A Monsieur le Président Emmanuel Macron


Au nom des principes universels que votre pays, la France, a eu le mérite de mettre noir sur blanc, suite à la révolution de 1789, et qu'on appelle les "droits de l’homme", sachez que je vous respecte, vous, ou toute autre personne ayant le devoir de présider à la destinée d'un pays aussi important que le vôtre.

Tout d'abord, sachez, Monsieur le Président, que vous avez failli à ce mérite qu’a eu la France d’être l’un des précurseurs de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, en vous adressant directement au peuple marocain sans considération aucune aux principes et codes déontologiques et diplomatiques.

Monsieur le Président, sachez qu’aucun de vos prédécesseurs n’aurait eu l’audace politique et morale de s’adresser directement au peuple marocain en piétinant délibérément les règles que vous impose votre posture en tant que Président de la République Française.

Monsieur le Président, sachez que tout le monde, y compris vos compatriotes, sait que votre volonté de s’adresser directement au peuple marocain, a été mûrement préméditée et étudiée et qu’elle vient en réaction au fait que le Maroc n’a pas répondu à votre proposition d’apporter un soutien à ce dernier, suite au tremblement de terre qu’a connu le centre du pays. Dans ce cas, avec tout le respect qui vous est dû, permettez-moi de vous dire que vous êtes rancunier, sachant que la rancune ne doit, en aucun cas, interférer dans des relations saines entre deux pays. Bien plus, vous faites preuve de l’esprit colonialiste qui a valu à la France d’être rejetée par plusieurs pays africains subsahariens!

Monsieur le Président, vous n’êtes pas sans savoir que le Maroc est un pays souverain et que, c’est à lui de décider qui peut l’aider ou ne pas l’aider! J’ose vous dire, Monsieur le Président, que vous n'accepteriez jamais qu’un quiconque autre pays vous dicte la manière avec laquelle vous gérez la France. Alors, si cela vaut pour la France, il vaut éminemment pour les autres pays. Sinon, que valent les principes que met en exergue la Constitution française?

Monsieur le Président, il semble que vous ignorez, ou vous faites semblant d’ignorer et, c’est la thèse la plus plausible, qu’entre le peuple marocain et son Roi, il y a des liens dont les racines plongent profondément dans l’histoire. Et, d’une manière générale, entre le peuple et la dynastie alaouite, ces liens sont indéfectibles, solides et éternels.

Alors, Monsieur le Président, cessez votre rancune et mettez de côté votre esprit colonialiste, et traitez les pays, notamment africains, y compris le Maroc, avec respect de leur souveraineté, de leur plein pouvoir de décider de leur destinée et, en respectant les principes que la France a défendus, depuis la révolution de 1789!

Monsieur le Président, sachez que les marocains, comme d’ailleurs d’autres citoyens du monde, aiment la France de Victor Hugo, de Voltaire, Montesquieu, Albert Camus, Alexandre Dumas, Descartes, Edgar Morin, Pierre Bourdieu, Simone de Beauvoir…, bref, la France intellectuelle, la France artistique, la France des droits humains, la France du brassage de toutes les cultures et les nationalités.

Monsieur le Président, vous devriez savoir que toute atteinte à la dignité du Roi du Maroc est, aussi, une atteinte à son peuple et inversement. Le Roi et le peuple marocain forment un tout, une unité indissociable, que personne n’a réussi et ne réussira à défaire. Une unité qui dure depuis le 17ème siècle et qui a défié vents et marées.

Alors, Monsieur le Président, vous ne réussirez jamais et, en aucune manière, à défaire ce que les vicissitudes du temps et de l’histoire n’ont pas réussi à défaire. Les liens entre la monarchie marocaine et le peuple marocain sont durs comme roc. Le tremblement de terre survenu dans la région du Haouz et environs n’a fait que consolider ces liens! 

Monsieur le Président, aucune marocaine et aucun marocain, que je sache, ne vous a demandé de lui adresser votre message irrespectueux, impertinent et insolent. Lequel message qui montre qu’aux fins fonds de votre pensée, il ya rancune, hostilité et dégoût.

Par ailleurs, Monsieur le Président, rien ne justifiait votre immixtion dans les affaires d’un pays souverain. Je dirai plutôt que vous n'avez pas admis qu'un pays qui est en train de s'affirmer sur la scène internationale, en l'occurrence, le Maroc, puisse faire face à un pays qui se dit puissant qu'est la France.

A bon entendeur salut!

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