Les mots, notre crédibilité en dépend !

Je suis tombée sur un article d’Isabelle Lord, intitulé « Ces phrases qui tuent votre impact », qui m’a beaucoup titillé. Je savais que les mots avaient des pouvoirs. Mais, je ne me suis jamais penchée vraiment sur l’importance des mots que j’utilise dans mes prises de parole. En tout cas, si lorsque je rédige un discours, je suis consciente du choix de mes mots, il n’en est pas aussi évident quand il s’agit de parler à l’improviste. Alors, où se situent la différence entre l’oral et l’écrit, s’agissant du choix des mots ?

« L’oral fait l’objet d’une plus grande implication des locuteurs, dans la mesure où ceux-ci font souvent usage d’un style direct, d’auto-références (moi, je pense que…), d’expressions populaires, d’évidences, d’imprécisions, etc. Par contre, le mode écrit affiche généralement un certain détachement du scripteur, une distance par rapport à son produit. Ainsi, l’emploi de formes passives, du passé simple, d’un style indirect, d’expressions littéraires, contribuent à créer parfois un climat presque « anonyme », quant à l’implication de l’auteur. » Leblanc Benoît, fiches linguistiques et terminologiques.

Qu’est-ce qu’on doit comprendre par là ? Quand nous rédigeons un rapport, une lettre de motivation, nous prenons toutes les précautions pour ne pas commettre d’impair ou du moins pour affirmer notre crédibilité. Le contraire est tout aussi vrai. Quand nous parlons, nous ne prêtons pas vraiment attention à ce que nous disons et très souvent, au bout de la ligne, nous finissons par infirmer notre crédibilité. 

A ce sujet, Isabelle parle de « formules réductrices », faisant référence à de petits mots qui nous servent d’entrée en matière quand nous voulons prendre la parole dans une réunion ou dans une présentation. Les formules réductrices, comme leur nom l’indique, réduisent l’importance de nos propos. Elles sèment le doute sur la pertinence de notre intervention et, par conséquent, n’incitent pas les autres à nous écouter. En voici les plus courantes :

  • J’ai une p’tite proposition à vous faire.
  • Je sais pas si c’est une bonne idée, mais …
  • J’aimerais prendre juste une petite minute pour …

Très souvent, nous pensons adoucir nos propos ou ménager les susceptibilités quand, en fait, ce que nous faisons n’est autre que donner l’impression que nous manquons de l’assurance. Notamment, les formules réductrices font apparition dans nos interventions orales. Peu d’entre-nous en sont conscients. Quand nous les utilisons, nous paraissons comme des débutants, nous donnons l’air d’être sur la défensive. Est-ce bien notre intention ? Je ne le crois pas !

Les mots engendrent ; les mots transforment, les mots détruisent, les mots sont puissants. Qu’est-ce qui est perdu, qu’est-ce qui est détruit, qu’est-ce qui est transmis, sur quoi exercent-ils leur pouvoir ? Nous devons y réfléchir. Nous savons tout au moins que nous ne parlons pas juste pour parler mais nous parlons pour communiquer des messages. Si la sagesse populaire est d’accord que « la communication est la base de tout enrichissement », ma sagesse peut bien se permettre le contraire : « Tout appauvrissement est la conséquence d’une mauvaise communication ». Ai-je pêché ? A vos marques monsieur, madame les communicateurs, soyez de bons communicateurs, affirmez votre crédibilité et influencez les décideurs en choisissant les mots convenables.

Wislène Pierre François


Jerrold Latture

Administrative Clerk at J/P Haitian Relief Organization

7 ans

L' aspect automatique du langage s'acffiche et s'adapte à l'objectif de la pensée dans la plupart des cas de communication.

Beauvil Marckenson

Entretien d immeuble résidentiel, commercial et Maître électricien

7 ans

Un texte de tres belle facture, j en tire beaucoup de lecons, felicitations Wislene!!!!!

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