L’Europe serait-elle capable de se défendre seule ?
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L’Europe serait-elle capable de se défendre seule ?

➡️ Profitez d’une édition spéciale Europe jusqu’au scrutin pour comprendre les enjeux et les défis liés aux élections européennes.


📝Le billet d'Alain Guillemoles

Les listes se précisent

Cette fois, c’est parti ! La campagne pour les élections européennes commence véritablement cette semaine, tandis que les grandes listes dévoilent les noms de leurs candidats. À ce jour, on ne connaissait que leurs têtes de liste. Mais le RN ou Renew n’avaient rien dit de la suite. Du coup, beaucoup de candidats potentiels attendaient, fébriles, de savoir s’ils seraient retenus. À peine si quelques noms avaient été lâchés, ceux de personnalités de la société civile.

Mais ces jours-ci arrivent enfin tous les noms des candidats en position éligible. Le Rassemblement national a présenté les siens lors d’un meeting à Perpignan, ce 1er mai : les 35 premiers de la liste. La veille, Les Républicains avaient fait de même, plus discrètement. Il faut dire que, chez eux, ils sont une dizaine tout au plus à être éligibles. Renew, enfin, devrait suivre dans les prochaines heures, avant un meeting à Paris le 7 mai.

La date limite pour le dépôt des listes, c’est le 17 mai, le moment où plus aucun changement ne sera possible. On saura donc combien de listes ont l’intention d’aller au bout et le nom des 81 candidats de chaque camp. Le vote, en France, a lieu dans trente-neuf jours. Et à un peu plus de trois semaines du scrutin, on connaît enfin la composition des équipes. Il était temps !

Alain Guillemoles , journaliste à La Croix, spécialiste de l'Union européenne


⚡️ La question qui fâche

L’Europe serait-elle capable de se défendre seule ?

C’est un des chevaux de bataille de la politique étrangère de la France : renforcer la souveraineté de la défense européenne, voire à terme construire une Europe capable de se débrouiller seule si le parapluie nucléaire et conventionnel de l’armée américaine venait à disparaître. Le président Emmanuel Macron a encore plaidé en ce sens lors de son intervention à la Sorbonne le 25 février. Il a parlé d’une « Europe puissance » qui « se fait respecter », « assure sa sécurité » et reprend « son autonomie stratégique ».

Sur le papier, l’Europe a l’apparence d’une grande puissance militaire, forte de ses 450 millions d’habitants, de son statut de 3e puissance économique du monde derrière les États-Unis et la Chine, de ses 270 milliards d’euros de dépense militaire, de ses 200 000 soldats d’active en Pologne, autant en France, 181 000 en Allemagne, 165 000 en Italie, du millier d’avions de chasse pour protéger les cieux européens, sans parler des sous-marins nucléaires, porte-avions, frégates diverses, chars modernes, satellites, troupes d’élite… Mais tous les militaires du monde savent bien que l’addition des soldats et des budgets ne font pas une puissance équivalente à celle d’un pays qui y consacrerait le même effort.

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Par Olivier TALLES


👀 Vite vu : la subsidiarité, pour faire simple

En Europe, il existe des sujets qui sont de compétence partagée entre Bruxelles et les États membres. Pour savoir qui décide de quoi, l’UE a introduit un principe de subsidiarité, venu de la pensée sociale de l’Église et importé par Jacques Delors. Il prévoit que l’Union décide « seulement si les objectifs poursuivis ne peuvent pas être atteints de manière suffisante par les États membres ». Cela veut dire qu’une décision se prend au niveau le plus bas possible où elle reste efficace. Si la Commission déroge à ce principe, les Parlements nationaux ont le droit de faire barrage, obligeant la Commission à revoir sa proposition.


Élections européennes : la France en campagne

Favori des sondages, le RN attire de nouveaux électeurs

LE DAUPHINE/MAXPPP


Rien ne semble pouvoir l’atteindre. Dès les premiers sondages, en mai 2023, Jordan Bardella était donné en tête, et de loin. Depuis, son avance n’a fait que s’accroître, lentement mais sûrement. Jusqu’à franchir durablement la barre des 30 % d’intentions de vote, début mars (il oscille désormais entre 30 % et 33 %, selon les différentes enquêtes compilées par le site Toute l’Europe).

Surtout, le président du Rassemblement national, qui a dévoilé lors d’un meeting, mercredi 1er mai à Perpignan, les 35 premiers noms des candidats de la liste qu’il dirige, compte désormais plus de 10 points d’avance sur sa principale rivale, Valérie Hayer . La candidate macroniste a d’ailleurs dû compter sur un discours-fleuve du président de la République, jeudi 25 avril à la Sorbonne, pour relancer sa campagne.

« Être aussi haut dans les sondages appelle à la vigilance quant à la démobilisation et la dispersion de nos électeurs », tempère Alexandre Loubet, le directeur de campagne de Jordan Bardella. « Avec une telle avance, ils peuvent se dire que c’est joué, ou voter pour LR ou Reconquête ! », craint le député de Moselle. « Notre principal adversaire, c’est l’abstention. » Les cadres du parti gardent en tête l’échec surprise des régionales de 2021.

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