Lutter pour l'inclusion numérique
C’est le MBA Digital Marketing and Business qui m’a inspiré cet article : j’ai la chance d’accéder à une formation qui m’apprend à composer avec le changement et je m’interroge de plus en plus sur ceux qui n’ont pas accès à ces formations. Impliquée dans les sujets d’inclusion et de mixité dans la Tech et l’innovation, j’effleure le sujet de la fracture numérique, c'est-à-dire les disparités dans l’accès aux technologies informatiques depuis mon arrivée au MBA… Aujourd’hui je m’y attaque.
Les enjeux de la transformation numérique et sociale du paysage de l’information
Dans le contexte d’une société de la communication basée sur le savoir et l’information, le numérique redistribue les cartes dans l’accès au savoir généralisé. Les populations situées en zones blanches, les étudiants (notamment issus de milieux défavorisés ou étrangers), les bas diplômés, les familles à bas revenus et les plus de 70 ans ont largement subi ces deux ans de transformation numérique accélérée. La démocratisation de l’accès à ces technologies et les nouveaux enjeux qui en découlent laissent penser que l’ère de la société de la communication est avant tout un vecteur de transformation sociale.
Une tendance largement accélérée par la crise sanitaire : la dématérialisation des services de l'État et services publics (Tous Anti Covid, Doctolib, CAF...), l’accès à la pédagogie, les approvisionnements de première nécessité, l’accès à la culture et aux nouveaux modes de socialisation… Les conséquences sont profondes et inquiétantes, pour une part de la population qui est loin de représenter une minorité. Pour les “exclus du numérique”, ceux qui sont touchés par ce que l’on appelle illectronisme aujourd’hui, les conséquences sont lourdes et multiples : isolation sociale, précarité, santé, etc. Celui qui ne s’adapte pas, s’asservit à un mode de vie dont il ne maîtrise pas les codes et devient dépendant et impuissant. Il perd en liberté : une conséquence supplémentaire de la crise sanitaire, qui a fait reculer des décennies d’avancées sociales.
Comment lutter contre l’illectronisme et pour l’inclusion numérique ?
Dans les années 2000, on constate l’émergence d’une “génération internet”, qui a appris à jouer, communiquer, travailler et interagir avec autrui en s’appropriant les TICS. Cette génération s’approprie ces technologies et développe de nouvelles compétences pour être acteur et accélérer encore cette transformation. Elle fait pourtant face à un paradoxe, quand il s’agit de réduire la fracture numérique : elle clive et sépare les générations. Comment peut-on lutter pour une transition numérique plus inclusive ?
Pour l’OCDE, les manifestations les plus évidentes de la fracture numérique se situent au sein même de l’éducation dans les disparités en matière d’équipements informatiques, de connexions Internet et de compétences des enseignants. Ainsi, tandis que l’école et les autres institutions éducatives devraient assurer une égalité d’accès aux TICs et une « alphabétisation technologique » de niveau identique, la réalité est différente. ll est alors nécessaire de repenser de nouveaux modèles pédagogiques, de l’enseignement primaire, au supérieur.
Au cours des 10 dernières années, de nombreuses formations de l’enseignement supérieur dans le digital ont émergé, comme l’école 42 (et le MBA DMB). Ceux qui ont la chance d'accéder à ces formations doivent être acteurs du changement. Pour lutter contre les inégalités, les jeunes générations doivent être formées à appréhender cette transformation digitale et banaliser l’accès aux formations du numérique et de la tech.
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Si la transformation numérique exclu, elle est aussi un puissant levier pour lutter contre les inégalités. Elle est capable de changer profondément les fondements de la société, grâce la multiplication des liens et connexions entre les individus ainsi que l’émergence de nombreuses solutions d’entraide : Emmaüs Connect par exemple, est une solution d’entraide pour permettre l’inclusion numérique des plus fragiles. C’est une plateforme de mise en relation de bénévoles pour apporter une aide essentielle aux plus fragiles qui souffrent au quotidien de l’exclusion numérique : éloignement de l’emploi, non-accès aux droits, rupture du lien social… Les bénévoles accompagnent les plus exclus du numérique sur des compétences de base comme la création d’une adresse e-mail ou l’accès aux services publics en ligne.
La Tech doit être portée pour et aussi par les exclus de la Tech, pour que les technologies futures soient réfléchies de manière inclusive. Ce sont ceux qui sont acteurs du changement qui façonnent nos sociétés, il faut alors démocratiser et faciliter l’accès aux clés à ceux qui ne les ont pas naturellement. Descodeuses, France Connect, WeTechCare sont des initiatives qui œuvrent pour une tech plus inclusive.
Pour conclure
Cette transformation sociale profonde et soudaine creuse des inégalités qui existent depuis des années et en crée de nouvelles : la fracture numérique ne doit pas être ignorée. L’ignorance est pénalisée par la société entière et l’ignorance change continuellement de prisme. Aujourd’hui le savoir appartient à celui qui est digital et possède de fortes capacités d’adaptation. J’ai confiance en nos générations et particulièrement en nous, étudiants du MBA DMB, pour être acteur de ces changements en pleine conscience des enjeux et des disparités qu’elle implique.
Sources