Monsieur le Président
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Monsieur le Président

Pratiquement tout le monde le sait, aujourd'hui, c'est le grand jour. Et si vous  ne savez pas pourquoi aujourd'hui c'est un grand jour, je vous l'explique volontiers : aujourd'hui, c'est le jour de l'investiture du nouveau Président élu des États-Unis, Joe Biden. 

Oui, et alors ? Pourrait-on se demander. Pourquoi cela nous intéresse tant, alors que nous nous trouvons à des milliers de kilomètres de Washington ? Et pourtant, en cette journée, presque toute la planète a les yeux rivés sur l'Amérique. Ce pays si grand et si puissant, qui domine le monde. C'est pour ce motif, qu'on s'y intéresse tant, au fait. Pour essayer de comprendre quelle tournure pourrait prendre la Terre pendant les 4 prochaines années, même si les États-Unis peuvent toujours nous surprendre, quoi qu'il arrive.

Au même temps, c'est aussi vrai que chez nous, les élections ne sont pas aussi spectaculaires qu'aux États-Unis et surtout, en Suisse, un pays considéré comme étant un des plus démocratiques au monde, le peuple n'a pas le droit de choisir son président, ce qui est, disons-le, le comble du comble. Et surtout, le rôle du président en Suisse n'a pas autant de poids que dans d'autres pays, déjà seulement par le fait que celui-ci ou celle-ci change de visage chaque année. On n'a pas le temps d'apprendre le nom du président actuel qu'il y en a déjà un autre qui est entré en fonction… ! J'ai l'impression que ce n'est qu'une fonction d'utilité internationale, pour pouvoir dire aux autres nations que nous aussi, en Suisse, nous avons un président. Car ça fait un peu bizarre de dire qu'il y a 7 personnes qui prennent des décisions… 

Mais s'il y a une chose dont nous pouvons être très fiers contrairement aux États-Unis : chez nous, il y a déjà eu plusieurs "Madame la Présidente". Je tiens à le souligner. Mais comme déjà évoqué, aujourd'hui c'est le jour J de l'Amérique. 

À ma naissance, un lointain 1er janvier 1989, l'année qui restera à toujours marquée par la chute du mur de Berlin, il semblerait que le président des États-Unis était George H. W. Bush, plus communément connu sous le nom de "Bush Père". Bien évidemment, vu mon jeune âge, je n'en étais pas au courant et surtout, je n'avais aucune idée de qu'est-ce que c'était, les États-Unis d'Amérique. 

Tout est devenu un peu plus concret lors de l'élection de son successeur, Bill Clinton. À cette époque, j'étais assez grande pour regarder les séries américaines à la télé et je pouvais plus ou moins comprendre que ce monsieur Clinton devait être quelqu'un d'important quelque part dans le monde. Je crois que la première fois que j'ai compris que ce Bill Clinton était le président de l'Amérique, je devais avoir entre 5 et 6 ans. 

L'idée de l'Amérique en tant que puissance mondiale est devenue encore plus nette et concrète avec l'arrivée de George W. Bush au début des années 2000, surtout avec le désastre des attentats du 11 septembre 2001. Je crois qu'à ce moment-là, j'ai réellement compris le poids que l'Amérique a dans le monde. Et je pense aussi que c'est aussi à ce moment-là que j'ai réellement pris conscience du fait que le monde et la politique peuvent avoir des faces très sombres. Bien qu'à 12 ans je n'étais pas encore très intéressée à ce qui pouvait se discuter entre politiciens, j'ai compris que tout ça pouvait vite très mal tourner. Je crois que toute la période de la présidence de "Bush Fils" a été la plus sombre que j'ai jamais connue : 8 ans marqués par une interminable guerre en Irak, pendant laquelle j'ai appris l'existence d'une grande région appelée "Moyen-Orient", l'existence de très méchants hommes appelés "terroristes" et je me suis rendue compte aussi du fait que les adultes pouvaient faire plein de choses stupides. 

Puis est arrivé Barack Obama et avec lui, l'espoir du grand changement. Je me souviendrai toujours du jour de son élection, en novembre 2008 : j'étais au Canada, en train de vivre la plus grande aventure de ma vie. Bien que comme moi, les canadiens n'avaient pas de voix dans cette élection, la ferveur autour de ce nouveau candidat afro-américain était palpable. C'était un moment plus qu'historique : le premier président noir à la Maison Blanche. Mais 8 ans plus tard, il a fallu se rendre à l'évidence que juste parce qu'il est différent, ça ne signifie pas que Monsieur Obama puisse faire de miracles. Beaucoup d'entre nous ont voulu y croire, cependant.

Après cela, en 2016, j'ai eu l'impression que l'Amérique a complètement perdu les pédales : je me souviens encore d'avoir consulté les nouvelles sur internet le matin après l'élection, juste avant de partir pour aller au travail, sûre de trouver le visage d'Hillary Clinton dans tous les articles. Et bien non. Il m'a fallu au moins 3 cafés pour être sûre que j'étais bel et bien réveillée et que j'avais lu juste : Donald Trump était le nouveau Président des États-Unis d'Amérique. La preuve que les Américains arrivent toujours à nous surprendre, quoi qu'il arrive. 

Et quel bilan tirer donc, pour ces 4 dernières années ? La sensation qu'un rouleau compresseur et une tornade sont passés sur notre planète en même temps et maintenant, tout le monde attend le calme après la tempête. Voilà.

Et dans un monde où il ne reste plus que l'incertitude, je ne sais pas qu'est-ce ça va donner avec monsieur Biden aux commandes. L'avenir nous le dira et on verra bien dans 4 ans. 

En tout cas, je suis curieuse de voir tous les présidents américains qui seront élus au cours de ma vie. Une chose est sûre : je m'en souviendrai mieux que ceux de mon propre pays !

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