L'homme est l'avenir de la femme

Et si, en cette Journée internationale des droits des femmes, nous parlions des hommes ? Certes, le fameux « plafond de verre » et les absences pour maternité peuvent freiner la carrière des femmes mais, plus encore, l'absence de coopération de leurs conjoints, surtout dans les couples à double carrière. En fin de compte, les femmes devraient attacher autant d'importance à la négociation à la maison qu'à leur travail.

De plus en plus, la réussite professionnelle d'une femme dépend en effet de la personne avec qui elle partage sa vie. Pour que chacun réussisse sa carrière, il faut un vrai travail d'équipe, loin des inégalités traditionnelles entre les sexes. L'implication du mari dans la vie domestique du couple est essentielle. Sans ce soutien, beaucoup de femmes n'arrivent pas à concilier leur carrière avec leur vie à la maison. La faute à une répartition inégale des tâches ménagères qui persiste encore aujourd'hui. Certaines études montrent que la grande majorité des femmes assument seules les deux tiers de ces tâches. Cela a des conséquences sur leur santé, elles sont davantage touchées par le burn-out que les hommes.

La situation doit donc changer grâce à une prise de conscience collective. Et si une femme qui peine à concilier carrière et vie privée pouvait compter davantage sur l'engagement de l'homme de sa vie ? Même si certains conjoints sont réticents ou n'arrivent pas à mesurer les inégalités au sein de leur couple, les choses évoluent. Leur implication grandissante dans l'éducation des enfants le prouve. Mais il reste beaucoup de chemin à faire. Un exemple : la majorité des pères ne prennent pas la totalité de leur congé paternité.

« Mieux répartir les tâches au sein du couple »

Les pressions exercées sur eux par leurs employeurs, leurs pairs et la société en général peuvent expliquer ce phénomène. En France, on associe valeur du travail et nombre d'heures passées au bureau. Si un père s'absente pour ses enfants, cela risque d'être interprété comme un désengagement professionnel. Ses supérieurs peuvent alors freiner sa carrière. La culture d'entreprise doit donc évoluer pour aller vers le modèle des pays nordiques, où l'on a déjà opéré une conciliation entre vie professionnelle et vie privée, qui permet aux hommes et aux femmes d'évoluer plus sur un pied d'égalité.

Un dialogue doit être instauré au sein des entreprises afin de briser ce tabou. Il est nécessaire que chacun reconnaisse le problème. Une solution serait la mise en place d'ateliers ludiques de sensibilisation et de formation. C'est avantageux pour les dirigeants, car les entreprises « family friendly » recrutent plus facilement.

Pour que la société change, la communication des femmes avec leur compagnon est également indispensable : la négociation dans le couple n'est pas seulement d'actualité lors d'une grossesse ou après un accouchement. Elle doit être permanente. La répartition des tâches, le temps consacré à la famille et aux amis ainsi que les ambitions professionnelles doivent être discutés à deux. En veillant à exprimer avec bienveillance ses ambitions, ses envies et ses besoins.

A cela s'ajoute la sensibilisation des enfants et des jeunes, qui peuvent également jouer un rôle moteur dans le changement. Aux parents et aux éducateurs de les inciter à changer les moeurs de demain. Finis les stéréotypes cloisonnant les hommes et les femmes dans un statut défini. Réinventons nos vies privées et professionnelles dans l'objectif de l'épanouissement du couple.

Christine Naschberger. Ouest-Francemardi 8 mars 2016

Pascal GRIES

Expérience en médecine nucléaire. Management en santé. Evolution professionnelle en data science et IA appliquée à la santé.

8 ans

Merci Christine pour ce point de vue. Je retiens en effet pour l'avoir personnellement vécu l'impression des désengagement du travail donné par les pères qui s'occupent de leurs enfants, pourtant même dans le domaine de la santé où je croyais qu'il existait un "instinct" de vie mieux compris que dans d'autres secteurs. L'important dans les couples semblent être la reconnaissance de l'avantage comparatif; un des membres et plus forcément l'homme peut avoir de meilleures prédispositions de carrière. Culturellement l'homme est-il prêt, au moins dans nos pays latins, à accepter que sa compagne puisse lui être supérieur? Rien n'est moins acquis.

Jérôme LESAINT

Formateur itinérant en développement logiciel chez AFPA

8 ans

Tu parles en tout état de cause Christine !? :) et si l'avenir c'était "ensemble", hommes, femmes, jeunes, moins jeunes, handicapés, ... en mettant de côté tous clivages favorisés par les sociétés actuelles.

Arnaud Barre [MBA, MSc Eng]

Risk Mgt. / Asset Integrity /Operation & Maintenance / Management systems / Incident Investigation/ Uncertainty & Risk Analysis/Technical due diligence /Circular Economy

8 ans

Karine, venez en Norvège. Congé paternité 12 semaines pour le père sur les 10 mois au total. Si on ne les prend pas c'est perdu. Le congé est non transférable à la mère. C'est normal ici; aucune pression dans l'entreprise; on s'adapte et on s'organise. On est payé comme une période de chômage si l'employeur ne contribue pas du tout. En général les taches domestiques sont partagés. Je suis toujours un homme :-)

Chinyere Juliet Ewelike

Currently in search of a 2wk non-paying internship(stage PMSMP) as a Data Analyst

8 ans

Lovely piece Christine Naschberger. It has become quite evident in the society we live in and funny though it isn't just in Europe. In Africa, it's very typical. The time has come for a radical change in the lives of couples. Most women as well don't know how to broach the subject with their spouses also for fear of rocking the boat. The education isn't just for the couples now but also for the women to assume their real personalities with their spouses. After all he's your spouse and I think the issue of being shy or ashamed or even pride should find it's way out of the window in every relationship.

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