Morphologie  & Symbolisme

Morphologie & Symbolisme

Quatre phases principales d’engendrement

Nonobstant, en l’état actuel des connaissances, la forme semble émerger selon quatre phases principales d’engendrement :

  1. apparition de la conscience (passage du non-manifesté au manifesté)
  2. irruption d’une conscience de la conscience (la prise de conscience, la révélation)
  3. production de la pensée à partir de la conscience (qui observe et s’auto-observe)
  4. émergence de la matière à partir de la pensée (qui s’incarne, prend corps et se forme)

Ces quatre phases, bien que successives, peuvent apparaitre quasi simultanément de telle sorte qu’elles se confondent en un seul événement. C’est, sur notre plan cosmologique, le Big-Bang. C’est, sur le plan psychologique et humain, l’éclair de conscience, cet instant où tout s’illumine et prend forme. C’est l’Eurêka d’Archimède. C’est aussi le camatkāra de l’Inde traditionnelle : « Le saisissement émerveillé, le ravissement fulgurant qui, seul et en un instant, peut faire éclater en l’homme son imaginaire personnel inquiet et le laisser dans son intemporelle réalité : Immensité inconcevable et sans bornes ».

  1. apparition de la conscience (passage du non-manifesté au manifesté)

Le monde non-manifesté est celui de l’incréé (ou le plan voilé), ce qui existe sans avoir été créé. « Aucune chose ne peut venir de rien, ni retourner à rien - ex nihilo nihil, in nihilum posse reverti ». Un infini sans espace ni temps sans être le vide. Le monde non-manifesté est sans dimension. 

A l’opposé, le monde manifesté (ou le plan dévoilé) est perçu par nos sens en trois dimensions géométriques. Les trois dimensions sont : 

  • la largeur ou l’abscisse (gauche/droite) d’axe x, 
  • la profondeur ou l’ordonnée (avant/arrière) d’axe y,
  • la hauteur ou la cote (haut/bas) d’axe z.  

Une quatrième dimension est celle ajoutée par le temps. Elle est nommée l’espace-temps. Cette dimension est relative car le temps lui-même est relatif. Il se dilate ou se contracte et courbe l’espace. Chaque individu a ainsi sa propre perception du temps. « Il y a des jours, des mois, des années interminables où il ne se passe presque rien. Il y a des minutes et des secondes qui contiennent tout un monde », nous confie Jean d’Ormesson.

Exemple : Il est long lorsque nous nous ennuyons. Il est court lorsque nous sommes en joie. Il est lent lorsque nous attendons. Il est rapide lorsque nous sommes en retard.

Le temps est une convention terrestre et humaine. Notre temps linéaire est comme un temps d’exil dans notre incarnation. Dans d’autres dimensions, nous parlerons de non-temps, ce qui est nommé, selon nos capacités perceptives, l’éternité.

L’instant suspendu ouvre la porte d’une cinquième dimension. Celle-ci impliquerait l’abolition du temps et une ouverture amplifiée de la conscience par une cessation de la fragmentation mentale. Enfin la théorie des cordes ferait même vibrer l’univers en une dizaine de dimensions. Nous vivons très probablement dans un nombre infini d’univers en création ou re-création constante, dans lesquels nous évoluons. Cependant, l’univers est limité lorsque nous le sommes nous-mêmes.

La manifestation (ce qui se manifeste, comme par exemple, la lumière du premier jour des écrits bibliques) fait référence à l’apparition d’un principe cosmique ou divin (selon nos croyances) lorsqu’il franchit ce qui sépare l’invisible du visible, l’inconnaissable du connaissable, l’implicite (le non-physique) de l’explicite (le physique), l’immensurable du mensurable, l’innommable du nommable (nommer c’est donner vie et exister). L’existence pré-existe. Le non-manifesté se fait donc connaître par le manifesté. Le non-manifesté et le manifesté composent un Grand Tout réputé infini.

Ce texte est un extrait du livre "Les Symboles de notre corps", aux éditions Nombre7

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