L’intellectualité est-elle notre faculté la plus élevée #2 ?
Commençons par une question : l’intellect nous donnera-t-il une quelconque réponse à notre questionnement existentiel ? Pléthore de philosophes, d’épistémologues s’y essayent depuis des lustres ; même des personnes ouvertes d’esprit comme Bergson se sont cassé le nez sur ce thème, à part peut-être les idéalistes de l’Europe du centre du XIXe qui se sont rapprochés d’une posture spirituelle assez réaliste, bien que n’étant pas entrés dans le détail de ces réalités.
Il y a d’ailleurs autant de philosophies que de philosophes. La philo-sophie, ou amour de la sagesse et art de la pensée, dans laquelle il n’y a quasiment plus ni « philo » ni « sophia ».
Nous avons aussi les scientistes qui imaginent que les télescopes, les spectrographes, etc. nous expliqueront un jour LE mystère de l’Univers. C’est totalement irréel, comment imaginer que le matérialisme, le physicalisme puisse pondre quoi que ce soit de supraphysique, avant de vaporiser son réducteur paradigme ; d’un autre côté il serait d’une tristesse infinie d’avoir une réponse globale, voire synthétique, de ce grand mystère, en ouvrant simplement un livre par exemple. De plus, les vérités sont évolutives, tout comme l’est notre propre organisation psycho-spirituelle et ses rapports avec le corps physique. Nous avons la fâcheuse tendance de croire que les humains des civilisations passées, nous avant, pensaient et ressentaient comme aujourd’hui, ce qui n’est pas du tout le cas. Je n’entrerai pas dans les détails ici, ce n’est pas le propos de cet article.
Vous priant d’accepter ce qui peut sembler anthropocentrique : des réponses sont en nous, mais, comme dit, elles évoluent avec nous : « Connais-toi toi-même et tu connaîtras le monde » dit la locution philosophique socratique bien connue. Oui ! Et c’est fort heureusement une quête sans fin. Ceci ne veut en aucun cas dire que nous ne pouvons pas comprendre certains mystères, surtout depuis la fin du XIXe, époque à laquelle de nombreuses conférences, aujourd’hui compilées sous forme de livres, nous ont été offertes ; tout comme grâce à des livres en tant que tels.
Nous pouvons même associer la question posée dans cet article : « l’intellect nous donnera-t-il… », à l’une des acceptions de la fameuse « allégorie de la caverne », car notre intellect ne nous donne accès qu’à des ombres, il n’est lui-même que l’ombre de l’Esprit, sa momie. D’utiliser l’expression « telle chose m’est venue à l’esprit » si nous voulons dire « telle chose m’est venue en tête, au cerveau donc » :) est un nonsens.
L’intellect est certes magique et précieux, mais son domaine est horizontal, c’est celui de la vie de tous les jours, de la nécessité. Tout comme est fort précieuse la rigueur de la science fondamentale, mais certainement pas le dédain de la science « moderne » envers l’humain lui-même, qu’elle éjecte puisqu’il perturbe ses « sacrées » mesures . La science actuelle ne porte par paradigme que sur l’apparence des phénomènes, leur externalité, la dimension physique… L’intellect est physique, le cerveau est l’organe physique de la pensée ; un intellect à spiritualiser donc…
J’ai écrit dans un précédent article que la science « moderne » est sociopathe ; je persiste et signe : non seulement elle nous éjecte de la moindre de ses considérations en tant qu’individus perturbateurs, mais elle se désintéresse totalement de la saine et fructifère relation que les humains peuvent avoir entre eux ; de leur confiance mutuelle ; elle veut voir tout consensus altruiste, tout pacte social exploser en groupes épars, en croyances et dogmes disparates ; elle est physicaliste et mécaniciste ; et nous lui prêtons une allégeance quasi totale lorsque nous portons aux nues son paradigme, son cadre qui est pourtant littéralement au ras du bitume, même lorsqu’elle évoque quasars et trous noirs…
C’est ici que la perverse IAG entre en jeu, elle démultiplie la valeur que nous portons à l’intellect, elle nous enferme chaque fois plus dans un SURmatérialisme strict, un SURintellectualisme.
Et il en va de même quant aux sciences dites sociales qui sont finalement inféodées au même paradigme physicaliste…
Recommandé par LinkedIn
Fini l’art, au placard la poésie, la mobilité de l’imagination créatrice inspirée, et nous nous pâmons devant l’hyperréalisme et l’art conceptuel… Pffffffff… Fini dada, le surréalisme, qui incarnaient les derniers soubresauts des remises en question…
Aucun pacte social réel et ferme ne peut émerger de l’intellectualisme ; aucune idéologie « moderne », aucun « programme » d’éducation, aucune philosophie contemporaine ne constitue une quelconque bouée dans notre naufrage vers les sous-mondes. Nos navires se brisent sur les écueils du rationalisme…
La Renaissance fut une période lors de laquelle la capacité d’une intellectualité abstraite nous a été offerte, détachée de toute tradition, de tout dogme donc, nous offrant conséquemment l’accès potentiel à la Liberté vraie. Cette époque d’une dite « Renaissance » nous demandait de plonger vers la dimension physique certes, mais aussi et surtout d’équilibrer matérialisme et spiritualité, et cela nous est toujours demandé, et nous avons raté, et nous ratons toujours le coche ! La période de la « Renaissance » nous a certes apporté de belles œuvres, mais nous avons nettement fait pencher la balance vers l’aspect cadavérique de l’intellectualité, vers les pensées littéralement mortes, les abstractions stériles…
A cette époque nous n’avons pas compris avec toute son importance le gommage de toute pensée et image partagées avec les mondes de l’Esprit en mode inné, implicite, sous une forme de clairvoyance atavique, relativement floue. Le passage à cette « page blanche » de l’intellect n’a pas été compris, lui qui pourtant nous a offert l’accès potentiel à la Liberté vraie, c’est-à-dire grâce à l’éjection de tout conditionnement dogmatique de tout ordre, idéologique, nous offrant la possibilité d’appliquer cette belle capacité d’abstraction également à des réalités dépassant la matière…
Et, je suis désolé, mais ce ne sont pas les fameuses « Lumières », dont nous sommes si fiers…, qui nous ont « éclairés » justement ; bien qu’ils aient également apporté des plus, ils ont remis une couche matérialiste avec leur naturalisme, leur manie de tout vouloir classifier, leur physicaliste : « mécanique céleste », leur « grand architecte », etc. ! Favorisant les idées conséquentes des Darwin et consorts. Puis toute la Kyrielle de physiciens chaque fois plus plongés dans les abstractions physicalistes…
En résumé, il s’agit de spiritualiser l’intellect ; d’arrêter de faire tomber les couperets : « pensée magique » et obscurantisme à chaque fois que nous évoquons des réalités dépassant la dimension physique et l’intellectualisme qui en fait partie intégrante.
Prenons certes connaissance de ce que la superstition matérialiste pond, mais soyons conscients de sa facette réductrice hallucinatoire… Si nous alimentons l’Âme en idées vivantes et mobiles sans nous arrêter aux concepts pétrifiés, nous donnons à l’Intelligence son « I » majuscule.
#cerveau #rationalisme #intellect #intellectualisme #intellectualité #science #scientisme #physique #enseignement #matérialisme #agnosticisme #kant #art #enfants #éducation