A mort les pesticides et les produits polluants, produisez sainement et agissez autrement…
Voici le nouveau slogan à la mode de tous les discours politiques, adressé au monde agricole et aux agriculteurs.
Petit rappel : il ne faut pas oublier que la mission qui fut donnée aux agriculteurs à la sortie de la guerre était de nourrir la population à moindre coût. Soulignons que cette mission fut atteinte grâce aux efforts considérables de tous les agriculteurs et aux développements des nouvelles méthodes de production (modernisation, intensification, etc.) mises en place à l’époque soutenues, accompagnées et encadrées par l’ensemble des organismes agricoles. (Période appelée les trente glorieuses). La première rupture avec ce modèle de développement est apparue début des années 70, puis elle s’accentua début des années 80 et 90 où tous les effets négatifs (environnementaux, économiques, financiers, humains, etc.) générés par ce mode de production ont été mis sur la place publique par des associations et certains groupes sociaux et politiques. Cependant, des points de blocages apparaissent et font que la remise en cause de ce mode de développement ne se fait pas. De fait, la réflexion vers un autre mode de production est bloquée mais par qui ? Des agriculteurs ? Des organismes agricoles et/ou para agricole ? En 1998, une thèse en sociologie rurale « La perception des problèmes d’environnement par les agriculteurs »(1) met en évidence ces points de blocages. En effet, si les agriculteurs sont prêts à intégrer d’autres méthodes de travail technique, de conduite phytosanitaire et autres, leurs encadrements, syndicats (FNSEA) en premier lieu, chambre d’agriculture, etc. apparaissent être comme les premiers freins à ce changement. Une parenthèse : « n’y aurait-il pas derrière ces organismes des grands groupes phytosanitaires ? ». Aujourd’hui maints agriculteurs sont dans les starting-blocks, les syndicalistes dans leurs discours intègrent ces données mais ce n’est pas avec un coup de « gueule » de Monsieur Hulot qu’un virage technico-économique à 180 degrés peut être fait. M Hulot, avant de lancer vos idées, renseignez-vous sur comment les agriculteurs font pousser une céréale, conduisent un troupeau laitier, etc. on ne peut pas tout changer comme cela du jour au lendemain parce que vous, Monsieur, l’avez décidé pour le bien être de tous. Demain, Monsieur Hulot, si l’on vous disait pour vous plus de voitures, plus d’avions, (d’ailleurs vous connaissez leur degré de pollution ?), etc. que feriez vous ? Alors montrez nous l’exemple ! Même si les décideurs responsables professionnelles du syndicat majoritaire ont attendu plus de trente ans pour intégrer ces données dans leurs réflexions, aujourd’hui tout le monde est prêt pour relever ce challenge agro-environnemental mais Monsieur, plutôt Messieurs les dirigeants, montrer l’exemple dans vos rapport avec l’environnement, l’argent et j’en passe et les bonnes volontés vous suivront.
Quels sont les objectifs communs à tous : Nourrir les hommes sainement, respecter la nature, les territoires, les hommes et les femmes qui y travaillent ou faire du bisness et faire vivre les multinationales pour quelques apporteurs de capitaux ?
Gilbert Godet. Conciliateur, médiateur et formateur.