent un message qui ne correspond pas complétement à la réalité vécue par certains d’entre-vous, j’en suis sûr.

Rentrons dans le détail de deux d’entre-elles afin de chatouiller vos neurones, dont vous avez déjà entendu la teneur, c’est absolument certain.

La première est : « C’est une question de bon sens ».

Cette approche pose le postulat qu’une pensée logique, construite, applicable à tout moment, en tout lieu, avec n’importe qui,  permet de répondre de manière parfaite à des sujets, projets, crises. Souvent, il semble évident que la solution est simple….simpliste ? simpliste cette idée car bien évidemment, elle n’est pas applicable à toutes les situations car nous n’avons pas tous le même bon sens, mais ça, je sais que vous le savez déjà.

Si je pose quelques questions de culture générale mais qui sont applicables au quotidien, nous n’allons pas tous répondre de la même façon (facteur savoir et expérience).

Première situation : Qui de la pastèque et d’un œuf jetés du haut d’un mur arrive en premier sur le sol. Certains, taquins me diront qu’ils ne seront de toute façon pas mangeable. Ça c’est du bon sens…alors il semblerait que ça existe le bon sens ?

Revenons à la question. Fermez les yeux et imaginez la scène. Un comparse jette les deux objets et vous regardez/filmez la scène à distance suffisante pour ne pas tacher votre costume.

Devant vos yeux ébahis, vous vérifiez une leçon apprise lors de votre scolarité, la pastèque et l’œuf vont s’écraser quasi en même temps alors qu’ils n’ont pas le même poids (facteur de 1 à 20 ou 30 minimum). Cette expérience sera complétement vérifiée dans atmosphère vide.

Je vous assure que vous trouverez pourtant des personnes pour vous affirmer le contraire sous couvert du fameux bon sens, voyons...

Une autre expérience peut apporter du (bon) sens à ma démonstration. Prenez 2 jumeaux, l’un d’entre eux est cosmonaute et part en mission plusieurs années dans l’espace. Lorsqu’il reviendra sur terre, lui et son frère auront toujours le même âge…administratif, c’est évident. Mais l’âge au sens Einsteinien ?

Je vous laisse chercher la réponse mais vous vous doutez de l’issue.

A travers ces deux exemples, certains les qualifieront de simplistes en arguant par exemple : « oui mais si on prend une distance plus haute, nous n’aurons pas une chute simultanée » ou « oui, mais le corps du cosmonaute n’a pas subi la même pression gravitationnelle, ni le même stress »

Je ne me positionne pas d’un point de vue physique ou physiologique pur mais puisque la notion de stress apparaît, cela me permet de pivoter et aller vers le fond de ma pensée que je souhaite partager avec vous.

Lors d’une situation de crise, durant laquelle la notion du temps est bouleversée, que l’infobésité frôle le comique, que certaines informations sont dramatiques et même contradictoires, si vous rajoutez à ce cocktail détonnant, un zest de fatigue et de stress, vous obtenez une personne qui va connaître quelques difficultés à évaluer correctement la situation à laquelle elle est confrontée, et en conséquence, ne prendra peut-être pas de bonnes décisions ou pour les puristes, les moins mauvaises solutions. Monsieur Morel et ses décisions absurdes sont là pour donner quelques exemples tragicomiques.

Un effet tunnel, avec quelques biais cognitifs plus tard, et la situation paraîtra incompréhensible à l’heure de retour sur expérience indispensable à toute gestion de crise.

Je n’ai pas souhaité vous noyer dans la démonstration au risque de faire (trop) simple mais juste mettre le doigt sur une expression qu’il faudrait manipuler avec plus de précaution, car j’ai peur qu’elle induise chez ceux qui l’entendent une croyance inhibitrice quand ils devront agir qui les poussera à rester dans un moule plutôt qu’être créatif et tenter de rester agile face à une situation donnée.

Pour ceux qui ont suivi, j’ai parlé de deux expressions, et vous allez vous offusquer que je n’ai pas développé la seconde. J’ai fait du teasing et garde la suite de mon texte pour une prochaine fois.

Au plaisir de vous lire.


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