Mieux vaut ne rien faire que perdre votre temps

Être vivant

Malade de trop plein

Quand les stagiaires du programme MBSR s’inscrivent pour apprendre à méditer, c’est qu’ils souffrent d’un trop plein, d’un manque d’espace. La respiration est bloquée, le corps est douloureux, tout est serré, comprimé, contraint, il n’y a plus de temps pour la vie. La course effrénée contre le temps qui passe, les éloigne de ce qui est vraiment important pour eux. Lancés dans le train de la vie à grande vitesse, ils ne savent plus comment ralentir.

Perdre notre temps, c’est perdre nos vies

Fondamentalement, nous entrons tous dans la pratique de la pleine conscience pour apprendre à ne rien faire et à ne pas perdre notre temps, car perdre notre temps, c’est perdre nos vies.

En venant à la méditation les participants découvrent leur fonctionnement et apprennent à décrocher des tendances habituelles, des réactions et comportements automatiques qui créent de la souffrance pour eux-mêmes et les autres et causent tant de problèmes.

Se déconnecter de la tendance de toujours être occupé

Au début la pratique peut-être vécue comme déroutante, puis avec l’entrainement, arrive l’expérience de se reposer dans ce rien.

Se reposer l’esprit en étant présent à tout ce qui se passe dans le moment, sans ajouter l’effort d’essayer de le contrôler. Ne rien faire signifie se défaire de la tendance :

• de toujours être occupé,
• de l’habitude de se protéger de certains sentiments,
• d’essayer de manipuler notre expérience avant même de reconnaître pleinement ce qu’est cette expérience.

Être ou devenir ?

Dans notre fonctionnement habituel, nous sommes rarement présent mais souvent après, à anticiper. Nous activons continuellement le processus qui consiste à «devenir». Cherchant la sécurité, nous contrôlons nous-même et les autres, nous intervenons pour que les choses se passent comme nous le souhaitons, nous déployons beaucoup d’énergie pour essayer d’empêcher les choses de changer. 

Ainsi dans la méditation, nous pouvons remarquer que nous essayons de contrôler le rythme de la respiration, de lutter avec les pensées et de rêver à ce que nous pourrions faire au lieu d’être là.

Voir les choses telles qu’elles sont

Lâcher prise, débrancher, renoncer, signifie laisser tomber le fardeau « du devenir », il s’agit de laisser notre conscience émerger au centre naturel de notre être, de retourner à un état de paix naturelle. Le mouvement utile en méditation est de voir le réel, c’est-à-dire les pensées, les sensations du corps, les sons, sans rien rajouter, commenter ni attendre quoi que ce soit et de laisser le corps se détendre. 

Nous nous ouvrons, déployant notre écoute dans ce qui apparait en nous et autour de nous, dans l’instant présent. C’est cela ne rien faire, ou débrancher.

Ne vois-tu pas que la liberté est en toi ?

En apprenant à ne rien faire, à ne rien contrôler, à être sans effort, notre corps, notre cerveau et notre esprit se régénèrent profondément, nous gagnons en énergie, en vitalité, nous nous sentons plus efficace car nous sommes plus en paix. Nous nous sentons prêt à vivre ce que la vie propose dans le difficile comme dans le meilleur. 

Acceptant les situations du quotidien comme elles sont, nous sommes plus enclin à mieux nous comprendre et à faire preuve de patience envers nous-même comme avec notre entourage.

En méditant, nous apprenons par notre expérience directe ce que veut dire se sentir vivant en habitant pleinement ce temps précieux qu’est notre vie !