Match « brèves » ou « articles » : qui va gagner ?
Articles approfondis, nouvelle tendance de la communication d’entreprise en 2018
Ce matin-là, coup de fil d’agence… pour m’annoncer que le client a décidé de réfléchir à nouveau à son magazine B to B, dans lequel j’écrivais en tant que journaliste free-lance depuis 3 ans.
Son souhait ? Revisiter le format. Son objectif ? Remplacer les 4 numéros qui rythmaient l’année par une unique publication, mais avec des textes beaucoup plus approfondis.
Et mon interlocuteur de poursuivre que l’équipe rédactionnelle n’était pas en cause… au contraire. Rendez-vous donc en juin pour être briefé sur ce magazine newlook.
Le bref, tache d’huile éphémère ?
J’avais déjà vécu les newsletters « éphémères », les magazines « peau de chagrin » en pagination et fréquence… le rapport RSE « évaporé » pour cause d’intégration dans le rapport annuel… mais pas encore le magazine B to B « annualisé ».
Ma réaction ? Positive ! Car, jusque-là, j’interviewais de nombreuses personnes pour réaliser un article et devais faire des choix cornéliens dans ma restitution. Combien d’informations riches, de nuances dans le propos, d’arguments, d’anecdotes, de ressentis disparaissaient faute de place ?
Quel plaisir si ce futur document permet de traduire toute la capacité d’analyse des collaborateurs de cette entreprise immergée dans un contexte mouvant. Quel bonheur s’il peut témoigner de toute la valeur ajoutée de leurs conseils.
Bienvenue donc, en ce début d’année 2018, à cette initiative en faveur d’articles qui permettent le décryptage, la vision globale, la prise de recul, le croisement des témoignages et la découverte de contenus innovants. Autant de missions impossibles dans une brève.
Le temps d’avance de la presse kiosque
Certaines publications, en kiosque, s’exercent depuis des années à écrire de longs papiers. Contre vents et marées, contre la « news à chaud » qu’il faut publier en premier quitte à ne pas la vérifier, contre l’instantanéité des réseaux sociaux qui propagent l’émotionnel avant tout, à la vitesse de la lumière, contre les 140 caractères… des titres ont joué l’autre extrême. Peu y croyait ; le public, lui, a adhéré. Le quotidien Les Echos n’a pas fait fuir ses lecteurs avec ses pages entières sur des sujets inédits et atypiques. Le succès du « 1 » a surpris tout le monde. Avec ses numéros improbables dédiés à un seul sujet transversal, ce journal « pour ralentir et réfléchir » continue de tracer sa route. De même, surfant sur cette tendance, « Ebdo » revendique de faire « un pas de côté », hors du flux d’information interrompu actuel.
La « presse » d’entreprise s’engagerait-elle aussi dans ce sillage ?
Espérerons que oui. Car jusqu’à présent le discours était plutôt : « les gens ne lisent plus. Il faut de la brève, du fait marquant, du chiffre clé, de la phrase qui claque avec le verbatim « émotion ». Un point c’est tout…. expliquaient les agences à chaque réduction de volume dans les textes confiés aux free lance tels que moi.
Vive le pari d’une information différente
Est-ce les entreprises qui mesurent les limites du court ? Les agences qui cherchent comment se réinventer ? Les études de lectorat, la prise de conscience liée aux fake news ? Les collaborateurs qui n’en peuvent plus d’être harcelés d’informations fragmentaires, hors contexte ? Les salariés réclament-ils des contenus qui les aident à décrypter leur environnement, à nourrir leur réflexion, à donner du sens à leur action ? Un droit à se déconnecter du « bruit » pour prendre le temps de lire des nouvelles à valeur ajoutée ?
Quelque qu’en soit la raison,
bienvenue à l’article durable et à la slow information !