The Lost Daughter
Passée derrière la caméra pour son premier long métrage (seconde expérience de réalisation après son épisode de Homemade pendant le confinement), une adaptation du roman d'Elena Ferrante, Maggie Gyllenhaal a trouvé l'actrice idéale pour interpréter son personnage. En admettant que les deux femmes se ressemblent physiquement (ce qui me semble évident), on se dit que la réalisatrice (et scénariste) a d'abord voulu le rôle pour elle-même. Peut-être Olivia Colman dispose-t-elle d'atouts supplémentaires, d'une plus grande crédibilité du fait de ses quelques années de plus, ou même de son physique (ou est-ce tout simplement son talent)... Transposée en Grèce, l'histoire du roman se déroule en Italie, mais les enjeux sont bien universels. Avec une cruelle franchise, la réalisatrice met en scène l'épuisement qu'une jeune mère ressent tandis que ses filles semblent exiger d'elle une trop grande attention, la privant ainsi de son plaisir d'être désirée ou même de « s'accomplir » professionnellement. La mise en scène de Maggie Gyllenhaal est d'une grande originalité, à la fois poétique, impressionniste, elliptique, puissamment musicalisée... Elle recourt abondamment au flashback, qui semble aller de soi pour expliquer les tourments de cette âme inquiète. Il est une alternative aux dialogues qui, dans d'autres films, peuvent aussi bien contribuer à l'épaisseur d'un personnage et à notre empathie. Olivia Colman m'a beaucoup ému dans ce rôle ambigu, celui d'une femme tout à coup confrontée à sa culpabilité, longtemps après sa faute, fragilisée de manière inattendue alors qu'elle aspire à l'apaisement, et affrontant sa douleur avec un mélange de courage et de frayeur. Un film extraordinaire.
Consultante en stratégie de communication | COO & Directrice Communication-Marketing @Bloom Your Biotech | Journaliste cinéma Movie in the Air & podcast Falafel Cinéma | Scénariste
2 ansEn effet !