Plus un média est reconnu et plus il est tordu.
Tordu comme torturé par une contradiction insolvable : Attirer le clic et demeurer éthique.
Quand le journal français Le Figaro a publié hier un article sur les dégâts provoqués par les rumeurs et atteinte à la réputation en milieu de travail, j’ai pu vérifier à quel point ces médias institutionnels sont aveuglés d’arrogance.
J’ai passé tellement de temps à contre-vérifier leurs articles approximatifs qui descendaient en flamme, ou en contraire encensaient des gens d’affaires.
L’article aseptisé se contentait d'évoquer mollement le problème des rumeurs négatives entre collègues mais passait sous silence le vrai problème des atteintes à la réputation lorsqu’elle est véhiculée par les médias.
Qui construit une réputation professionnelle négative ?
Ce ne sont pas les publications et commentaires sur les réseaux sociaux, les blogs, les tweet, les post Instagram, LinkedIn, Tik Tok etc… , car elles ne prennent de poids que lorsqu’ils sont relayés par des médias reconnus.
Or qu’est-ce qu’un média reconnu?
Rien , c’est inexistant ! En théorie ce serait un média historique affichant une culture journalistique basée sur la rigueur et la vérification des sources. Hé bien ça c’est fini ! Cette prétention est annihilée depuis longtemps par la nécessité du même média de vendre vite de l’info spectaculaire.
C’est simplement une réalité, et ce ne serait pas si grave si le jeu était joué franchement :
La survie des médias traditionnels passe évidemment par de l’attractivité spectaculaire, comme tous les autres médias.
L’enjeu n’est pas dans la recherche d’objectivité, qui est illusoire et non nécessaire, le problème est dans l’absence de rigueur et là…. les dégâts sont considérables :
- Lorsque nos clients canadiens nous demandent une enquête de réputation négative sur un futur partenaire d’affaires en France, ils veulent mesurer l’impact d’une éventuelle réputation négative de leur futur associé sur leurs propres affaires et en particulier auprès des banques et des autres investisseurs.
- Or si des informations approximatives et spectaculairement négatives sont véhiculées par Le Monde, Le Figaro etc…( mais c'est la même chose chez nous avec La Presse, Les Affaires), l’impact est considérable.
Car un simple titre d’article ou une association d’idées, même au conditionnel suffit à contaminer une réputation et à faire fuir les investisseurs.
Les décisions se prennent trop souvent par l'impact d'un titre affiché sur un média reconnu.
L’IA que nous utilisons pour nos enquêtes de réputation négative nous oblige à être plus clairvoyant et plus discernant que jamais. Finalement dans une enquête de réputation précise, nous pondérons l'impact des sources médias à moins de 20 % et utilisons des outils pour fouiller ailleurs. Le paradoxe est que le client reste attaché à l'impact des médias traditionnels alors que les sources rigoureuses sont ailleurs.
Nous avons fait développer de nouveaux outils IA pour collecter et analyser les réputations hors des médias traditionnels et minorer à seulement 20 % les conséquences d'une réputation bâtie par les médias traditionnels.
C’est là un autre paradoxe , qui lui est très positif : L’Intelligence artificielle nous permet d’avoir une collecte de données exhaustive en 7 à 10 minutes et de disposer de 2 jours pour produire notre propre analyse.
Avant d'utiliser nos outils IA (avant l’automne 2022) nous mettions 5 jours pour collecter les données et il nous restait une demi-journée pour produire le rapport. L’IA n’a pas fait qu’augmenter notre efficacité et productivité, elle nous a rendus davantage humains et responsables dans le travail d’analyse.
Elle nous a donné aussi la possibilité de mieux décrypter les informations diffusées par les médias, sans méfiance systémique, mais avec discernement.
Recommandé par LinkedIn
Le sens du discernement est le seul moyen de s’informer. La réputation négative d’un professionnel doit être interprétée sur la base des faits et non sur la base des sources, même si celles-ci sont des médias reconnus.
L’article du Figaro se termine sur un paragraphe très étonnant évoquant vaguement : ''le rôle potentiel de l'intelligence artificielle dans la construction de notre réputation à l'avenir.''
Je pense que l’IA n’ a rien de potentiel, c’est cinétique, c’est déjà là, en action .
Savez vous comment mon père, lorsque j’étais enfant, m’expliquait la différence entre l’énergie potentielle et l’énergie cinétique ?
Il levait la main sur moi et la tenait au-dessus de mon visage , il me disait :
- Tu vois ça c’est de l’énergie potentielle, la baffe n’est pas encore tombée
Comprends tu ce qui va se passer si cette énergie devient cinétique ?
- Oui papa, je comprends, je comprends !!! pas besoin de démonstration.
J’ai retenu à vie cette notion de physique.
L’Intelligence artificielle n’a pas un rôle potentiel comme le dit le Figaro. C’est déjà en mouvement, c’est cinétique ! Et elle peut même nous sauver de nos travers en nous ramenant à un devoir ( et même à un plaisir) de mieux vérifier les informations qui nous sont propulsées.
Ne pas le comprendre serait recevoir une gigantesque baffe. Un média crédible devrait le savoir.
Journaliste en Bretagne #OSINT | Auteur : Histoires extraordinaires rennaises 1&2, Histoires extraordinaires de Brest | Assos : Journalistes pour la transparence, Assistance et recherche de personnes disparues...
1 ansA mon sens, le dernier paragraphe de cet article de Quentin Périnel faisait plutôt référence à l'IA grand public ChatGPT : "Si vous avez déjà essayé de taper votre nom et prénom sur ChatGPT, par exemple, vous avez probablement pu lire une masse d’informations assez indigeste et surtout très peu fiable..." Même si on peut supposer que ces modèles s'amélioreront dans l'avenir, on voit déjà un nouveau problème apparaître : des sites et des commentaires générés automatiquement sans souci de véracité ni de cohérence, se citant les uns les autres, et parasitant totalement l'information sur tel ou tel sujet.
Looking for Singularities — #Storyteller 😈 - #Entrepreneur ❤️ - #Investor 🦄
1 ansLe drame de ma vie :)
Head of Growth & Innovation | CAIO / CIO & CTO | Fintech Consultant
1 ansDans son analyse, Philippe s'attaque aux défis actuels des médias, soulignant l'écart croissant entre la chasse au clic et le maintien d'une intégrité journalistique. Sa critique, axée sur le penchant des médias pour le sensationnalisme au détriment de la précision, invite à repenser la responsabilité des grandes institutions médiatiques. La réflexion va plus loin en plaidant pour une intelligence artificielle qui dépasse son rôle d'outil pour devenir un partenaire critique, indiquant ainsi l'essentiel : le discernement humain reste crucial même à l'heure de la technologie avancée. La métaphore de l'énergie potentielle et cinétique dynamise la compréhension de l'IA non pas comme une promesse, mais comme une réalité impactante nos pratiques. L'article incite à embrasser l'avenir avec les innovations de l'IA, qui offre de nouvelles perspectives dans la construction et la compréhension des réputations professionnelles. Ce faisant, il prône un journalisme plus consciencieux et une gestion des réputations évoluée, adaptée au paysage changeant des médias.