L'HEBDO de B SMART : DRH : le changement, c’est maintenant !
DRH : le changement, c’est maintenant !
Vous l’avez sans doute vu passer dans la presse. Dix grands groupes ont réfléchi depuis un an, écouté leurs collaborateurs, organisé des ateliers, pour en tirer de grands enseignements et de grandes recommandations et remettre du sens au cœur du travail, comprendre, nous dit-on, les nouvelles aspirations.
Un grand chef d'entreprise reconnu de tous, présent à la restitution de ces travaux, a eu cette phrase : « le monde du travail a besoin d'écoute, de respect, et de reconnaissance ». Assistant à cette conférence de presse, je me disais alors qu'il n’était sans doute pas nécessaire de réfléchir pendant toute une année et d’écrire un rapport de 50 pages pour conclure sur une telle évidence mais, sans doute, est-ce faire preuve d’humilité que de reconnaître que ce socle fondamental a parfois manqué. Pour y remédier, les DRH semblent prêts à remettre complètement à plat leur façon de travailler et à mettre de côté certains process.
Car l’accumulation de ces process, des strates de décision, c'est bien ça qui fait perdre le sens du travail. Avez-vous déjà réalisé une réunion avec l'un ou l'autre des services d'un grand groupe ? Moi, oui. À plusieurs reprises, la dirigeante de PME que je suis s'est retrouvée seule, en visio, avec en face d’elle sept, quinze, parfois même trente-deux représentants de différents services dont aucun ne semblait vouloir la même chose ni avoir la même compréhension du sujet inscrit à l’ordre du jour. Une dircom d’un grand groupe m’a même confiée un jour qu’elle devait gérer près d’une vingtaine de réseaux sociaux internes différents !
Alors oui, félicitons-nous que des grandes entreprises unissent leurs forces dans la réflexion, partagent leurs bonnes pratiques, et affichent une volonté de changement managérial de grande ampleur, pour effeuiller ce millefeuille et revenir aux bases : l’humain et le travail bien fait. Cela nécessite de lâcher-prise sur le reporting, de remettre le manager aux côtés du collaborateur, de rapprocher le travail quotidien de la raison d’être de l’entreprise pour que chaque collaborateur ait conscience de son rôle dans une organisation qui trop souvent le dépasse. Mais, quand on voit les déclarations lénifiantes qui accompagnent ce texte, quand on réalise qu'aucun plan précis n'accompagne les étapes du changement indispensable, on peut sérieusement s'inquiéter.
Face à la crise du travail, l'inaction sera la pire des solutions.
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