Les Garanties Bancaires conditionnent–elles les crédits ?
Etymologiquement parlant, le mot « CREDIT » signifie en LATIN « CONFIANCE ».
Donc, l’octroi d’un crédit par le banquier à un client se fait d’abord sur la base de la confiance. Mais comme les clients sont tous ondoyants et divers, la banque, compte tenu du risque qu’elle prend, s’expose à des conséquences qui peuvent impacter son activité au quotidien comme le fait de financer une affaire qui à première vue peut paraître bien gérée mais connaît des difficultés par la suite. C’est par exemple le cas des PME, des Start up, des entreprises qui ont pignon sur rue etc…
Pour une raison ou pour une autre, une entreprise peut tomber en faillite. On peut citer les cas ci-après:
1°) La mauvaise gestion des dirigeants. Ex : Un fabriquant de savon qui se retrouve à gérer une banque ;
2°) Les cas de force majeure :
- L’incendie de l’entreprise ;
- Le vol ou détournement des capitaux dans l’entreprise ;
- Pour les cas des entreprises personnelles, la mort du Gérant principal ;
- Pour les cas des Sociétés de Capitaux, les détournements de fonds de la Société, le détournement de l’objet social par les dirigeants ;
- La fermeture de l’entreprise pour cause de redressement fiscal etc…
Dans tous les cas de figure, la banque se doit de bien connaitre son client, son environnement, son activité, ses partenaires, la moralité des dirigeants. Bref, c’est à partir de là que commence le travail du banquier.
Ainsi, une demande de crédit adressée à une banque peut connaitre des fortunes diverses :
1 – Soit le crédit est refusé et du coup, la banque n’a aucune garantie à exiger du client ;
2 – Soit le crédit est accepté et du coup, la banque après son étude du dossier commence à envisager les garanties qui seront attachées au crédit en fonction du montant et en fonction la nature du crédit octroyé.
Ainsi, ces garanties sont classées de deux ordres dans la Zone CEMAC : Ce sont les garanties personnelles (le cautionnement simple ou solidaire, civil ou commercial, la lettre de garantie) ou alors les garanties réelles (ce sont, l’hypothèque prise sur un titre foncier, le gage, le nantissement etc…).
Malgré tout, le banquier a une panoplie de garanties mises à sa disposition et qu’il peut utiliser à loisir en fonction des crédits octroyés sans oublier que seule la rentabilité de l’affaire peut amener le banquier à avoir confiance à son client. Et comme on le dit souvent, la confiance n’excluant pas le contrôle, il convient pour le banquier de toujours s’entourer de garanties qui lui permettent de sécuriser ses fonds et échapper de ce fait au risque de non remboursement qui est souvent source des pertes de capitaux pour les banques.
Il ne faut jamais l’oublier, tout crédit qui n’est pas remboursé quel que soit le montant est une perte pour la banque. Et qui dit perte, parle de la perte d’une partie de son capital voire de l’épargne qu’elle a collectée et qui doit être remboursée le moment venu au client.
Tous les détournements à la banque par les dirigeants ou par les employés sont de nature à précipiter la faillite de cet établissement à court ou à moyen terme si une recapitalisation n’est pas faite.
Le financement des entreprises connait depuis un certain temps un ralentissement dû au fait que les banques sont devenues sceptiques vis-à-vis de certaines activités peu rentables. D’où la frilosité des banques de la sous région qui préfèrent thésauriser leur argent dans les comptes. C’est la raison principale pour laquelle on dit que les banques sont en surliquidité./-
Par Dr. BONGNI Jean Pierre
Expert Financier Agréé