Et la conscience dans tout ça ? (20 02)
Notre psychologie occidentale est de constitution rationnelle. Elle est descriptive dans une logique mécaniste. Elle tend à vouloir tout mesurer, tout peser, quantifier, qualifier, identifier, compter et classer. Elle considère la conscience comme un épiphénomène de nos cerveaux car, selon elle, tout est matière, et ce qui n'en est pas n'est pas de l'ordre du manifesté, et donc n'existe tout simplement pas. Cette tendance occidentale entache toutes nos approches du réel, celles dont justement nous faisons nos réalités locales, personnelles et temporelles.
Nombre de communications dans la culture du monde spirituel présentent des classifications qui ressortissent à 'humain. Celles des différents corps identifiés à l'humain (physique, énergétique, éthérique, astral, mental, etc.) , répondent à ces caractéristique dans un ensemble de mondes singuliers catégorisés et classés (subtil, bas et haut astral, mental, multivers, etc.). Je reste prudent devant ces descriptions qui me semblent davantage répondre à la logique descriptive cartésienne qu'à celle de l'observation directe ou de la connaissance intuitive. Il est vrai, me direz vous, et je le concède, que nous ne voyons que ce que nous croyons et non l'inverse. Dont acte...
Ce que je voudrais rapporter ici, est ce que développent les physiciens : elles posent que la conscience, comme nous l'avons vu, est universelle, et que nos cerveaux n'en sont que des capteurs intelligents. C'est ce que professent le neurologue Eben Alexander ou l'épistémologue Emmanuel Ransford. Il y a dans le quantique quelque chose d'insaisissable même pour des physiciens aguerris, qui laisse à penser que nous sommes en présence d'insubstantiel relevant plus d'une logique intuitive, voire psychique, que déductive ou analytique. Ainsi, on constate qu'il y a de l'immatériel dans la matière. Ceci fait dire à ces chercheurs que si la matière était seule dans l'univers, sans ce socle de conscience, elle ne serait pas cohérente.
Ceci nous indiquerait que la conscience ne serait pas qu'un phénomène mais aussi une entité en soi. Mais si nous devions la quantifier, la calibrer pour la mesurer, comme le propose la physique newtonienne, comment nous y prendrions nous ? Impossible. Nous nous situons ici dans une autre dimension, immatérielle celle-là. Ce qui, cependant, ne nous empêche pas de la penser sans pouvoir la représenter, et ce un peu à l'instar du divin... Je me dis alors "et si le divin, c'était ça : la conscience universelle ?"...
La conscience est, à l'instar de la respiration, un phénomène efficient. Nous respirons et ce déplacement dans le souffle produit quelque chose : la vie du corps. Mais respirer n'est pas un objet (juste peut être celui de notre observation). La conscience est ce phénomène par lequel "nous nous rendons compte" et ainsi constituons des connaissances utiles, qui nous servent à notre développement, à notre création, à toutes nos activités matérielles ou psychiques. L'idée d'un stockage de ces connaissances dans un "Alkasha" vient donner corps à cette conscience, comme si elle était "chose". Mais ne confondons pas "se rendre compte" qui est le phénomène de la conscience avec ce qu'elle provoque et produit : la connaissance.
Comprenons aussi que la conscience est, à l'instar de la physique quantique, faite de répétitions du global au local avec des phénomènes d'intrication et de "non-localité". Ainsi, le tout se retrouve dans la partie comme ce qui est au global est aussi au local. Chaque conscience individuelle est une répétition de la conscience universelle. Tout serait en tout. Alors, pourquoi autant de différences de consciences du réel ? Mais encore faut-il que la conscience individuelle "prenne conscience" qu'elle s'accorde avec la plus vaste, l'universelle.
La question de gestion autonome de l'expérience nous rappelle que la conscience n'est pas "pensante", qu'elle n'est qu'un phénomène, un processus, efficient, intriqué, intemporel et sans localité certes, soit un simple miracle ordinaire. C'est tout. Effectivement, d'une conscience à l'autre, si l'on ne se rend pas compte des mêmes choses, en terme de connaissance, c'est qu'il y a des "pertes" qui sont parfois des abandons de réalités qu'induisent les croyances dans les représentations sociales.
La conscience consiste justement à "prendre conscience" de ce qui m'arrive intuitivement en regard de ce qui m'arrive par l'expérience, de ce qui est déjà ma connaissance sociale. Il nous est alors naturel d’établir entre elles des rapports, de faire des relations, des conjonctions, des différences. Ces associations, et ces dissociations, deviennent autant de déductions constructives, "élaborantes". C'est là le terreau de nos représentations personnelles et sociales, lesquelles feront un cadre référent et structurant. Le résultat vient enrichir ma connaissance. C'est là la conséquence de mon activité de conscience. Et puisque j'en débats avec les autres personnes, nous co-construisons alors, et nous approprions des représentations communes et collectives à usage partagé. C'est ainsi que se construisent les cadres sociaux de notre vivre ensemble, ce monde commun. Tous ces éléments créent et enrichissent, en même temps la "connaissance universelle", celle de l'univers, dont nous pouvons avoir intuitivement conscience et à laquelle nous avons directement accès et que d'aucuns nomment la connaissance ou mémoire universelle, la sagesse ou l'Akasha.
Comme notre psychisme peut décider sur notre corps et agir sur nos mouvements et actions, il y a dans des niveaux plus infimes de la matière de la conscience qui décide, ce que Emmanuel Ransford nomme "endo-causalité". L'observateur lambda ne perçoit, ou ne comprend, de ce phénomène que de l'aléatoire, comme si rien n'en décidait. Ce qui ne serait pas le cas selon ce chercheur. Alors, depuis, cette approche scientifique propose l'idée que la matière serait une "ollomatière" composée d'une partie inanimée "objet matière" subissant une "exocausalité" et une partie animée "sujet psychique" répondant de cette endocausalité auto-décidante et agissante.
Ceci nous rapproche de l'animisme qui, depuis la nuit des temps, nous raconte que chaque chose est pourvue d'une "anima", laquelle décide et fait des choix actifs sur la matière. Je comprends que l'anima de chaque chose, qui transcende l'espace-temps de la matière, est cette part de la conscience universelle qui y participe. C'est à dire que chaque partie animée de la matière est une déclinaison de la conscience universelle et continue en permanence de contribuer tant à sa constitution, son enrichissement, qu'à son activité.
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C'est notre conception matérialiste qui nous invite à séparer les choses en entités distinctes plutôt que d'en comprendre la nature. Comme la particule subatomique est à la fois particule et onde, toutes les choses du monde sont à la foi particule et onde, matérielle et résonance, concrète et spirituelle, que nous appelons "chose" et "anima", c'est à dire matière et conscience, un objet qui subie et une pensée qui anime.
Des sagesses ancestrales nous on dit depuis des centaines ou des milliers d'années ce que la science commence à comprendre dans des réticences de sa propre logique. Il s'agit d'une nouvelle révolution copernicienne et bien des "complotistes" qui ne veulent pas gober le discours officiel sans le questionner en font les frais.
Comme nos corps sont constitués de milliard de milliard de cellules endogènes et de milliard de milliard de micro-organismes exogènes, l'univers est à la fois matière et conscience, matériel et psychique, chose et esprit, concret et spirituel. La conscience est donc à la fois un simple objet de perception et un phénomène à portée créatrice, générateur de matière. Comme la vie est un phénomène et pas une chose en soi ni une entité, la conscience est aussi un phénomène dans la même dimension et pour la même portée. C'est notre regard qui la "chosifie", la matérialise. Elle est un principe, une puissance phénoménale, comme un phénomène est à la foi un miracle et un olibrius. Onde et-ou particule simultanément ...
Jean-Marc SAURET
Le mardi 20 février 2024
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Dialoguiste qui se préoccupe des êtres sensitifs, de l'eau, de l'air, des forêts, du terreau
10 moisShakyamuni fut l'un des premiers (et avec sa tante) à toucher intuitivement la conscience d'un univers sans commencement ni fin