L'innovation à l'heure des enjeux climatiques
Propos recueillis par Jean-Christophe BAJOIT - Consultant en stratégie de l'innovation chez Absiskey
Qui êtes-vous ? Que faites-vous ?
Je m'appelle Philippe MANGEARD … et cela fait 41 ans que je suis entrepreneur. Je n'ai jamais été salarié un seul mois de ma vie ! Mes études d'ingénieur agronome, complétées par un DEA de gestion, ne me prédestinaient pourtant pas à un tel parcours, mais les circonstances en ont décidé autrement. Cette trajectoire de volonté de responsabilité a pris sa source chez les EOR (Élèves Officiers de Réserve) et les commandos parachutistes. Ces expériences m'ont forgé une solide structure mentale et m'inspire, aujourd'hui encore, respect et gratitude.
Pouvez-vous nous confier comment tout a commencé ?
En fin d'école d'agronomie, ma micro-thèse portait sur l'écologie de l'écrevisse. J'ai toujours eu la fibre écologique et le projet, mené de concert avec la région Lorraine, avait pour objectif de réensemencer, de ré-acclimater des écrevisses dans la petite vallée de la Woëvre, sur un petit cours d'eau qui n'apparait que sur les cartes d'état-major. Il fallait comprendre pourquoi elles mourraient, identifier quelles variétés réintroduire, etc. Bien sûr, le projet comportait un volet économique. Si on parvenait à repeupler la rivière et à développer l'astaciculture (élevage d'écrevisses à but commercial), je devais identifier le marché, déterminer les volumes de vente potentiels, etc. Je me suis donc rendu en Turquie, car c'est à partir des grands lacs de ce pays que les écrevisses vivantes alimentaient 90% du marché européen. En allant observer leurs méthodes de pêche, de conditionnement, de vente, etc., j'ai rencontré des Turcs Arméniens, francophones et francophiles, qui cherchaient un intermédiaire en France pour augmenter et sécuriser leurs volumes. À l'époque, tout passait par Rungis et leur développement s'en trouvait limité. Ils cherchaient aussi quelqu'un d'honnête qui ne prétexterait pas que les crustacés étaient arrivés morts à Paris, pour refuser de payer de la cargaison.
C'est ainsi que je suis rentré dans le commerce ! La confiance, la valeur ajoutée - car un produit où les pertes peuvent être importantes est un produit à forte marge - et la réactivité (le vivant !), sont les qualités qui m'ont permis de créer ma première entreprise : Direct Import. La relation très amicale que j'avais avec mes partenaires a été un terreau fertile pour innover. Je leur ai fait découvrir la surgélation permettant de préserver les moins bien portants de cette pêche miraculeuse d'écrevisses mais aussi tout ce qu’on trouvait à profusion en Turquie : grenouilles, escargots, sandres, saumonettes, ailes de raie, champignons, etc. Nous avons ainsi transformé un business artisanal de ramasseurs et pêcheurs, en business industriel de produits frais, surgelés et saumurés. Je suis ainsi devenu l'homme de confiance d'un grand groupe agro-alimentaire turc qui souhaitait développer ses affaires en Europe de l'ouest.
Et puis, en 1986, mon activité étant limitée physiquement par les maigres moyens de transmissions de mes offres à mes centaines d’acheteurs, le télex à bande perforée ( !) je me suis lancé dans l'informatique. Elle promettait de multiplier par dix au moins la capacité de diffusion d’offres standard par le mariage de l’ordinateur avec le réseau de télécommunications. J'ai décidé de créer une entreprise avec des informaticiens-chercheurs en télécommunication de l'Université Louis Pasteur de Strasbourg : La Société Européenne de Services Informatiques et de Télécommunication était née, première entreprise au monde à proposer un système de télex automatisé sur PC. Ce fut une totale réussite. Nous avons vendu rapidement de nombreux équipements à l'armée, PTT, aux administrations et aux grandes entreprises dont les banques. Si bien que nous étions devenus un concurrent de plus en plus gênant pour Sagem, leader incontesté du télex en France, à qui j'ai vendu l'entreprise deux après sa création !
Que décidez-vous de faire ensuite ?
À cette époque, j'avais envie d'explorer un nouveau domaine qui m'intéressait, celui de l'immobilier. Mais pas au sens de la spéculation immobilière. Ce qui m’avait attiré était la possibilité d’innovation dans l'organisation de ce marché historiquement figé par des agences immobilières indépendantes, et de développer des réseaux. J'ai ainsi monté le premier réseau coopératif d'agences immobilières en France, basé sur le statut juridique des SCOP (Société Coopérative Ouvrière) pour lier de façon très démocratique entre elles des agences qui partageaient ainsi en amont toutes les tâches ingrates et chronophages administratives et juridiques, pour qu'elles puissent entièrement se consacrer à leur développement commercial au plan local. Un peu comme le modèle de Global Climate Initiatives aujourd’hui qui, avec une organisation centrale assurant tous les calculs, permet à chacun de ses experts de se consacrer aux conseils à valeur ajoutée. Malheureusement, en 1991, éclate la guerre du Golfe, qui provoque une crise profonde de l'immobilier et nous conduit, deux ans plus tard, au dépôt de bilan, purement économique, faute de transactions.
Avec le Franc qu'il me reste, j'emprunte et j'achète fin 1993 une entreprise en difficulté dans l'industrie qui avait un produit original, que je pressens très innovant et porteur, la benne Guillaume, du nom de son inventeur. Jusque-là, toutes les bennes étaient de section rectangulaire et entièrement soudées. Son idée fut de réaliser une benne ronde par pliage permettant de réduire son poids, de limiter considérablement la soudure et de lui conférer un centre de gravité plus bas. Cependant, il n'avait pas bien mesuré la capacité des concurrents à verrouiller le marché et il s'est retrouvé en redressement judiciaire , ne parvenant plus à absorber avec ses propres économies (on était loin de notre époque actuelle où fleurissent les VC !) les investissements nécessaires pour développer sa solution. Je décide alors de reprendre l'affaire, et de l’organiser « à l'envers » , c’est-à-dire transformer tous nos concurrents potentiels en fabricants sous licence de ladite benne ! C'est un succès, qui me permet en parallèle de créer d’autres entreprises dans le recyclage des déchets végétaux, la fabrication de toitures en aluminium « anti-coup de soleil », des nouveaux systèmes de rangement bureautique, dans l’informatique médical, la valorisation de brevets industriels, et en 1998, je revends l'entreprise à Bennes Marrel.
L'année suivante, en association avec le Groupe Lohr, nous créons Modalohr Sas et le concept d’Autoroute Ferroviaire. En effet, Lohr avait développé ce wagon innovant mais butait depuis plusieurs années sur le refus de la SNCF et des transporteurs routiers de travailler ensemble. J’ai donc amené l’idée de créer un nouvel opérateur ferroviaire, dédié à ces autoroutes particulières, qui a ouvert d’abord une ligne entre la France et l’Italie en 2003, puis entre Perpignan et le Luxembourg en 2007. Je quitte ensuite cette dynamique lorsque la SNCF décide d'en prendre le contrôle, puis ma coopération avec le groupe Lohr en 2012 pour des différents stratégiques.
J'imagine que vous ne restez pas les bras croisés très longtemps ?
En effet ! Décidé à promouvoir le transport responsable, je repars de plus belle en créant une association professionnelle baptisée le Cercle pour l'Optimodalité en Europe, dont l'objectif était d'apporter des solutions novatrices de report modal pour les camions, telles que les autoroutes ferroviaires, mais aussi les autoroutes de la mer et les services fluviaux. L'association, lancée en mars 2007, avec le parrainage et l’aide du Ministre des transports, fonctionnait très bien. Toutefois, au bout de 3 ans, le mode associatif ne m'offrant pas assez de challenges, je ressentis le besoin de recréer une entreprise. Et en janvier 2012, TK'Blue voit le jour, Agence de notation extra-financière dédiée au transport de marchandises, proposant des services en ligne permettant de remplir les obligations réglementaires en matière RSE et d'émissions de GES, et de valoriser les chargeurs et transporteurs éco responsables.
Au départ cela ne plaisait pas à certaines organisations professionnelles routières, ni même à l'Ademe plutôt favorable à une logique de labellisation. Cela semble incroyable, puisque cette Agence avait écrit la Loi concernant les obligations de calcul des émissions de CO2, mais c'était pourtant la réalité. Néanmoins, malgré ces opposants à la transparence dans la mesure des émissions de GES, l'entreprise s'est développée avec succès, en France et surtout à l'international.
"En seulement 6 mois, nous avons déjà recruté une cinquantaine d'experts, 50 autres se trouvent en liste d'attente, une centaine de bilans ont été effectués !"
En 2018, de nombreux acteurs économiques rencontrés à travers les sujets transports, nous sollicitent pour élargir nos services de calcul à d'autres activités (l'agriculture, l'industrie, l'hôtellerie, l’immobilier, l'événementiel, etc.). Nous décidons alors de sauter le pas et d'enrichir notre outil. C'est ainsi que GCI (Global Climate Initiatives) est née, lancée officiellement en juin 2020 après plus de 18 mois de développements spécifiques pour garantir un niveau d’efficacité aussi élevé que celui de TK’Blue ! En seulement 6 mois, nous avons déjà recruté une cinquantaine d'experts, 50 autres se trouvent en liste d'attente, une centaine de bilans ont été effectués et les retours sont unanimement enthousiastes. Nous sommes très très contents !
Votre profil de visionnaire a plu aux responsables politiques en charge de l'industrie. Pouvez-vous nous en dire un mot ?
Lorsque je rachète les bennes Guillaume en 1993, je vise l'export. J'apprends que le Ministre de l'industrie, organise un voyage en Chine en 1994 avec des chefs d’entreprise afin de renouer les relations économiques rompues depuis 1989. Au culot, je décide de lui écrire afin de participer à ce déplacement. Malgré un refus, je saute dans le premier train et me rends en personne, sans rendez-vous, au Ministère de l'Industrie afin de défendre ma requête auprès de Gérard Longuet. Je ne rencontre pas le Ministre, mais son chef de cabinet est séduit par ma démarche, et accepte de m'intégrer dans la caravane chinoise de juillet 94 ! Ce fut le début d'une aventure extraordinaire.
Il se fait qu'à Strasbourg, je participais à des oeuvres sociales en faveur de la communauté des étudiants, notamment des Chinois, réfugiés de Tien an men, dont l'un d'entre eux était le fils d'un ancien dignitaire de l'ex-régime. Il m'a aidé à préparer mon voyage et c'est ainsi que partout où nous passions en Chine (Pékin, Shanghai, Wuhan), j'avais des rendez-vous programmés ! Je me souviens que mes cartes de visite, vidéos, et mes brochures commerciales traduites en chinois, impressionnaient mes compagnons de voyage, bien démunis. Un mois après notre retour, je signe un contrat et tous les journalistes qui avaient participé au voyage rapportent ce premier succès commercial français en Chine !. Je suis invité grâce à Gérard Longuet à l'Élysée pour un dîner d'État en présence de François Mitterrand et du président de la Chine, Jiang Zemin. J'en profite pour me constituer le début d’un carnet d'adresses « du siècle » et deviens ensuite persona grata pour tous les voyages organisés par la Présidence, Matignon et les ministères du commerce extérieur et de l'industrie jusqu'à la présidence de Nicolas Sarkozy. J'ai voyagé dans le monde entier avec tous les grands patrons et me suis même vu décerné le titre de Personnalité qualifiée et nommé au sein du Conseil d’Administration du Centre Français du Commerce Extérieur en 1998, avec consigne de bien exprimer le besoin des PME à l’international, ce dont je ne me suis pas privé ! Et en 2004, sous l'impulsion du ministre du Commerce extérieur, François Loos, Alsacien lui aussi, est créé Ubifrance dont je deviens administrateur, puis vice-Président, sous l'autorité de Christine Lagarde, et où je siège sans discontinuer jusqu’en 2015.
Dans quel état d’esprit général vous trouvez-vous actuellement ?
Déjà en 1992 (RIO) on commençait à s’alarmer du réchauffement climatique et proposait des solutions urgentes à mettre en place. Puis le Protocole de Kyoto en 1995. En 2007, le Grenelle de l'environnement. En 2015, l’Accord de Paris sur le Climat.
Je pense que jusqu'à l'année dernière, nous avions toutes les raisons d'être pessimistes et inquiets, car chacun regardait ailleurs, considérant que ce n’était que le problème des autres. Par exemple, malgré toutes ces communications, personne ou presque n’évaluait sa part de responsabilité en établissant au moins annuellement son bilan d’émissions GES, première étape indispensable pour commencer à les réduire. De plus, les rares qui le faisaient s’arrêtaient pour une bonne moitié aux scopes 1 et 2, c’est-à-dire sans prendre en compte l’essentiel de leurs émissions. Nous étions dans l'ère du total Greenwashing !
Il y a, semble-t-il, une lueur d’espoir depuis quelques mois car, avec l’alerte COVID, nous avons ravivés la couche réflexe de survie de l’Homme Le raisonnement n'ayant pas fonctionné pour nous protéger des excès de la mondialisation, nous aurons peut-être ainsi la chance de voir le cortex prendre le pouvoir et nous sauver !
Tout le monde a compris que ce n’est plus possible de vivre ainsi de façon aussi folle, qu'il faut faire quelque chose. Ce qui me rend assez optimiste, c’est la capacité constatée au fil des siècles des gens à réagir en cas d’urgence et à prendre leur part, ainsi qu'au génie technologique capable d'apporter des solutions aux vrais problèmes qui s’accumulent devant nous. C'est quand même extraordinaire d'avoir pu développer un vaccin en 12 mois, alors que le vivant est un domaine beaucoup plus compliqué que le physico-chimique, qui est la nature de notre problème climatique. Il ne se passe pas une semaine sans que l'on nous parle d'une nouvelle idée pour capter le CO2. On va en trouver une bonne ! Bref, je pense que le réflexe mondial « gagnant »que l'on a constaté pour endiguer la covid, est tout à fait envisageable pour apporter des solutions au problème climatique. Que ce soit par la technologie, mais aussi par les réglementations et de sages décisions politiques. On ne peut que se féliciter de constater que l'Europe a signé un engagement de neutralité carbone à 2050, que les Chinois s'y tiennent aussi avec fermeté, et que l'élection de Joe Biden marque le retour des États-Unis dans la course.
Et puis, très modestement, l'accueil qui est fait à GCI par le marché est terriblement enthousiasmant ! Je suis optimiste et confiant, car nous avons réussi à marier l'avantage économique et l'avantage environnemental. Une entreprise qui réalise son bilan GCI en retire aussi immédiatement un bénéfice financier.
Quelle définition donnez-vous à l’innovation ?
Je distinguerais deux types d'innovation. D'une part, l'innovation "d’amélioration", c'est à dire la recomposition pour un nouvel usage, d'un concept ou plusieurs existant. D'autre part, celle qui m'intéresse, la seule que je considère, l'innovation « de rupture ». Celle qui change l'usage, celle qui change tout ! Si je reprends l'exemple des bennes, le fait de les faire rondes change tout, alors que depuis 40 ans on se contentait d’améliorer les bennes carrées. Mettre les camions sur les trains, c'est innovant. C'est une rupture dans le sens où avant de le faire, on ne chargeait sur les trains que des containers ou des caisses mobiles, pas des semi-remorques isolées ordinaires. Cela n'avait jamais été fait avant. Ni le cadencement de trains de fret à heure fixe.
GCI sous l'angle du processus représente également une rupture. Son offre et son modèle cassent les codes. Avant GCI, si vous vouliez un obtenir un bilan GES, il vous fallait un tableur très sophistiqué et un expert pendant 3 mois. En désacralisant et démocratisant le Bilan GES, on va permettre à des milliers d’entreprises et collectivités de prendre de façon très autonome et pérenne le chemin du calcul et de la réduction des émissions de GES et atteindre, tous ensemble, des montants considérables de réductions salvatrices pour la Planète.
Que vous inspire ce qu’il est commun d’appeler la transformation digitale des entreprises ?
Je dirais qu'elle devrait principalement améliorer les conditions de travail, en éliminant les tâches difficiles et répétitives, pour laisser toute la place à la création et à l'innovation. Je ne crois pas du tout à l'hypothèse selon laquelle l'homme serait devenu l'esclave de la digitalisation. Je pense que l'homme était bien plus esclave de la machine à écrire, du taylorisme et du métier à tisser qu'il ne l'est de son smartphone.
Êtes-vous favorable à l’introduction de la 5G ?
Je ne parlerai qu'en présence de son bilan GES complet !
A titre de comparaison : récemment, on m'a interrogé à propos du e-commerce à comparer aux courses personnelles en supermarché On a essayé de me faire dire qu’il était préférable de descendre du haut de mes collines de Nice pour aller acheter un panier de provisions en ville - et accessoirement chercher une place pour me garer -, que de me faire livrer par Amazon qui m'intègre dans sa tournée. J'ai répondu que le bilan GES global de l'opération donnerait le bon résultat !
Et pour en revenir à la 5G, je ne suis pas du tout d'accord pour dire que les nouveaux usages créés seront des usages idiots. Il faut sereinement calculer ce que cela va coûter en GES et autres en amont et ce que cela va rapporter en aval (par exemple limiter nombre de gaspillages et aider le recyclage par meilleure identification des objets)
Que pensez-vous des tendances telles que l’IA ou l’Industrie 4.0 ?
C'est l'avenir ! Qu'est-ce qu'on peut dire contre ? Si on ne s'en sert pas pour engager des guerres ou pour abrutir les gens, il n'y a pas de raison objective d'en avoir peur. Si l'IA permet de réduire les « pertes en ligne » de matière, énergie, main d’œuvre, .. il ne faut surtout pas s'en priver. Si vous discutez avec les joueurs d'échecs, vous découvrirez qu'il n'y en a plus un seul qui accepte de joueur contre un ordinateur car ses chances de remporter la partie sont désormais inexistantes ! c’est déplaisant mais n’empêche pas les joueurs de continuer à avoir du plaisir à jouer entre eux en contemplant l’Everest digital qu’ils n’affronteront plus jamais.
"Le temps ne reconnait jamais ce qu'on fait sans lui".
Que vous inspirent les sujets suivants :
- Biomimétisme : C'est la clé de la réussite de la science. L'adaptation, la copie de ce qui a mis des millénaires à se construire est impérative. On me parlait récemment de la peau du requin qui a inspiré le design de produits chirurgicaux. Il m'évoque mon adage préféré : "Le temps ne reconnait jamais ce qu'on fait sans lui".
- Économie circulaire : À fond ! C'est précisément là où l'intelligence artificielle doit apporter quelque chose, car la vision d’ensemble de ce grand cercle vertueux mérite de puissants algorithmes et traçabilités très fines.
- Agriculture bio : L'agronome que je suis, a un problème cornélien : rendement vs qualité ? Cela ne peut être l'un ou l'autre. C'est l'un quand on peut et l'autre quand le premier ne peut pas. Si c'est pour faire de l'agriculture intensive avec beaucoup de déchets et de gaspillage, autant passer à l'agriculture Bio. Mais si c'est pour faire de l'agriculture bio et que finalement, ce soit au détriment des besoins primaires de la population, je ne suis pas d'accord non plus. Et puis, la définition du bio ne doit pas se limiter à une définition de bobo...
L’innovation est-elle selon vous LA solution pour répondre aux enjeux climatiques ?
Oui car il faut d’abord innover dans nos comportements ! et les autres innovations suivront !!!
Pour conclure, quel conseil donneriez-vous aux futur(es) innovateurs(rices) ?
Une seule innovation à la fois. Deux innovations brouillent l’adhésion à chacune des deux. Prenons à nouveau l'exemple de la benne ronde. Celui qui fut à l'origine du concept, a, en même temps, essayé d'expliquer aux professionnels des travaux publics, qu'ils devaient remplacer les suspensions mécaniques de leurs camions de chantier, par des suspensions pneumatiques pour préserver le matériel. C'était une proposition intelligente mais, ce faisant, il proposait deux innovations, deux remises en question d'habitudes ancrées dans la pratique. Ce fut un échec. Trop d'innovations simultanées pénalise souvent l'innovation.
Responsable de la Communication et de la Relation Clients
3 ansQuel parcours Philippe-Henri Mangeard ! et je suis sûre que vous n'avez pas fini de nous étonner ! 😀
Ingénieur et chef de projet, je mets mes compétences au services de l'énergie et du développement durable dans les organisations.
3 ans"il faut d’abord innover dans nos comportements"... Et regarder les problématiques de facon globale. Merci pour cet épisode inspirant!
Créatrice & CEO Act4Global Impact 🌊 Ecosystèmes d'Innovation Durable 🌍 Deep Systemic Innovation pour revitaliser le❤de votre stratégie Global2Local ✨Quality & Safety products & Services within🌐Planet Boundaries🌐
3 ansBravo Philippe-Henri Mangeard pour ce parcours d'entrepreneur guidé par une créativité sans cesse renouvelée. Merci de mettre ces expertises et cette belle énergie au service des entreprises pour les embarquer dans la lutte contre le réchauffement climatique #globalclimateinitiatives. Merci aussi Jean-Christophe Bajoit pour ce bel article!
Country Chartering & Transportation Manager
3 ansBravo Philippe-Henri pour tout ce que tu fais avec TK'Blue Agency et Global Climate Initiatives 🌍 et pour AETL - Acteurs, Elèves et Etudiants du Transport et de la Logistique
Founder chez Cyclez
3 ansQuel parcours et quelle énergie ! Bravo et respect