Et maintenant ?

Et maintenant ?

L’histoire est un éternel recommencement. En cette fin d’année 2018 , l’univers de la finance nous rejoue la fable de l’alignement des planètes : Euro en baisse, prix du pétrole en net recul et taux toujours bas.

 Sur le front des changes, l’incertitude entourant les intentions du gouvernement italien vis-à-vis de la situation budgétaire du pays et des relations de ce dernier avec l'Union Européenne ont indisposé les investisseurs. D’autre part, le différentiel de taux avec une Amérique à forte croissance et en plein cycle de remontée des taux d'intérêt a entrainé la monnaie unique vers des plus bas de 18 mois aux alentours de 1,13 $ pour 1 €. 

On doit la chute des prix du pétrole à l’ingéniosité de Donald Trump. Le Président Américain avait en effet demandé aux pays de l’OPEP d’augmenter leur production en vue de compenser le déficit d’offre lié aux sanctions à l’encontre de l’Iran. Mais la Maison-Blanche a en parallèle autorisé de gros consommateurs comme la Chine et l'Inde à continuer à importer du brut iranien, allégeant d'autant les tensions sur l'offre. Cela sans compter la production de pétrole de schiste américain qui vole de record en record…

Cette chute des prix du pétrole n’est pas sans conséquences sur la politique de la BCE. En effet, cette baisse va mécaniquement entrainer un net ralentissement de l’inflation à court terme. Si l’on ajoute à cela des indicateurs faisant montre d’un ralentissement de l’activité dans l’Union Européenne, on peut être certains que la BCE ne va pas intervenir de sitôt pour remonter ses taux directeurs et normaliser sa politique monétaire.

En dépit de cet alignement encourageant, les marchés ont connu une correction pour le moins sévère depuis le mois d’Octobre. Certes, l’environnement économique et politique s’est assombri. Outre Atlantique, la guerre commerciale entre Chine et Etats-Unis est toujours vive et les deux protagonistes ne sont toujours pas parvenus à un accord. En Europe, la commission européenne a refusé le projet de budget italien et laisse planer la menace de sanctions. Par ailleurs, même si le dénouement est proche sur le Brexit, Theresa May doit faire entériner le projet par son parlement et le pari est loin d’être gagné.

 Toutefois, la purge n’a-t-elle pas été excessive ? Certes, le FMI a prévenu que la croissance mondiale pourrait avoir faibli plus que prévu en raison notamment des tensions commerciales, la croissance chinoise inquiète et les indicateurs conjoncturels européens manquent de souffle.

 Cependant, la croissance américaine demeure à des niveaux d’autant plus acceptables ( 2,5 – 2,8%) que le président de la FED, Jérôme Powell, a laissé entendre que le cycle de remontée des taux était proche de son terme; le gouvernement chinois a de son côté pris de nombreuses mesures pour soutenir son économie; les entreprises affichent globalement toujours des marges solides et les cours de l’or noir leur offrent une bouffée d’oxygène supplémentaire. Ajoutons que les niveaux actuels des marchés actions européens offrent des points d’entrée intéressants dans un contexte de politique monétaire toujours favorable….. Si l'on considère bien sûr que la période que nous traversons actuellement ressemble davantage à un ralentissement d’activité qu’à un retournement de cycle.

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